Histoire de la ville de Fougères
— Étymologie de Fougères:
L'étymologie du nom de la ville de Fougères est incertaine, peut-être le nom d'une famille de chevaliers ou en relation avec la plante du mème nom ou encore issu du terme fous signifiant fossés.
— Fougères avant période romaine (avant -57 avant Jésus-Christ):
Une présence humaine est avérée par des monuments mégalithiques datant de -5000 avant Jésus Christ dans les environs de Fougères mais rien sur le site même de la ville avant la construction sur un promontoire d'une simple tour en bois dominant la rivière le Nançon. L'emplacement de la future ville de Fougères était sur le territoire du pleuple celte des Redones ou de celui des Diablinthes suivant les historiens.
Carte des peuples gallo-romains de Bretagne couramment acceptée avec l'emplacement de Fougères chez les Diablinthes |
Carte des peuples gallo-romains de Bretagne d'après Arthur le Moyne de la Borderie avec l'emplacement de Fougères chez les Redones |
— Fougères pendant la période romaine (-57 avant Jésus-Christ - vers 410):
Bien que Fougères et ses environs soit sur la route de plusieurs voies romannes importantes, notamment celle de Rennes à Lisieux (ou Bayeux) aucunes traces archéologique ne vient étailler une implantation d'époque romaine, néanmoins l'historien Toulmouche voyait dans le Ad Fines de l'itinéraire d'Antonin le Fougères actuel (la grande majorité des historiens parle plutôt de la ville Freins au nord de Rennes).
Carte des peuples gallo-romains de Bretagne d'après Kerviler (Fougères est sur la voie de Rennes à Lisieux ou Bayeux) |
— Fougères au temps des mérovingiens et des carolingiens:
Pour la défense du duché une premiere fortification en bois avec une tour est construite à la fin du 10ème ou au début du 11ème siècle par Auffroy de Fougères, son père Méen 1er avait reçu du duc de Bretagne la tâche de défendre cette zone frontalière des Normands et des Français. Au pied de la fortification et grace à la sécurité qu'elle procure à permis à un début de ville de se constituer sur les rives du Nançon avec notamment des tanneurs.
— Fougères du 11ème au 13ème siècle:
En 1166 Henry II Plantagenêt, roi d'Angleterre détruit la fortification de bois malgré la défense de Raoul II baron de Fougères.
Peu de temps après la destruction de 1166 de la fortification en bois, Raoul II décide de reconstruire en plus vaste une place forte en pierre cette fois, de cette forteresse il reste une tour carrée que l'on nomme tour de la Haye Saint-Hilaire.
Tour de la Haye Saint-Hilaire de la fin du 12ème siècle |
Tour de la Haye Saint-Hilaire de la fin du 12ème s. à droite |
Tour de la Haye Saint-Hilaire de la fin du 12ème s. au fond à droite |
Au fil des siècles la forteresse sera améliorée par des remparts et plusieurs tours dont la tour de Coigny (fin 12ème ou début 13ème siècle), la tour de Guémadeuc (13ème siècle), la tour des Gobelins (13ème siècle), la tour Mélusine (14ème siècle), la tour Surienne (15ème siècle), la Poterne avec ses deux tours d'Amboise (15ème siècle), ainsi que la tour Raoul (15ème siècle).
Tour de l'avancée
du château |
Tour
Surienne |
Intérieur du château |
Tour Mélusine |
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Vue
générale des remparts |
Tour
de Coigny |
Tourelle de Guibé |
Poterne |
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Tour
du Cadran |
Tour de Coigny |
Tour Raoul |
Tour
des Gobelins et Poterne |
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Château de Vitré (photos et cartes postales) |
La population fougeraise entre le 10ème et le 14ème siècle augmente et délaisse en partie la ville basse des rives du Nançon pour la ville haute mieux protégée à l'intérieur de ses remparts.
La ville comporte a cette époque deux paroisses, la paroisse de Saint-Sulpice pour la Ville Basse et la paroisse Saint-Léonard de la Ville Close (ou Bourg-Neuf ou Ville Haute), par la suite il y aura aussi la paroisse de Rillé autour de l'abbaye du même nom situé au nord du château de Fougères.
