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carte postale pluneret        
         

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  Monuments inscrits ou classés:

      DOLMEN À ER-MANÉ - INSCRIT LE 19 MAI 1969

      CHAPELLE SAINTE-AVOYE - CLASSÉ LE 28 MAI 1932

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  Dictionnaire historique et géographique de Ogée (1778-1780):

PLUNERET ; à 3 lieues à l'Ouest-Nord-Ouest de Vannes, son Evêché ; à 23 lieues de Rennes ; & à un tiers de lieue d'Aurai, sa Subdélégation & son ressort. Cette Paroisse releve du Roi, & compte 2000 communiants : la Cure est à l'alternative. Ce territoire est un pays couvert, où l'on voit des terres en labeur, des prairies, & des landes.
Pluneret est un lieu célebre depuis le rétablissement de la Chapelle de Sainte-Anne, mere de la Sainte Vierge ; au village de de Ker-anna. Cette Chapelle, bâtie dès les premiers temps de l'établissement du christianisme dans l'Armorique, avoit été détruite & ruinée par les Normands, dans le huitieme ou le neuvieme siecle ; mais les paysans de l'endroit conservoient, par tradition, le souvenir de la dévotion pratiquée par leurs ancêtres, d'autant plus facilement que leur village, nommé Ker-anna, leur rappelloit sans cesse à la mémoire le nom de leur Patrone. L'existence & l'antiquité de la Chapelle sont d'ailleurs prouvées par la déposition d'Yves Nicolasic, laboureur, du village de Ker-anna, & inventeur de l'image miraculeuse de Sainte Anne ; déposition fondée sur la révélation que lui en fit l'aïeule de Jesus-Christ, elle-même. Les révélations & les visions de cet honnête & vertueux agriculteur se trouvent détaillées fort au long dans un petit livre intitulé, la gloire de Sainte Anne, fait par un Jésuite de la maison de Vannes, imprimé en 1682, & très-connu dans la province. Nous y renvoyons le lecteur pour ce qui concerne les apparitions de Sainte Anne, ses conversations avec Nicolasic, & autres miracles dont cette invention fut précédée, & qui ne sont point de mon sujet ; je passerai à la découverte de l'image, à l'établissement de la Chapelle & de son culte.
Ce fut le 7 Mars 1625, que le bon Nicolasic, déja averti par la Sainte, depuis près de deux ans, de l'existence de cette image, rebuté par son Recteur, contrarié par les RR. PP. Capucins d'Aurai, qu'il avoit consultés ; & traité de fou & de visionnaire par tous ceux auxquels il s'étoit adressé, pour la construction de la Chapelle qu'il lui étoit ordonné d'édifier, prit enfin la résolution de céder aux impulsions divines, & se rendit, accompagné de quatre voisins, & précédé d'une lumiere miraculeuse, au champ nommé le Bocennu. Quand ils y furent arrivés, la lumiere s'arrêta sur un certain endroit, fit trois sauts, & disparut. Nicolasic ayant dit à un de ses compagnons de sonder le terrein, celui-ci n'eut pas plutôt donné quatre à cinq coups de pelle qu'il sentit de la résistance. On alla chercher un cierge benit, à la lueur duquel on découvrit une statue demi-pourrie, & si défigurée que l'on ne sçavoit ce que c'etoit. Cette statue fut appuyée sur le prochain fossé, &, dès le lendemain, la découverte devint publique. La populace, dévote & curieuse, vint en foule y faire ses prieres & y répandre ses offrandes, & dès les cinq & sixieme jours, on vit des pélerins y accourir en si grand nombre, qu'un des coopérateurs à l'exhumation de l'image, crut devoir mettre à ses yeux un escabeau & un grand plat d'étain, pour recueillir les offrandes. Tel fut l'autel sur lequel l'image de la Sainte fut long-temps exposée au culte & à la vénération des fideles : le Recteur de Pluneret, toujours incrédule, instruit de ce qui se passoit, envoya son Vicaire pour s'opposer à la nouveauté : le Vicaire, dans les mêmes principes, renversa l'image, jetta, d'un coup de pied, le plat & les offrandes, maltraita Nicolasic, & gourmanda les pélerins sur leur superstitieuse dévotion ; mais il en porta bientôt la peine, ainsi que le Recteur : quant à Nicolasic, sans se troubler & sans rien répliquer, il releva l'image & recueillit l'argent qu'il garda avec fidélité. Les choses resterent en cet état jusqu'au 3 de Mai, que les paysans de Ker-anna, voyant l'affluence des pélerins qui augmentoit de jour en jour, lui dresserent une cabane couverte de genêt. Cependant, Sébastien de Rosmadec, Evêque de Vannes, instruit de ce qui se passoit, fit interroger, par des Prêtres, des Religieux, & des Magistrats, & interrogea lui-même le bon Nicolasic, dont la franchise, les réponses constamment uniformes & sages, surprirent & convainquirent les interrogateurs. Après tous ces examens, l'honnête vieillard reçut enfin la permission de bâtir une Chapelle ; en attendant, il fit un Oratoire en planches, dans lequel on célébra la Messe, le jour que la premiere pierre fut posée au nom de l'Evêque ; c'est-à-dire, le propre jour de Sainte Anne, 1625. On assure qu'il se trouva trente mille ames à cette cérémonie ; les offrandes, que l'on évalue, depuis l'invention jusqu'à cette époque, à près de 4000 écus, & qui se soutinrent toujours, mirent cette Chapelle en état d'être bientôt finie, & les RR. PP. Capucins la desservirent pendant près de deux ans ; mais comme ce maniement d'argent ne s'accordoit pas avec leur institut, on y fit venir des