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carte postale guenrouet        
         

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  Dictionnaire historique et géographique de Ogée (1778-1780):

GUENROUET ; au bord d'une plaine, près la riviere d'Isac ; à 9 lieues trois quarts au Nord-Ouest de Nantes, son Evêché & son ressort ; à 15 lieues un quart de Rennes ; & à 3 lieues un quart de Blain, sa Subdélégation. On y compte 1550 communiants. La Cure est à l'Ordinaire. Ce territoire est fort étendu, mais si peu cultivé qu'à peine ses productions peuvent fournir à la subsistance de ses habitants. Je ne me lasse point de répéter ce que j'ai déja dit tant de fois, ( & ce que vraisemblablement je dirai encore, ) que ce n'est que par le défrichement des terres incultes que le peuple Breton pourra rendre son sort plus heureux. On se plaint que la propagation diminue, l'on ne doit pas s'en étonner, les habitants sont dans la misere. Ceux de Guenrouet, par exemple, vivent dans l'indigence ; mais c'est leur faute : si les landes immenses qu'ils possedent étoient cultivées, elles pourroient nourrir deux mille personnes de plus ; le sol n'en est pas de mauvaise qualité, & il est à croire qu'on en feroit de bonnes terres à froment & d'excellentes prairies. Il faut du temps, des soins, & du travail ; mais c'est le sort de l'homme, il doit s'y soumettre.
Le château de Carheil, haute-Justice, est la maison Seigneuriale de l'endroit ; il appartenoit, en 1460, à Macé, Chevalier, Seigneur de Carheil ; &, en 1530, à Guillaume de Carheil. Le 8 Juin 1607, Gilles-Marie de Carheil épousa Jeanne du Cambout ; & Marie, Dame de Carheil, épousa, en 1669, Jerôme du Cambout, Chevalier, Seigneur du Beccay, Lieutenant au Gouvernement de Brest, qui, par ce mariage, devint Seigneur de Carheil, qui fut érigé en Vicomté, par lettres du mois de Juin 1685, enrégistrées au Parlement le 4 Juillet de l'année suivante, en faveur de René du Cambout, Gouverneur de Rhuis. Cette Terre est encore dans la même famille.
Le mot guen-rouet signifie, en breton, Roi blanc ; & l'opinion commune est que cette Paroisse fut fondée par Alain le Grand, proclamé Duc de Bretagne l'an 889. Ce Prince jouissoit du château de Langle, qui passa, dans la suite, aux Seigneurs de Lavardin, du nom de Beaumanoir, qui le vendirent, il y a environ cent ans, aux Seigneurs du Cambout : il est maintenant en ruines, & l'on ne voit que le bois de son nom avec la Chapelle de Notre-Dame de Graces dont on va parler.
M. le Duc de Rohan possede, dans ce territoire, un terrein appellé la forêt de Coated ; ce mot, en langage breton, signifie bois de César, On prétend que ce Conquérant le fit abattre pour faire des digues sur la riviere d'Isac, afin de pousser ses conquêtes plus avant dans le pays.
On y trouve aussi trois Chapelles frairiennes, qui sont Saint-Sébastien, Sainte-Genevieve, rebâties depuis dix à douze ans, & de Notre-Dame de Graces, qui passe pour la plus ancienne. Elle est en grande vénération dans tout le pays ; Artur II l'enrichit considérablement.
Les Seigneurs du Cambout possedent, dans le même territoire, deux masures d'anciennes maisons nobles ; l'une appellée l'Evrisac, & l'autre la Motte-Isaac.

La cure correspond à la ou aux personnes en charge des âmes de la paroisse — La cure est à l'alternative signifie qu'elle est présentée soit par l'Évêque soit par un autre possesseur du droit de présentation et souvent alternativement — La cure est à l'ordinaire signifie qu'elle est présentée par l'Évêque — Subdélégation désigne un lieu possédant un pouvoir délégué par une autorité — Ressort de ou ressortir de signifie dépendre de — Une trève est une succursale de paroisse — 1 lieue (lieue tarifaire de 2400 toises) correspond à environ 4677 de nos mêtres — 1 livre (poids) correspond à environ 490 de nos grammes — 1 millier (poids) correspond à environ 490 de nos kilogrammes — La basse-Justice traite des infractions mineures et des affaires concernant les droits dus au seigneur — La moyenne-Justice traite des infractions pouvant entrainer des amendes ou peines de prison conséquentes, mais pas la peine de mort — La haute-Justice traite des infractions les plus graves où la peine de mort peut être prononcée — L'orthographe de la fin du 18ème siècle est respectée.

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