Raoult III de Fougères rendit hommage au jeune roi de France Saint-Louis en mars 1231 pour la baronnie de Fougères qui dépendait pourtant depuis toujours du duché de Bretagne, Raoul III espérait de cette alliance la régence de la Bretagne au détriment de Pierre Mauclerc. Cette alliance provoqua l'attaque et la prise de la ville par surprise par le régent de Bretagne Pierre Mauclerc en 1231, la ville fut reprise la même année par Saint-Louis ou plutôt par Blanche de Castille régente du royaume. À la mort de Raoult III la baronnie de Fougères passa à sa fille Jeanne de Fougères laquelle fortifia et embellit la ville, par son mariage le 25 janvier 1259 avec Hugues XII la baronnie passa dans la maison de Lusignan.
— Fougères du 14ème à la perte de l'indépendance bretonne en 1491:
En 1307 la baronnie de Fougères est confisquée par Philippe IV le Bel pour la couronne de France. Le duc de Bretagne Jean de Montfort s'empara de la ville mais le connétable de France Bertrand Duguesclin la reprend en 1373 pour le compte de Charles V roi de France.
La construction de l'église Saint-Léonard commence vers l'année 1380 dans la Ville Haute en remplacement d'une autre église Saint-Léonard édifiée au 11ème siècle par les bénédictins de Pontlevoy dont par ailleurs il reste les fondations. Dans la seconde moitié du 19ème siècle de gros travaux sont effectués par les architectes Tourneux et Prioul avec notamment la dé-orientation de l'édifice dont la façade principale est construite à l'emplacement de l'ancien chœur.
Église Saint-Léonard (photos) |
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Fougères revient dans le giron de la Bretagne après sa vente par son baron Jean II d'Alençon en 1428 au duc Jean V. Le 23 mars 1449 la ville est prise et pillée de nuit par une armée de 600 hommes commandée par le mercenaire François de Surienne au service des Anglais pour faire pression sur le duc de Bretagne dans la guerre de cent ans opposant la France et l'Angleterre, après 2 mois de siège François de Surienne se rend au duc François 1er de Bretagne bien malmené par une épidémie de peste dans ses rangs, le duc rentre dans une Fougères ruinée le 4 novembre 1449 et exempta d'impôts la ville pendant 20 ans pour lui permettre de ce refaire une santé.
Pour rentrer dans la Ville Close il y avait 4 portes, la porte Notre-Dame, la porte Roger, la porte Rillé et la porte Saint-Léonard. Seule subsiste actuellement la porte Notre-Dame (nommée aussi Saint-Sulpice, du Chesnay ou de la Convention pendant la révolution) construite en 1477 et protégée côté château par la tour Pléguen, les autres portes ont été supprimées à la fin du 18ème siècle.
Porte Notre-Dame avec sa tour Pléguen (photos) |
L'édification de l'église Saint-Sulpice actuelle commence dans la deuxième moitié du 15ème siècle dans la Basse Ville entre la rivière du Nançon et les douves du château en remplacement de l'église primitive construite par Aufray de Fougères vers 1030. L'édification de cette église sera laborieuse et se terminera par le gros œuvre du chœur vers 1760. L'église faisait parti d'un enclos paroissial nommé enclos Étienne de Fougères avec un cimetière dont seules quelques pierres tombales subsistent actuellement le long d'un mur.
Église Saint-Sulpice (photos) |
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Pierres tombales de l'enclos Étienne de Fougères (photos) |
Un beffroi est construit en 1397 par les autorités civiles de Fougères en mal d'indépendance face au pouvoir religieux, ce beffroi est le premier de Bretagne et sa cloche porte l'inscription "en 1397 les bourges de Fougères me firent et m'appelle Roland Chapelle", il ressemble a ceux de Flandre et il rythme la vie des fougerais depuis maintenant plus de 600 ans.
Beffroi de Fougères (photos) |
Le 14ème et le 15ème siècle verra s'implanté en plus des tanneurs présents de longue date d'autres ateliers comme ceux des drapiers et des tisserands sur les rives du Nançon dans la Ville Basse ainsi que le travail de l'étain un peu plus tard.
