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HISTOIRE DE REDON

Histoire de la ville de Redon

 

— Étymologie de Redon:

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— Redon avant période romaine (avant -57 avant Jésus-Christ):

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— Redon pendant la période romaine (-57 avant Jésus-Christ - vers 410):

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— Redon au temps des mérovingiens et des carolingiens:

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— Redon du 11ème au 13ème siècle:

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— Redon du 14ème siècle à la perte de l'indépendance bretonne en 1491:

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— Redon de 1491 à la révolution française de 1789:

La franc-maçonnerie moderne arrive en 1762 à Redon avec la création d'une loge maçonnique qui prend le nom de Saint-Jean des Élus de Redon et pour premier vénérable (maître de la loge) un nommé Loberty.

histoire de la bretagne
Carte des loges maçonniques en Bretagne au 18ème s. dont la Saint-Jean des Élus de Redon à Redon

 

— Redon pendant la révolution française de 1789 et le 1er empire:

Le nouveau découpage administratif de la France décidé au début de la révolution de 1789 et appliqué en 1790 fait de Redon le chef lieu d'un district du nouveau département d'Ille et Vilaine.

histoire de redon
Carte des 9 districts d'Ille et Vilaine dont celui de Redon en 1790
(cartes des autres districts bretons)

 

— Redon pendant la révolution industrielle de 1815 à 1914:

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— Redon pendant la première guerre mondiale (1914-1918):

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— Redon pendant l'entre deux guerres mondiales (1918-1939):

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— Redon pendant la deuxième guerre mondiale (1939-1945):

La ville de Redon est occupée par l'armée allemande le 21 juin 1940.

histoire de vannes
Progression en Bretagne de l'armée allemande en juin 1940, Redon est occupé le 21-6-1940

Le 4 août 1944 les troupes américaines libérent Redon le même jour que Rennes et Châteaubriant

histoire de vannes
Progression en Bretagne de l'armée américaine en août 1944, Redon est libéré le 4-8-1944

 

— Redon après la deuxième guerre mondiale:

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— Photos sur Redon:

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— Cartes postales sur redon:

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histoire de redon
histoire de redon

 

— Évolution du nom de la ville de Redon au cours des siècles:

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— Personnalités nées ou ayant vécues à Redon:

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Liste des maires de Redon
   
1795 François Dubignon
1800-1806 René Héry
1806-1822 Marie-Claude de Brehier
1822-1830 Auguste de Gibon
1830-1834 Christophe Trélohan
1834-1835 Joseph Lesaulnier
1835-1844 Jean-Marie Nogues
1844-1852 Nicolas Niel
1852-1862 Louis Trélohan
1862-1866 Jacques Imbert
1866-1871 Pierre-Marie Gérard
1871-1875 Paul de Gibon
1875-1878 Victor Pihan-Dufeillay
1878-1881 Eugène Lévêque
1881-1882 Joseph Desmars
1882-1884 Victor Pihan-Dufeillay
1884-1886 Émile Normand
1886-1919 Étienne Gascon
1919-1935 Jules Cahour
1935-1942 Paul Richer
1942-1944 Eugène Simon
1944-1946 Jules le Calvé
1946-1947 Auguste Houssin
1947-1964 le Brigant
1964-1970 Joseph Ricordel
1970-1983 Jean Tiger
1983-1995 Pierre Bourges
1995-2001 Alain Madelin
2001-2007 Jean-Michel Bollé
2007 Vincent Bourguet

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  monuments inscrits et classés:

      façade avec balcon en fer forgé de la maison 18 rue jules-legrand - inscrit le 9 décembre 1929

      chapelle Saint-Christophe - inscrit le 12 novembre 1934

      toitures et façades des deux pavillons de la préfecture maritime situés à droite et à gauche de la grille d'entrée, la salle du conseil - classé le 22 septembre 1930

      monument expiatoire avenue perrière - inscrit le 13 avril 1944

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  Monuments inscrits ou classés:

