accueil bretagneweb              bretagneweb

O

O.

sainteannesurvilaine        

bluline - bretagneweb

  Sites inscrits ou classés:

      L'ENSEMBLE FORMÉ SUR LES COMMUNES DE MESSAC, SAINTE-ANNE-SUR-VILAINE, LANGON ET GUIPRY PAR LE SITE DES CORBINIÈRES - CLASSÉ LE 15 MARS 1982

bluline - bretagneweb

  Dictionnaire historique et géographique de Ogée (1778-1780):

FOUGERAI ; gros bourg, à peu de distance de la route de Rennes à Nantes ; à 12 lieues & demie au Nord-Nord-Ouest de Nantes, son Evêché ; à 9 lieues & demie de Rennes ; & à 1 lieue & demie de Derval, sa Subdélégation. Cette Paroisse, qui compte 3000 communiants, a une haute-Justice qui ressortit au Présidial de Nantes : il s'y en exerce quatre autres, trois moyennes & ; une basse. La Cure est à l'Ordinaire, & vaut au moins Quatorze mille livres de revenu au Recteur.
L'an 851, Fougerai portoit le nom de Fulkeriac, comme on le voit par la donation qu'Erispoé, Roi de Bretagne, & Aguliac, firent à l'Abbaye de Redon, de quelques rentes sur cette Paroisse.
Ce territoire, arrosé par la riviere de Chere qui le traverse, est fort étendu, & forme une plaine à quelques côteaux près. On y voit des terres cultivées & excellentes pour le froment, seigle, bled noir, & avoine ; de belles prairies, des landes en quantité ; & le bois des Fosses, taillis qui peut avoir 1 lieue de périmetre.
Le château de Fougerai étoit jadis une place très-forte. Il étoit, en 1356, sous la garde de deux cents hommes de troupes, commandées par le Capitaine Brembro. Bertrand du Guesclin, depuis Connétable de France, entreprit de le surprendre & de s'en emparer. Un jour que Brembro étoit sorti, du Guesclin posta ses soldats en embuscade, & se déguisa en bûcheron, avec trois des plus braves des siens, qui mirent chacun un fagot sur leurs épaules : ainsi chargés, ils se présenterent devant le château pour vendre leur bois ; le portier descendit avec deux autres soldats pour leur ouvrir la porte. Du Guesclin avoit eu soin de cacher une hache, avec laquelle il assomma le portier, tandis que ses compagnons se jetterent sur les deux autres. Ceux qu'il avoit mis en embuscade accoururent au premier signal, & entrerent dans le château, dont ils leverent le pont-levis, dans la crainte que le Capitaine ne fût revenu avec sa troupe : la garnison accourut au bruit, & du Guesclin, armé seulement d'une hache, eut à combattre sept des plus vigoureux Anglais. Il en assomma deux, ce qui rendit les autres plus circonspects, & donna le temps aux siens de le secourir. Après bien de la résistance, les Anglais céderent, & la place fut prise par les Bretons, qui y trouverent un bon dîner que les vaincus avoient fait préparer. Du Guesclin avoit reçu une blessure à laquelle il fit mettre le premier appareil ; après quoi, il visita le château & donna ses ordres. Sur le soir, il sortit avec cinquante Cavaliers, & se mit en embuscade sur le chemin que devoit naturellement prendre Brembro, qui arriva effectivement à la nuit, & donna dans le piege. Les Anglais perdirent leur Capitaine & un grand nombre des leurs. Les autres furent faits prisonniers & conduits à Fougerai. Le butin qu'ils apportoient & les meubles du château furent distribués aux soldats par du Guesclin, qui ne se réservoit jamais que la gloire de l'expédition. Le Capitaine Breton mit une garnison dans Fougerai, & vola au secours de Rennes que les Anglais assiégeoient.
L'an 1450, le Chapelain de Lion jouissoit de la métairie d'Ameur, & toutes les autres maisons nobles étoient occupées par des fermiers.