En mars 1449 une troupe hétéroclyte commandée par François de Surienne au service de l'Angleterre quitte la Normandie pour prendre par surprise la ville de Fougères. Début septembre l'armée du duc de Bretagne François 1er forte de 6000 hommes est réunie à Dinan, le frère du duc le futur Pierre II est chargé de prendre où du moins d'assiéger Fougères quand au duc il entre en Normandie avec le gros de l'armée s'empare de presque tout le cotentin dont les villes ou places fortes anglaises de Coutances, Saint-Lô, Carentan, Valognes, Thorigni, Hambie et Gavray. De retour devant Fougères en octobre le duc retrouva son frère qui avait construit deux bastilles devant les portes de la ville pour empêcher l'ennemi de sortir, l'artillerie bretonne sapa les murailles et força Surienne a rendre la ville de Fougères au duc le 4 novembre 1449.
Pendant la guerre Franco-Bretonne de 1487 et 1488 Louis de la Trémoille pour le roi de France Charles VIII assiège avec 15000 hommes la ville bretonne de Fougères défendue par Jean de Romillé et ses 2 à 3000 hommes pendant une semaine avant la capitulation le 19 juillet 1488. La bataille décisive entre le roi de France Charles VIII et le duc de Bretagne François II aura lieu le 28 juillet 1488 à Saint-Aubin du Cormier (20 kms au sud ouest de Fougères) avec au final une défaite bretonne et la signature du traité du Verger du 4 août 1488 qui impose l'autorisation du roi de France pour le mariage d'Anne la seule héritière du duché de Bretagne. Le duc François II meurt accidentellement d'une chute à couëron le 9 septembre 1488 alors que sa fille Anne n'a que 11 ans. Malgré des tentatives pour éviter l'union de la Bretagne avec le royaume de France entreprises par Anne de Bretagne et ses conseillers, Charles VIII parvient à épouser l'héritière du duché de Bretagne alors agée de 14 ans le 6 décembre de la même année au château de Langeais sur la Loire, de facto la Bretagne perd son indépendance. Après l'unification de la Bretagne à la France la ville de Fougères perdit son rôle défensif.
Carte des places fortes bretonnes avec Fougères et françaises près de la frontière au 15ème siècle |
Carte de la campagne de 1487 |
Carte de la campagne de 1488, Fougères est prise par les Français le 19-7-1488 |
Guerre Franco-Bretonne |
— Fougères de 1491 à la révolution française de 1789:
Après la construction du beffroy, la bourgeoisie qui dirigent la ville décident en 1535 la construction (ou la restauration d'un édifice plus ancien) d'un prestigieux hôtel de ville de style renaissance avec de nombreux décors sculptés.
Hôtel de ville de Fougères |
Fougères à préservé un certain nombre de maisons anciennes des 15ème au 17ème siècle notamment dans la Ville Basse comme rue des Tanneurs, rue du Nançon, rue de Savigny, rue de Lusignan et place du Marchix ainsi que rue Nationale et rue de la Pinterie dans la Ville Haute.
Rue de Lusignan |
Rue Nationale |
Rue de la Pinterie |
Place du Marchix |
Rue du Nançon |
Vieux Fougères (photos) |
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Rue de la Pinterie |
Rue de Savigny |
Place du Marchix |
Place du Marchix |
Rue Fox Keralix |
Les 16ème et 17ème siècle seront beaucoup plus calme pour les fougerais que les siècles précédents, même les guerres de religions entre catholiques et protestants pendant la seconde moitié du 16ème siècle auront peu de retombées sur une ville essentiellement catholique.
Des verriers vénitiens ont permis au 16ème et 17ème siècle de développer dans la région fougeraise un savoir faire dans la production de verres et de vitraux. La région est propice à cette activité par la présence de terrains sablonneux, de forêt et de fougères riche en soude. En 1921 l'abbé Louis Bridel créa la Cristallerie Fougeraise, une coopérative ouvrière qui sera la dernière cristallerie bretonne a fermer en 2005.
Statue de l'abbé Louis Bridel |
La franc-maçonnerie moderne arrive en 1776 à Fougères grace à l'ouverture de la loge Aimable Concorde.