      FAÇADES ET TOITURES DES BÂTIMENTS MAURISTES ENTOURANT LE CLOÎTRE DE L'ANCIENNE ABBAYE SAINT-SAUVEUR GALERIES DU CLOÎTRE, DEUXIÈME GALERIE EST, SALLE DE L'ANCIENNE SACRISTIE, DITE CHAPELLE DE LA CONGRÉGATION - CLASSÉ LE 9 OCTOBRE 1990

      BÂTIMENT SUD ET PORTERIE DE L'ANCIEN COUVENT DES CALVAIRIENNES - INSCRIT LE 27 JUIN 1986 - ÉGLISE, BÂTIMENTS CONVENTUELS SAUF PARTIE INSCRITE - CLASSÉ LE 1ER MARS 1990

      FAÇADES ET TOITURES DU MANOIR DU MAIL OU HÔTEL DU PLESSIS RUE DU PLESSIS - INSCRIT LE 10 JUILLET 1987

      FAÇADES ET TOITURES DE L'HÔTEL DE RICHELIEU RUE DU PLESSIS - INSCRIT LE 18 MAI 1987

      HÔTEL DU 17ÈME SIÈCLE 6 RUE DU PORT - INSCRIT LE 22 MARS 1930

      BASILIQUE SAINT-SAUVEUR OU ÉGLISE SAINT-SAUVEUR - CLASSÉ EN 1862 - TOUR OU CLOCHER ISOLÉ - CLASSÉ EN 1875

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  Dictionnaire historique et géographique de Ogée (1778-1780):