Par lettres du 15 Juillet 1467, Louis de la Trimouile & Marguerite d'Amboise, son épouse, vendirent à Françoise d'Amboise, Duchesse de Bretagne, leur sour, pour une somme de mille écus d'or, une rente annuelle de trois cents livres, qu'ils avoient sur la Terre & Seigneurie de Fougerai, qui étoit échue à Marguerite pour sa part & portion de la succession de Marie de Rieux, Vicomtesse de Thouars, leur mere commune. Ces deux, époux céderent encore à la Duchesse, pour une somme de six mille écus d'or neufs, une rente de trois cents livres sur les Châtellenies de Fougerai : l'acte en fut passé le 3 Août de la même année 1467.
En 1595, la Seigneurie de Fougerai appartenoit à Jean de Rieux, Maréchal de France. Au mois de Juillet de la même année, le Capitaine de Saint-Luc s'empara du château de ce lieu, qui fut tenu en neutralité. Le 14 Décembre suivant, les Présidents de la Grées, de Marigni, de Molac, de Kergroades, & autres Seigneurs, se rendirent à ce château, pour conférer avec les Députés du Duc de Mercour, au sujet d'une treve projettée entre lui & le Roi Henri IV.
L'an 1664, la Terre & Seigneurie de Fougerai fut érigée en Marquisat, en faveur d'Henri de la Chapelle, Seigneur de la Roche-Giffard, qui fut tué à la bataille de Saint-Antoine. Henri n'avoit que deux filles : l'aînée mourut sans postérité ; Henriette, sa sœur cadette & héritiere, épousa, en 1680, René, Chevalier, Comte du Bouais, dont elle eut un fils, qui prit en mariage, le 21 Avril 1703, Charlotte-Polixene de Goulaine, fille de François de Goulaine & de Marguerite d'Apel-Voisin, son épouse. Ce château est actuellement possédé par M. de Grandville-Loquet, qui en a fait démolir une partie pour en bâtir un autre. Il ne reste plus que la grosse tour de l'ancienne place.
Les maisons nobles sont : la Villeauren, en 1408, à Guillaume le Bret, Seigneur de Saint-Etienne : en 1450, Cohan, à Armenton de Madaillon, Sieur de la Chauvigni ; &, en 1680, à René de Madaillon, Chevalier, Seigneur de la Chauvigni : en 1480, le Port de la Roche, à Guillaume Dolies ; &, en 1680, à François Dolies, un de ses descendants. On y connoît encore celles de la Thebaudais, la Hurlais, la Praye, le Loray, les Boussis, la Souchais, Launaye-bazouin, la Penais, & la Grignonnaye.

La cure correspond à la ou aux personnes en charge des âmes de la paroisse — La cure est à l'alternative signifie qu'elle est présentée soit par l'Évêque soit par un autre possesseur du droit de présentation et souvent alternativement — La cure est à l'ordinaire signifie qu'elle est présentée par l'Évêque — Subdélégation désigne un lieu possédant un pouvoir délégué par une autorité — Ressort de ou ressortir de signifie dépendre de — Une trève est une succursale de paroisse — 1 lieue (lieue tarifaire de 2400 toises) correspond à environ 4677 de nos mêtres — 1 livre (poids) correspond à environ 490 de nos grammes — 1 millier (poids) correspond à environ 490 de nos kilogrammes — La basse-Justice traite des infractions mineures et des affaires concernant les droits dus au seigneur — La moyenne-Justice traite des infractions pouvant entrainer des amendes ou peines de prison conséquentes, mais pas la peine de mort — La haute-Justice traite des infractions les plus graves où la peine de mort peut être prononcée — L'orthographe de la fin du 18ème siècle est respectée.

bluline - bretagneweb

accueil bretagneweb                  haut de page                  courriel e-mail bretagneweb