Carte des loges maçonniques en Bretagne au 18ème siècle dont l'Aimable Concorde à Fougères |
Carte des loges du Grand Orient de France en Bretagne de nos jours dont celles de Fougères |
— Fougères pendant la révolution française de 1789 et le 1er empire:
La révolution de 1789 est bien accueilli au début mais bien vite les excès des révolutionnaires dans de nombreux domaines et particulièrement fiscaux par des impôts supplémentaires, religieux avec la constitution civile du clergé et militaire par des levées en masse irrite de plus en plus la population fougeraise. Un enfant du pays Armand Tuffin de la Rouërie après avoir participer à la guerre d'indépendance des États-Unis fonde en 1791 l'Association Bretonne (ou Conjuration Bretonne) dont l'objectif est de retrouver l'autonomie bretonne dans la monarchie française, il organise en Bretagne la Chouannerie jusqu'à sa mort le 30 janvier 1793, il avait pour aide de camp son compatriote fougerais Aimé Picquet du Boisguy futur général chouan à 19 ans. Les chouans avec leurs alliés les Vendéens pendant la Virée de Galerne prendront d'assaut Fougères défendue par 3500 républicains puis de retour de Granville ils réoccuperont la ville dans la nuit du 23 au 24 novembre 1793. Le mois de novembre 1793 sera meurtrier pour la population fougeraise qui changera plusieurs fois d'occupant avec les violences, pillages et vengeances qui en découlent, le calme ne reviendra définitivement quand 1800.
Armand Tuffin de la Rouërie (1751-1793) |
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Aimé
Picquet du Boisguy (1776-1839) |
Le nouveau découpage administratif de la France décidé au début de la révolution de 1789 et appliqué en 1790 fait de Fougères le chef lieu d'un district du nouveau département d'Ille et Vilaine.
Carte des 9 districts d'Ille et Vilaine dont celui de Fougères en 1790 |
Dès mars 1793 la Vendée rentre en insurrection, une armée de Vendéens est créée et sera connue commen armée catholique et royale d'Anjou et du Haut-Poitou commandée par Maurice Gigost d'Elbée, son objectif après la défaite à Cholet le 17 octobre est de rejoindre et prendre un port de la Manche où des renforts anglais pourront les aider. Cette pérégrination en Anjou, Bretagne, Maine et Normandie d'environ 80000 personnes prendra le nom de Virée de Galerne (galerne ou gwalam en breton est un vent froid et humide de l'ouest de la France). Après la défaite du 17 octobre à Cholet, le reste de l'armée vendéenne se replie sur Beaupréau puis sur Saint-Florent le Vieil, les 17 au soir et le 18 octobre est consacré à la traversée sans problème de la Loire grâce aux 4000 hommes qui avaient pris position au nord de la Loire à Varades avant la bataille de Cholet. Henri de la Rochejaquelein agé de 21 ans est choisi pour remplacer Gigost d'Elbée sérieusement blessé, le 20 octobre les villes de Candé, Segré, Château-Gontier sont prises sans réels combats puis Laval est prise le 22 octobre et défendue victorieusement le 26 du même mois, ensuite Mayenne est occupé le 2 novembre puis le 3 c'est au tour de Fougères après une bataille où les républicains réussissent à fuir vers Rennes, Vitré et Avranches, depuis la prise de Laval le 22 de nombreux Chouans ont rejoint l'armée des Vendéens (le nom de chouans vient soit de Jean Cottereau dit Jean Chouan d'un de leur chef, soit du cri du chat huant ou chouin en gallo). Les Vendéens et les Chouans quittent Fougères le 8 en direction de Granville et plus particulièrement de son port au lieu de Saint-Malo qui avait été pressenti, le 9 ils sont à Dol puis le 14 sans l'aide de la marine anglaise de Jersey qui ignore l'attaque ils échouent plusieurs fois devant Granville défendue par le général Peyre. Un retour vers la Vendée est décidé, les républicains sont vaincus à Pontorson le 18 novembre puis à Dol entre les 20 et le 22 novembre, Fougères est occupé le 23, Laval le 25 mais cette virée en début d'hiver fait des ravages dans l'armée des Vendéens et des Chouans qui subissent une défaite le 3 et 4 décembre devant Angers puis une autre les 12 et 13 décembre devant le Mans qui les obligent à se replier sur Laval. Beaucoup de Chouans quittent l'armée et se sont principalement des Vendéens qui descendent vers la Loire dont seuls 1200 hommes ont le temps de traverser dont leur chef Henri de la Rochejaquelein accompagné de Stofflet, le gros de l'armée soit 6000 hommes environ plus un nombre équivalent de non combattant reste au nord de la Loire se retranchent dans Savenay où ils sont écrasés le 23 décembre par plus de 18000 républicains, 600 prisonniers vendéens sont exécutés et environ 1650 femmes et enfants seront envoyés à Nantes pour mourir fusillés ou noyés par Carrier dans ce que l'ont appellera les noyades de Nantes. |