REDON ; ville fermée d'un rempart, sur la riviere de Vilaine, par les 4 degrés 25 minutes de longitude, & par les 47 degrés 36 minutes 20 secondes de latitude ; à 11 lieues de Vannes, son Evêché ; & à 13 lieues de Rennes. Cinq grandes routes aboutissent à cette ville, dans laquelle on remarque un Gouvernement de place, une Communauté de ville, qui députe aux Etats de la province ; une Subdélégation, une Brigade de Maréchaussée, une Poste aux lettres ; une Paroisse, & trois Communautés, dont on parlera sous l'année de leur fondation. Le nombre des habitants est de 2500. Il se tient dans l'endroit sept foires considérables par chaque année, & un marché tous les lundis de chaque semaine. La Châtellenie de Redon appartient à l'Abbé de Saint-Sauveur, de même que la haute-Justice de Saint-Nicolas ; la haute-Justice de la Rouardais, à M. du Bot de la Grignonais ; la moyenne-Justice de Lenruax, à M. Osmond ; & la moyenne-Justice de Beaumont, à M. Mauduit de Kerlivio.
L'histoire rapporte que, vers l'an 833, Convion, homme d'une naissance illustre, & Archidiacre de l'Eglise de Vannes, dégoûté des plaisirs du monde & porté d'inclination à la retraite, se retira avec quelques Ecclésiastiques, admirateurs de son zele & de sa vertu, dans le lieu appellé Rothonum, & résolut d'y bâtir un Monastere. Comme il étoit fort inquiet du lieu où il devoit placer son Oratoire, il se mit à genoux avec ses compagnons pour demander les lumieres du Ciel. Vers la troisiere heure, ils apperçurent en l'air une croix éclatante, qui vint se fixer dans l'endroit où est aujourd'hui le Monastere de Redon. Je ne garantis point le merveilleux de ce récit ; on sçait assez que c'étoit l'usage chez nos peres d'inventer des miracles, ou de prendre pour des prodiges des effets très-naturels, que l'ignorance du temps faisoit regarder comme des événements extraordinaires, interpretes de la volonté du Ciel. Ce qui paroît certain, c'est que le Monastere bâti par Saint Convion, a été le principe de l'existence de Redon, Nominoé, qui étoit alors Gouverneur de la Bretagne sous Louis le Débonnaire, attiré par la réputation de Convion, alla le voir, & conçut tant d'estime pour lui qu'il lui fit des donations considérables. Louis le Débonnaire, qui vint environ dans le même temps en Bretagne, ajouta aux concessions du Gouverneur, & accorda au nouveau Monastere la possession de la Paroisse de Bains dans laquelle il étoit situé, l'endroit appellé Landegon ou Langon, & plusieurs autres biens dont Nominoé leur confirma la jouissance dans la suite. Nominoé, sur le Trône de Bretagne, suivit en tout les avis de Saint Convion, qui s'accordoient très-bien avec ses vues, & fit de grands changements dans la Hiérarchie ecclésiastique de son Royaume. Ce Prince, satisfait du saint Abbé, enrichit considérablement son Monastere, qui devint célebre dans toute l'Europe. déja cette maison le disputoit en richesses & en réputation aux plus fameuses Abbayes, lorsqu'en 869, les Normands, qui ne respectoient rien, la pillerent & la ruinerent. Ritcand, qui en étoit Abbé, eut recours au Roi Salomon, & lui demanda une retraite. Le Prince, touché du malheur de ces Solitaires, leur donna son Palais de Plélan, où ils séjournerent quelque temps, & régla que les Abbés de cette maison seroient à l'avenir élus par le Chapitre de la Communauté, suivant la Regle de Saint-Benoît. Quelques années après, ils firent bâtir leur Monastere & leur Eglise. La construction de ces deux édifices annonce leur ancienneté : ils sont situés au bord de la riviere de Vilaine.