Religieux Carmes réformés, qui prirent possession du sanctuaire le 21 Décembre 1627. L'affluence des pélerins, preuve visible de la sainteté du lieu, s'y est toujours soutenue, & leurs libéralités ont mis les Religieux en état de changer la Chapelle en une très-belle Eglise, très-riche ; & très-bien décorée. Les murs sont couverts d'une infinité d'ex Voto, tribut de la reconnoissance des fideles, & témoignage non-suspect de la quantité des miracles qui s'y sont opérés journellement. Le trésor de la sacristie est rempli de reliques & autres présents faits à l'Eglise, parmi lesquels le plus précieux & le plus remarquable est une relique de Sainte Anne, donnée, en 1639, par Louis XIII, pour l'accomplissement d'un vou fait par la Reine, & auquel ce pieux Monarque attribua la naissance, du Dauphin, depuis Louis XIV : elle fut présentée par l'Evêque de Vannes & par le Présidial de la même ville, & portée processionnellement, dans le plus grand appareil, d'Aurai à Sainte-Anne.
Je suis bien persuadé que les esprits forts du siecle vont me traiter comme on traita le bon vieillard Nicolasic, & tourner en ridicule le sérieux de cette histoire. Que m'importe ? La vérité n'en paroîtra pas moins belle aux yeux de ceux qui l'aiment, & les suffrages des ames pieuses & honnêtes me dédommageront amplement des sarcasmes d'une philosophie insensée. Les faits que je viens de rapporter sont encore récents, & les preuves en sont évidentes & nombreuses. La Bretagne entiere a été témoin des miracles multipliés qui s'y operent ; &, si parmi ceux qu'on publie & qu'on a publiés, il s'en trouve quelques-uns qui paroissent très-douteux, il n'est pas moins certain qu'on ne peut raisonnablement & sans injustice, nier la certitude d'un grand nombre d'entr'eux, attestés par des personnes éclairées & dignes de foi.
La maison des Religieux est très-grande & très-commode, mais sans magnificence. L'enclos & les jardins très-vastes, parfaitement bien entretenus, offrent les promenades les plus agréables & les plus diversifiées. Les environs, remplis de marais & trop couverts de bois, ont rendu long-temps le séjour mal-sain, & il y a apparence que l'on ne connoissoit pas le principe du mal, puisqu'on n'y apportoit pas de remede. Enfin, les esprits se sont éclairés, & l'on s'est empressé de détruire cette source de maladie. On a desséché des marais, on a coupé & élagué des bois, & cette double opération a rendu l'air salubre & le séjour agréable. Il s'en est suivi un autre bien, les Religieux ont pris du goût pour les défrichements, goût utile & par la quantité de manouvriers qu'il fait vivre & par les productions de ce terroir si long-temps inculte ; enfin, des terreins qui sans lui seroient encore des cloaques, commencent à prendre figure de campagne, & à rembourser les Religieux des avances qu'ils ont faites. Je rendrai justice aux Peres Carmes, en disant que leur maison réunit à tant d'avantages une décence & une honnêteté qui la rendent aussi respectable quelle est délicieuse : aussi est-elle le séjour le plus ordinaire des Provinciaux. Si la charité des Fideles a fait, dans le principe, toute leur fortune, & contribue encore à leur aisance, ils n'en sont point ingrats ; ils sçavent rendre aux pauvres une grande partie de leur superflu ; mais leurs aumônes faites avec connoissance de causes, & distribuées sans éclat par les mains des Recteurs des Paroisses voisines, soulagent ceux à qui elles sont destinées, sans devenir la proie de ceux qui peuvent travailler & auxquels on fournit de l'ouvrage. Il s'est formé, autour de ce Monastere, une espece de bourgade de merciers, qui ne laissent pas que de faire un débit assez considérable de joujoux d'enfants & de bagues de verre, qu'ils tirent de Saumur ; mais les deux articles de plus grande consommation sont les chapelets & les scapulaires.
En 1300, les manoirs de Ker-jouan & de Ker-ambaz, à N........ de Couzquet : en 1400, Talhouet, à Jean Dust ; le Lestai, à Henri le Parisy ; Ker-audren, à Olivier de Keraudren : en 1530, Coessal, à Alain de Coessal ; Ker-morinant, à Gilles Perro ; Ker-madio, à Gilles d'Aurai ; Ker-feyghant, à Raoul de Kerguyris.

La cure correspond à la ou aux personnes en charge des âmes de la paroisse — La cure est à l'alternative signifie qu'elle est présentée soit par l'Évêque soit par un autre possesseur du droit de présentation et souvent alternativement — La cure est à l'ordinaire signifie qu'elle est présentée par l'Évêque — Subdélégation désigne un lieu possédant un pouvoir délégué par une autorité — Ressort de ou ressortir de signifie dépendre de — Une trève est une succursale de paroisse — 1 lieue (lieue tarifaire de 2400 toises) correspond à environ 4677 de nos mêtres — 1 livre (poids) correspond à environ 490 de nos grammes — 1 millier (poids) correspond à environ 490 de nos kilogrammes — La basse-Justice traite des infractions mineures et des affaires concernant les droits dus au seigneur — La moyenne-Justice traite des infractions pouvant entrainer des amendes ou peines de prison conséquentes, mais pas la peine de mort — La haute-Justice traite des infractions les plus graves où la peine de mort peut être prononcée — L'orthographe de la fin du 18ème siècle est respectée.

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