Carrier |
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Henri de la rochejaquelein |
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Stofflet |
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Carte de la Virée de Galerne en 1793, Fougères est pris après des combats par les Vendéens et les Chouans le 3 novembre 1793 puis après leur défaite devant Granville Fougères est réoccupé le 23 novembre 1793 |
— Fougères pendant la révolution industrielle de 1815 à 1914:
Les premiers journaux arrivent en Bretagne à la fin du 17ème siècle et au début du 18ème siècle grace à la réimpression dans différentes villes bretonnes du journal parisien la "Gazette" augmentée parfois d'annonces ou de nouvelles locales, les villes concernées sont Nantes en 1693 avec annonces locales, Saint-Malo en 1696, Rennes en 1704 et Brest en 1708 avec annonces et nouvelles locales mais pas de réimpression de la "Gazette" à Fougères.
Pendant la révolution française de nombreux journaux révolutionnaires souvent éphémères paraissent mais le véritable démarrage de la presse bretonne se produit entre 1830 et 1850 dans pratiquement toutes les grandes et moyennes villes avec des parutions qui dureront des années voire plus d'un siècle pour certaines.
Fougères est la ville d'édition du journal "Chronique de Fougères" de 1837 à 1944 puis change de nom pour devenir "Chronique Républicaine" et ensuite dépendre du groupe Ouest-France vers les années 2000.
Carte des principaux journaux généralistes Bretons jusqu'en 1850 dont celui paru à Fougères |
Pendant le 19ème siècle plusieurs écrivains de renom visitèrent ou habitèrent à Fougères comme Victor Hugo, Alfred de Musset, Proper Mérimée, Honoré de Balzac (il y écrira en grande partie son roman les chouans) et François René de Châteaubriand dont deux de ses sœurs avaient chacune une propriété à Fougères.
Marie de Châteaubriand |
Julie de Châteaubriand |
François René de Châteaubriand |
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Plaques commémoratives (photos) |
L'essor industriel de Fougères est impressionnant dans la seconde partie du 19ème siècle avec l'implantation principalement dans le nouveau quartier de Bonabry d'une industrie couturière puissante avec plus de 60 usines et ateliers se qui fera connaitre internationalement Fougères comme la capitale de la chaussure.
Le chemin de fer arrive en 1863 pour disparaitre progressivement au 20ème siècle.
D'un point de vue démographique les 50 dernières années du 19ème siècle verront la population de la ville passer de 9000 à 21000 habitants.
Usine de chaussure Cordier et fils |
Ancienne manufacture de chaussures Morel |
Gare d'état |
Industrie de la chaussure |
Un théatre à l'italienne est construit en 1886 par l'architecte Laloy de Fougères, il comportait à l'origine 650 places. Le lieu choisi pour sa construction est l'ancienne place du Brûlis dans la Haute Ville et actuellement la place du Théâtre, ce lieu était celui de la cohue à viandes et cohue aux draps.
Théatre de Fougères |
Le football (héritier de la soule du moyen-âge) est codifié en Angleterre au milieu du 19ème siècle. Dès 1880-1890 la communauté anglaise de Dinard et de Saint-Servan jouent au football sur le sol breton, ce sport est dans un premier temps appelé ballon rond. Le football apparait très tôt dans la ville de Fougères avec le Drapeau de Fougères en 1893 un section football au sein du patronage Jeanne d'Arc les Coquelicots d'inspiration catholique créée en 1897 par Mr Gentric.
Le Drapeau de Fougères fusionne avec l'Avant Garde Laïque pour devenir en 2011 AGL - Drapeau Football.