Après la mort de l'Abbé Mainard, en 1029, dit l'histoire, les Religieux de Redon consulterent Dieu, le Duc, leur Evêque, & les Barons, sur le choix d'un autre Pasteur. Il se tint, à cette occasion, une nombreuse assemblée des Ecclésiastiques & des Grands du Duché dans cette Abbaye. Catuallon, frere du Duc Alain III, fut élu. Le Prince, ravi de ce choix, donna, par reconnoissance, aux Moines, l'isle de Belle-Isle & plusieurs autres biens. L'Abbaye de Redon avoit encore beaucoup souffert des incursions & des pillages des Normands : à ces maux temporels, se joignoit le ressentiment d'avoir laissé échapper la plupart des droits spirituels ; l'Abbé avoit perdu son droit de supériorité indépendante sur son Abbaye. Les Moines s'en plaignirent vivement à Judicaël, Evêque de Vannes, & le supplierent d'accorder à Catuallon le Présulat, Prosulatum, & l'Archidiaconat, Archidiaconatum, dont ses prédécesseurs jouissoient jadis par concession & du consentement des Evêques de Vannes. Le Prélat acquiesça à leurs demandes, &, par reconnoissance, les Religieux s'obligerent à dire sept fois l'Office des Morts pour l'Evêque Judicaël & successeurs lorsqu'ils viendroient à mourir, à inscrire leur nom sur le martyrologe, & à réciter trois fois l'Office des Morts pour les Chanoines de la Cathédrale. Dans la suite, les successeurs de Judicaël refuserent de reconnoître la légitimité des droits accordés à l'Abbé de Redon : il y eut des contestations très-sérieuses à ce sujet ; la Cour de Rome s'en mêla ; enfin, l'Evêque Morvan se laissa vaincre, & confirma cette Abbaye dans la jouissance des droits concédés par ses prédécesseurs. Cette Maison étoit très riche dès le onzieme siecle ; elle faisoit venir d'Anjou le vin dont elle avoit besoin. On trouve une lettre de 1038, adressée par l'Abbé Catuallon à Hildegarde, Comtesse d'Anjou, qu'il prie de protéger un de ses Moines qui va acheter du vin dans son pays, dans la crainte que la mésintelligence qui regnoit entre les Princes Bretons & Angevins ne lui fit éprouver des obstacles insurmontables.
En 1069, le Pape Alexandre juge une contestation qui s'étoit élevée entre les Moines de Marmoutier & de Redon, au sujet de l'Eglise de Bairiac, au diocese de Nantes. On ne connoît point aujourd'hui d'Eglise qui porte ce nom ; on croit que c'est Saint-Jean-de-Beré à Châteaubriand. Les Moines de Redon, prévoyant que la décision du Pape ne leur seroit pas favorable, avoient feint de vendre cette Eglise. Cette ruse ne réussit pas : l'Abbé de Redon fut déclaré excommunié jusqu'à ce qu'il eût restitué cette Eglise.
L'an 1116, Alain Fergent, Duc de Bretagne, se sentant attaqué d'une maladie dangereuse, se retira dans l'Abbaye de Saint-Sauveur de Redon, selon la coutume du temps, qui ne vouloit pas qu'on mourût sans le froc d'un Moine. Cette coutume générale venoit de la haute idée qu'on avoit de la sainteté de vie des Religieux. lorsqu'on guérissoit de sa maladie, on rentroit dans le monde, & l'on reprenoit ses occupations civiles. Alain, plus scrupuleux, ou peut-être dégoûté des plaisirs du monde & du rang suprême, plaisirs qui ne sont jamais sans inquiétude, renonça tout de bon à son Trône, & resta dans son Abbaye. A son exemple, Ermengarde, sa seconde femme, se fit Religieuse dans l'Ordre de Fontevrault, qu'elle quitta pour entrer dans celui de Cîteaux. Alain Fergent mourut dans son Monastere, & y fut inhumé. Tous les Evêques & les grands Seigneurs assisterent à ses funérailles, qui se firent avec une pompe funebre qui rappelloit les belles actions & la gloire d'un Prince qui se montra toujours digne de son rang.
Sur les anciennes vitres de l'Eglise de cette maison, on remarque les portraits de plusieurs Ducs & Duchesses de Bretagne, & de quelques Seigneurs des maisons de Rohan, de Rieux, de Rochefort, de Châteaubriand, & de Malestroit. Selon toutes les apparences, ce sont les bienfaiteurs de cette Communauté. Ce fait prouve la reconnoissance des Religieux, & ne peut que leur faire honneur ; il est même à croire que, plus judicieux que plusieurs Chapitres & Communautés de la province, ils conserveront ces monuments érigés à la bienfaisance, & ne détruiront pas ces restes précieux de l'antiquité, qui sont le fondement le plus sûr des vérités historiques.
1126 ou 1127. Olivier de Pontchâteau s'étoit révolté & mettoit tout à feu & à sang en Bretagne. Le Duc Conan III marcha contre lui, le poursuivit, & le pressa si vivement qu'il le força à se cacher dans l'Eglise de Saint-Sauveur de Redon, qu'il fouilla par les plus abominables sacrileges. Après le siege, Hervé, Abbé de Redon, pria les Evêques de réconcilier son Eglise.
Conan, qui avoit été en quelque partie cause de ce qu'elle avoit été fouillée, se repentit d'avoir poussé les rebelles si loin, & écrivit au Pape pour lui demander pardon, & le prier de rétablir l'Eglise de Redon dans son ancien état. Hervé, Abbé de Redon, porteur de cette lettre, exposa au Pape l'état malheureux de son Monastere & les torts occasionnés par ce siege. Le Saint-Pere, indigné, ordonna au Légat du Saint-Siege de punir les coupables suivant les Canons, & de les forcer à réparer les dommages causés par eux ; il permit ensuite à l'Abbé d'appeller tous les Ecclésiastiques qu'il voudroit pour la réconciliation de son Eglise. Celui-ci appella l'Archevêque de Tours & les Suffragants, qui se rendirent au mois de Novembre à Redon, où, en présence du Duc & de la Duchesse Ermengarde, sa mere, ils consacrerent le principal autel, & réconcilierent l'Eglise. Les Seigneurs Geoffroi & Alain de Porhoët, Payen de Malestroit, Guethenoc de Rieux, Savari de Donges, Garzire de Retz & son fils Arscoid, Guethenoc d'Ancenis, Geoffroi de Châteaubriand, Haimon de la Guerche, Raoul de Montfort, assisterent à cette cérémonie, avec un peuple innombrable. Les Evêques s'assemblerent ensuite en Concile ; mais les actes de cette assemblée ne sont pas venus jusqu'à nous. Ce Concile est placé sous l'année 1133 par d'autres historiens, qui disent que Hildebert, Archevêque de Tours, y présida, & que Guegon de Blain y donna aux Moines de Redon quelques domaines qu'il possédoit dans la Paroisse de Pierric. Les Moines de Redon, à l'exemple des autres Monasteres, qui craignoient toujours que des mains profanes n'envahissent leurs biens, supplierent le Pape de les prendre sous sa protection & celle du Saint-Siege. L'an 1147, le Pape leur accorda cette faveur signalée, & leur écrivit à ce sujet. La lettre du Saint-Pere porte : « qu'à la mort de l'Abbé, son successeur doit être élu du consentement général de la maison, & que, s'il ne se trouve parmi eux personne digne de cette place, ils doivent recourir au Souverain Pontife, qui leur donnera un Abbé de sa propre main ; que les Moines nommés pour desservir les Cures, doivent être présentés à l'Evêque diocésain, afin que, si le Prélat les juge incapables de cet emploi, il les éloigne du ministere ; que ces Moines-Curés sont tenus de rendre compte au Prélat du gouvernement spirituel, & aux Moines des revenus temporels de leur Paroisse, & qu'ils doivent prendre les Saintes-Huiles de la main des Evêques, pourvu qu'ils ne soient pas excommuniés, ou qu'ils ne fassent pas difficulté de les accorder ; car, en ce cas, il leur est permis d'en demander aux Evêques voisins. »
La place de Sénéchal à Redon étoit occupée, l'an 1167, par Guillaume Lanvallei. Les Moines de Quimperlé donnerent, l'an 1172, l'Eglise de Notre-Dame de Nantes à l'Abbaye de Saint-Sauveur de Redon, qui la garda plus de quatre cents ans. ( Voyez Nantes. )