Carte des premiers clubs de football en Bretagne à la fin du 19ême siêcle ou au début du 20ème dont celui de Châteaulin en 1920 |
— Fougères pendant la première guerre mondiale (1914-1918):
Fougères perdra 648 de ses enfants pendant la meurtrière première guerre mondiale, le château servit de prison à des officiers allemands et bulgares.
Monument aux morts de Fougères avec 712 noms dont 648 pour la guerre 1914-1918 |
— Fougères pendant l'entre deux guerres mondiales (1918-1939):
L'entre deux guerres est marqué par les premières crises de l'industrie de la chaussure et l'importante grève de 1932
— Fougères pendant la deuxième guerre mondiale (1939-1945):
Pendant la dernière guerre mondiale la ville de Fougères est occupé par l'armée allemande à partir du 17 juin 1940.
Progression en Bretagne de l'armée allemande en juin 1940, Fougères est occupé le 17-6-1940) |
58 personnes soupçonnées d'appartenir au réseau de résistance de la région de Fougères sont arrêtées par la police allemande dans la nuit du 8 au 9 octobre 1941 dans le cadre de la grande rafle connu sous le nom d'Opération Porto, pamis les 58 se trouvait l'organisateur du réseau en l'occurrence le résistant René Gallais avec sa femme et sa fille. Le groupe de résistants avait été infiltré par un couple prétendant être de l'intelligence service mais travaillant en fait pour l'abwehr de Rennes. Sur les 58 personnes arêtées la plupart seront libérées dès le 27 octobre 1941 mais 14 d'entre eux seront transférées à Paris. Sur les 14 détenus il y aura 8 résistants (René Gallais, Raymond Loizance, Marcel Pitois, Antoine Ferez, Louis Richer, François Lebosse, Jules Rochelle et Jules Frémont) qui seront condamnés à mort et décapités à Munich le 21 septembre 1943 entre 17h11 et 17h24, 4 résistants seront condamnés à mort puis graciés et envoyés en déportation d'où seul 3 en reviendront, 1 résistant décèdera de maladie en détention et le dernier fût aquitté faute de preuve.
La résistante Thérèse Pierre est arrêté par la gestapo à Fougères le 21 octobre 1943 puis transféré à la prison Jacques Cartier de Rennes où elle sera interrogée et torturée avant de mourir le 27 octobre 1943 sans avoir parlé.
La résistante Thérèse Pierre |
Un commando F.T.P. commandé par Louis Bellis détruit une trentaine de camions allemands dans 4 garages différents le 11 mai 1944 puis recommence l'opération le 9 juin 1944 dans le garage de la feldgendarmerie, cette dernière attaque se terminera par un échec avec l'arrestations de 5 résistants qui seront fusillés le 23 juin 1944 à Saint-Jacques de la Lande au lieu dit la Maltière. Le 14 juillet 1944 Jules et Roger Fontaine attaquent à la grenade la feldgendarmerie de Fougères en tuant un officier et en blessant 12 feldgendarmes.
Monument
aux morts de la défense passive de Fougères |
La ville de Fougères eut a subir des bombardements américano-britannique le 6 et surtout le 9 juin 1944 ce dernier sera le plus meurtrier et destructeur avec environ 300 morts dont de nombreux enfants et plus de 500 blessés.
Fougères est libérée le 2 août 1944 par le 8ème corps d'armée US le lendemain de la percée d'Avranches.
Progression en Bretagne de l'armée américaine en août 1944, Fougères est libéré le 2-8-1944 |
— Fougères après la deuxième guerre mondiale:
Le général de Gaulle se rend dans la ville de Fougères le 11 septembre 1960.
Carte des visites du général de Gaulle en Bretagne dont celle du 11 septembre 1960 à Fougères |
Carte des visites du général de Gaulle en Ille et Vilaine dont Fougères |
L'après guerre voit l'industrie de la chaussure continuer progressivement à réduire son activité, la crise pétrolière de 1973 accélerera les fermeture d'usines et la population diminuera d'environ 7000 habitants entre 1973 et 2009, même si l'augmentation démographique des communes limitrophes compense le phénomène. Les industries du verre, de l'agro-alimentaire, de la mécanique et de l'électronique ainsi que le tourisme ont progressivement compensé les pertes d'emploi de l'industrie de la chaussure.