1208. L'Evêque de Vannes & l'Abbé de Redon étoient depuis long-temps en contestation. Le premier prétendoit la supériorité sur le second ; & celui-ci soutenoit son indépendance de tout autre que du Pape. Après plusieurs traités & transactions, toujours inutiles, les parties convinrent de s'en rapporter à la décision des Evêques de Nantes & de Saint-Brieuc, & jurerent d'exécuter le jugement qu'ils prononceroient. Les Juges, après un mûr examen, reconnurent que l'Abbé de Redon étoit indépendant de la Jurisdiction du Prélat ; mais que les Eglises possédées & desservies par les Religieux du Monastere, telles que Bains, Langon, Brains, les deux Paroisses de Redon, dédiées à Saint-Pierre & à Notre-Dame, ( aujourd'hui il n'y en a qu'une, ) & Saint-Gozual, devoient reconnoître l'autorité de l'Evêque, qui, cependant, à cause de la petitesse de ces Eglises, ne pouvoit prendre que quatre procurations, quoiqu'elles fussent au nombre de six. Le Pape confirma cette sentence, l'an 1210.
L'an 1227, la Noblesse de Bretagne s'assembla à Redon, pour prendre des mesures contre le Clergé. Elle avoit à sa tête le Duc Pierre de Dreux. Dans ce temps, la majeure partie du territoire de Redon & des environs étoit plantée en vignes, qui y sont aujourd'hui très-rares. Les contestations, ci-devant assoupies entre les Evêques & les Abbés de Redon, s'étoient renouvellées en 1237. Ils convinrent de prendre un intervalle de quinze ans pour discuter leurs droits respectifs : on ne sçait point la suite de cette affaire.
L'Abbaye de Redon étoit presque déserte en 1253, dit l'auteur de l'Histoire de Bretagne, par les mauvais traitements que Pierre de Dreux fit essuyer au Clergé de son Duché. Cette maison enfin rétablie dans sa premiere tranquillité, les Moines fugitifs retournerent en leur Couvent, qu'ils trouverent en si mauvais état qu'il leur fallut le rebâtir, il ne leur en coûta pas beaucoup : les aumônes & les bienfaits des Fideles contribuerent en partie à cette dépense. Une Dame que l'histoire nomme la Comtesse Agnès, leur fit présent du Crucifix que l'on voit encore au grand autel de leur Eglise.
Jean de Tréal, Abbé de Redon, qui suivoit le parti de Charles de Blois dans la fameuse guerre pour la succession à la Couronne de Bretagne, fut fait prisonnier, & ne recouvra sa liberté qu'en payant une rançon considérable. Il eut la douleur de voir tous ses domaines exposés au pillage de l'ennemi ; & la ville de Redon auroit sans doute éprouvé le même sort, si cet Abbé n'eût pris la précaution de l'entourer de bonnes murailles. De cette maniere, il sçut la défendre & la conserver jusqu'à la bataille d'Aurai. Charles ayant perdu la vie dans ce combat, en 1364, l'Abbé de Redon songea à faire sa paix avec le Comte vainqueur. Il n'attendit pas qu'il se présentât devant ses murailles ; il alla le trouver, accompagné des principaux habitants de la ville, & conclut avec lui un traité qui portoit : « que l'Abbaye & la ville de Redon seroient conservées dans la possession de tous leurs droits, & que l'Abbé jouiroit du privilege de nommer le Capitaine ; » privilege qui a subsisté jusqu'à l'établissement des Commendes.
L'an 1422, le Duc Jean V établit à Redon un Hôtel des Monnoies. L'Abbé de Saint-Sauveur, regardant cet établissement comme préjudiciable à ses droits, s'en plaignit au Duc, qui eut la bonté de l'assurer qu'il n'avoit eu aucun dessein de lui faire tort, puisqu'il n'avoit violé aucuns des privileges de son Abbaye ; mais que, si les Monétaires faisoient quelques fautes, il lui donnoit toute permission de les punir, malgré leur privilege : il ajouta que cette fabrique de monnoie ne subsisteroit à Redon que pendant deux ans, qu'ainsi il pouvoit être tranquille.
Le Roi Charles VII, étant à Nantes le 12 Juillet 1425, accorda aux Moines de l'Abbaye de Redon le droit de quintaine sur les nouveaux mariés. Les Officiers de la Jurisdiction, en robes, à la tête des Moines, sont présents à cette cérémonie bizarre.
L'an 1429, Guillaume Chesnel, Abbé de Redon, fit commencer la construction, en pierres, des ponts & chaussées de Saint-Nicolas, qui auparavant étoient en bois. Il obtint, pour le dédommager de cette dépense, la permission de lever des droits sur les denrées qui entroient dans la ville. Yves le Sénéchal, fils d'Even, Seigneur de Carcado, successeur de Guillaume Chesnel, fit achever ce pont, que la mort de son prédécesseur avoit laissé imparfait. On ne connoît pas l'époque de la fondation de l'Hôpital de Redon ; tout ce qu'on sçait de plus ancien sur cette maison, c'est qu'en 1439, Louis, Député du Concile de Basle, en Bretagne, permit de bâtir une Chapelle & un autel pour la commodité & satisfaction des malades qu'on recevoit dans cet Hôpital.
En 1449, le Duc François I obtint du Pape l'érection de l'Abbaye de Redon en Evêché. Il devoit être composé des Paroisses qui dépendoient immédiatement de l'Abbaye & de quelques autres détachées des Evêchés de Rennes & de Saint-Malo. L'Evêque de Saint-Brieuc fut chargé de l'exécution de la Bulle ; mais les Prélats intéressés s'y opposerent fortement, & la mort du Duc fit échouer ce projet, auquel on ne pensa plus dans la suite.
En 1453, le Pape Nicolas V chargea l'Abbé de Saint-Sauveur de Redon d'ordonner, de sa part, aux Evêques de Bretagne, de resserrer & même diminuer les asyles. Ces lieux ; dans lesquels la Justice ne pouvoit exercer aucune Juridiction, étoient très-multipliés en Bretagne ; toutes les Eglises jouissoient de ce privilege : on regardoit aussi comme asyles inviolables les endroits célebres par la demeure de quelques Saints, & plusieurs autres cantons, comme, par exemple, la ville de Saint-Malo.
L'an 1455, le Comte de Tancarville épousa, à Redon, Yolande de Laval. La cérémonie de ce mariage fut faite avec beaucoup de magnificence. Louis, Dauphin de France, fit, environ le même temps, dans l'Eglise de Redon, une fondation, pour laquelle il donna douze cents écus d'or.
Au mois d'Avril 1460, & au mois de Septembre 1461, le Duc François II assembla ses Etats à Redon. Ils lui accorderent un nouveau fouage de cinquante-deux sols six deniers, par chaque feu, dans l'étendue de son Duché. L'année suivante, François se rendit à Redon pour recevoir le Roi de France. Ce même Duc, en 1463, envoya une ambassade au Pape au sujet des différents qu'il avoit avec l'Evêque de Nantes. Les Ambassadeurs, suivant les ordres de leur maître, se plaignent vivement de la nomination d'Artur de Montauban à l'Abbaye de Redon. C'étoit cet Artur connu si désavantageusement par la mort de l'infortuné Gilles de Bretagne. Pour éviter les rigueurs de la Justice, ce courtisan, ambitieux & coupable, s'étoit fait Célestin & ensuite Bénédictin. Yves le Sénéchal, Abbé de Redon, s'étoit démis de sa dignité, à la sollicitation du Roi, en faveur de cet homme noirci de tous les crimes. Les Ambassadeurs dévoilerent aux yeux du Pape la conduite scandaleuse d'Artur. Le Saint-Pere, surpris, le fit citer en Cour de Rome, & cette citation fut publiée en Bretagne. L'Evêque de Vannes fut chargé de poursuivre le coupable & ses complices. Yves le Sénéchal, voyant l'orage qui menaçoit Artur, reprit le gouvernement de ce Monastere. Cette affaire n'eut pas de suites. Montauban renonça à ses prétentions, & sçut si bien se conserver les bonnes graces du Roi, qu'il fut nommé Archevêque de Bourges.
Le 3 Août 1475, le Duc François II assembla ses Etats à Redon, & ratifia, pendant cette tenue, le traité de paix qu'il venoit de conclure avec le Roi Louis XI.
1487. La Noblesse du parti du Roi, assiege Redon, & fait prisonniere la Dame de Rieux, qui se trouvoit dans cette ville. Cette Dame est rendue à son mari, à la sollicitation du Roi, qui écrivit de Châteaubriand au Chef de l'armée.
1489. Odet de la Riviere, Abbé de Redon, donne à la Duchesse Anne un calice d'or, du poids de seize marcs, que l'on conservoit depuis long-temps dans cette Abbaye. En reconnoissance de ce présent, la Reine donna à l'Abbé un autre calice d'argent, du poids de trente marcs, & lui assigna cent livres de rente sur son domaine. L'histoire ne dit point quel usage fit la Princesse du calice.