— Photos sur Fougères:
— Cartes postales sur Fougères:
— Évolution du nom de la ville de Fougères au cours des siècles:
— Personnalités nées ou ayant vécues à Fougères:
Armand
Tuffin de la Rouërie, chef chouan né à Fougères
le 13 avril 1751, il participa à la guerre d'indépendance des États-Unis
puis de retour en Bretagne fonde en 1791 l'Association Bretonne (ou Conjuration Bretonne), un mouvement
royaliste. Il organise en Bretagne la chouannerie mais dénoncé
par un certain Latouche en septembre 1792, il choisis le château
de la Guyomarais près de Lamballe pour se cacher et se refaire
une santé bien mauvaise, il meurt d'une pneumonie au château le 30 janvier
1793, son corps sera déterré et décapité
par les républicains. |
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Statue près du tribunal de Fougères |
Stèle prèsdu château de la Guyomarais |
Jean
Baston de Lariboisière, général et ami de Napoléon
1er, il participa aux batailles d'Austerlitz, d'Iéna, d'Eylau, de Friedland,
de Wagram et de la Moskova. Jean
Baston de Lariboisière est né à Fougères en 1759
et mort le 28 novembre 1812 à Konigsberg puis enterré dans l'église
des Invalides. |
Aimé
Picquet du Boisguy, général chouan né à Fougères
le 15 mars 1776, il se révolta très jeune contre la révolution et fut l'aide de camp d'Armand
Tuffin de la Rouërie. Aimé
picquet du Boisguy participa à la révolte de mars 1793, à la
Virée de Galerne, à la bataille d'Ételles puis se soumis
en juin 1796 et en février 1800. Sous l'empire il refusa de rejoindre
l'armée impériale, il meurt à Paris le 25 octobre 1839. |
Juliette
Drouet, née Julienne Gauvain, comédienne née à Fougères
le 10 avril 1806 et maitresse de Victor Hugo pendant 50 ans, elle meurt à Paris le 11 mai
1883 deux ans avant son amant.. |
Georges
Franju, réalisateur né à Fougères le 12 avril 1912 et décédé à Paris le 5 novembre 1987. Les yeux sans visages, Thérèse Desqueyroux
et la faute de l'abbé Mouret font partie de ses œuvres cinématographiques. |
Liste
des seigneurs de Fougères
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Liste des maires de Fougères
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Monuments inscrits ou classés:
FAÇADES ET TOITURES DE LA MAISON ANCIENNE 15 PLACE DU MARCHIX - INSCRIT LE 22 MARS 1930
FAÇADE ET TOITURE DE LA MAISON ANCIENNE 20 RUE DU NANÇON - INSCRIT LE 17 AVRIL 1931
FAÇADES ET TOITURE DE LA MAISON DU 16ÈME SIÈCLE 51 RUE NATIONALE - INSCRIT LE 13 MAI 1929
MUR DU CHEVET DE LA CHAPELLE SAINT-PIERRE D'INÉ AVEC SES PEINTURES MURALES - CLASSÉ LE 29 DÉCEMBRE 1982
HÔTEL DE VILLE - INSCRIT LE 14 OCTOBRE 1926
FAÇADE ET TOITURE DE LA MAISON ANCIENNE 2 RUE DE LUSIGNAN - INSCRIT LE 17 AVRIL 1931
CHÂTEAU DE FOUGÈRES - CLASSÉ EN 1862 - TERRAIN MUNICIPAL AVOISINANT LA BARBACANE OUEST DU CHÂTEAU, LIMITÉ PAR LA RUE DU CHÂTEAU, LA ROUTE DE RENNES ET LA PRAIRIE DE LA PALESTINE - CLASSÉ LE 4 JUILLET 1928 - DOUVES ET ANCIENNES DOUVES ET TERRAINS SITUÉS AUX ABORDS IMMÉDIATS ET IMMEUBLES ÉDIFIÉS SUR CES TERRAINS NOTAMMENT LA MAISON DU GARDIEN - CLASSÉ LE 26 FÉVRIER 1953