En 1536, on connoissoit, dans le territoire de Redon, les maisons nobles de Beaumont, à N........ de Tehallac ; Buhurel, à Bertranne Juguen, qui possédoit aussi les Chapelais ; le Parc-Angers, à N........ Coudeloué ; le Boëguidon, à Guillaume Costard ; le Fezet, à Guillaume Lambart ; Brais, Langal, & la Diarrais, à Jean Boisjean.
Au mois de Mars 1588, le Duc de Mercour entra dans la ville de Redon, sans aucune résistance de la part de la garnison de cette place, gagnée par les Moines, qui sont Seigneurs d'une partie de la ville. Talhouet en fut nommé Gouverneur, & y commanda pendant toute la guerre de la Ligue ou de la Sainte-Union. En 1595, ce Gentilhomme, voyant que le Duc de Mercour ne vouloit pas faire sa paix avec le Roi, prit le sage parti de faire son accommodement particulier. Il se rendit au camp devant Comper, auprès du Maréchal d'Aumont, qui lui fit présent, de la part du Roi, d'une écharpe blanche, de la valeur de cinq cents écus, & lui promit l'expestative de l'Abbaye de Redon pour un de ses enfants. Il l'assura aussi de la somme de vingt mille écus de gratification, d'un brevet de Maréchal de Camp dans l'armée du Roi, & le continua dans sa place de Gouverneur de Redon, dont la survivance fût promise à son fils. Le Duc de Mercour, voulant punir Talhouet, essaya de surprendre Redon, mais inutilement. Ne pouvant réussir par la ruse, il l'attaqua à force ouverte ; mais le vaillant Gouverneur se défendit si bien, que le Prince Lorrain fut obligé de renoncer à son entreprise.
Les Etats de la province s'assemblerent à Redon en 1612. Les Religieuses Bénédictines & Ursulines, qui ont des Communautés dans cette ville, furent fondées dans ce siecle.
En 1644, deux Moines de l'Abbaye de Saint-Sauveur de Redon se rendirent à celle de Sainte-Croix de Quimperlé, d'où ils apporterent l'os d'un bras de Saint Gurloës, premier Abbé de cette derniere maison. Cette Relique fut déposée, avec une grande solenmité, dans l'Eglise des Bénédictines du Calvaire, à Redon.
Arrêts du Conseil, des années 1752 & 1766, portant augmentation d'octrois pour la ville & Communauté de Redon, qui faisoit réparer la chaussée de Saint-Nicolas.
Les Abbés de Redon ont des revenus considérables & des Jurisdictions très-étendues, avec droit de menée au Présidial de Rennes. Ils possedent la majeure partie de la ville, & jouissoient autrefois du château qui existoit auprès de leur Abbaye. Le trésor de leur Eglise renferme des Reliques précieuses : au devant du grand autel, est un Crucifix d'argent, d'une grandeur prodigieuse, que quelques-uns disent être celui que Saint Félix, Evêque de Nantes, plaça dans son Eglise Cathédrale.

La cure correspond à la ou aux personnes en charge des âmes de la paroisse — La cure est à l'alternative signifie qu'elle est présentée soit par l'Évêque soit par un autre possesseur du droit de présentation et souvent alternativement — La cure est à l'ordinaire signifie qu'elle est présentée par l'Évêque — Subdélégation désigne un lieu possédant un pouvoir délégué par une autorité — Ressort de ou ressortir de signifie dépendre de — Une trève est une succursale de paroisse — 1 lieue (lieue tarifaire de 2400 toises) correspond à environ 4677 de nos mêtres — 1 livre (poids) correspond à environ 490 de nos grammes — 1 millier (poids) correspond à environ 490 de nos kilogrammes — La basse-Justice traite des infractions mineures et des affaires concernant les droits dus au seigneur — La moyenne-Justice traite des infractions pouvant entrainer des amendes ou peines de prison conséquentes, mais pas la peine de mort — La haute-Justice traite des infractions les plus graves où la peine de mort peut être prononcée — L'orthographe de la fin du 18ème siècle est respectée.

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