FAÇADE SUR JARDIN DE L'ANCIEN HÔTEL DE LA BELINAYE 1 PLACE GAMBETTA - INSCRIT LE 3 FÉVRIER 1928
BEFFROI DU 14ÈME SIÈCLE - CLASSÉ LE 1ER SEPTEMBRE 1922
TOUR DU FOUR RUE DU FOUR - INSCRIT LE 15 DÉCEMBRE 1926
REMPARTS, DE LA PORTE NOTRE-DAME À LA TOUR DE PAPEGAULT Y COMPRIS LE CHEMIN DE RONDE SUBSISTANT PARTIELLEMENT - INSCRIT LE 9 DÉCEMBRE 1946
THÉÂTRE MUNICIPAL 2 PLACE DU THÉÂTRE, SAUF PARTIE CLASSÉE - INSCRIT LE 1ER JUIN 1988 - FAÇADE PRINCIPALE - CLASSÉ LE 1ER MARS 1990
REMPARTS DE LA TOUR MONTFROMERY À LA TOUR DESNOS ET AU DELÀ, BASE DE LA TOUR CARDINALE, RESTE DE LA TOUR AU-DELÀ DU NANÇON - INSCRIT LE 16 JANVIER 1947
TOUR MONTFROMERY - INSCRIT LE 15 DÉCEMBRE 1926
FAÇADE DE LA MAISON ANCIENNE 6 RUE DE LUSIGNAN - INSCRIT LE 17 AVRIL 1931
ÉGLISE SAINT-SULPICE - CLASSÉ LE 26 SEPTEMBRE 1910
FAÇADES ET TOITURES DE LA MAISON ANCIENNE 13 PLACE DU MARCHIX - INSCRIT LE 22 MARS 1930
TOUR NICHOT 67 RUE DE LA PINTERIE - CLASSÉ LE 10 SEPTEMBRE 1913
FAÇADES ET TOITURES DES BÂTIMENTS DE L'ANCIEN COUVENT DES RELIGIEUSES URBANISTES D'UN SEUL TENANT ENTOURANT LA COUR DU CLOÎTRE Y COMPRIS LA CHAPELLE ET LE PAVILLON NORD - INSCRIT LE 15 JUILLET 1965
TOUR DESNOS ACCOLÉE AU REMPART NORD - INSCRIT LE 15 DÉCEMBRE 1926
FAÇADE DU BAS-CÔTÉ NORD ÉGLISE SAINT-LÉONARD - INSCRIT LE 15 MARS 1944
TOUR RAVELIN - INSCRIT LE 14 OCTOBRE 1926
TOUR DU PAPEGAUD SITUÉE CONTRE LE JARDIN PUBLIC PRÈS DE L'ÉGLISE SAINT-LÉONARD - INSCRIT LE 15 DÉCEMBRE 1926
FAÇADE DE LA MAISON ANCIENNE 4 RUE DE LUSIGNAN - INSCRIT LE 17 AVRIL 1931
Sites inscrits ou classés:
L'ENSEMBLE FORMÉ SUR LA COMMUNE DE FOUGÈRES PAR LA PLACE AUX ARBRES ET LA PLACE LEROUX - CLASSÉ LE 30 DÉCEMBRE 1913
Dictionnaire historique et géographique de Ogée (1778-1780):
La cure correspond à la ou aux personnes en charge des âmes de la paroisse — La cure est à l'alternative signifie qu'elle est présentée soit par l'Évêque soit par un autre possesseur du droit de présentation et souvent alternativement — La cure est à l'ordinaire signifie qu'elle est présentée par l'Évêque — Subdélégation désigne un lieu possédant un pouvoir délégué par une autorité — Ressort de ou ressortir de signifie dépendre de — Une trève est une succursale de paroisse — 1 lieue (lieue tarifaire de 2400 toises) correspond à environ 4677 de nos mêtres — 1 livre (poids) correspond à environ 490 de nos grammes — 1 millier (poids) correspond à environ 490 de nos kilogrammes — La basse-Justice traite des infractions mineures et des affaires concernant les droits dus au seigneur — La moyenne-Justice traite des infractions pouvant entrainer des amendes ou peines de prison conséquentes, mais pas la peine de mort — La haute-Justice traite des infractions les plus graves où la peine de mort peut être prononcée — L'orthographe de la fin du 18ème siècle est respectée.