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GUERRE DE SUCCESSION DE BRETAGNE

Guerre de succession de Bretagne

De la mort du duc de Bretagne Jean III en mai 1341 à la signature du traité de Guérande le 12 avril 1365

Les funérailles du duc de Bretagne Jean III se déroulent dans la ville de Ploërmel en mai 1341, il est inhumé au côté de son grand-père le duc Jean II dans l'église des Carmes (actuellement les gisants sont dans l'église Saint-Armel toujours à Ploërmel), les deux prétendants au titre de duc de Bretagne sont présents soit Jean II de Montfort marié à Jeanne de Flandre et Charles de Blois marié à Jeanne de Penthièvre.

Jean de Montfort revendique le duché en tant que fils du duc de Bretagne Arthur II et demi-frère de Jean III le précédent duc, de son côté Charles de Blois revendique le duché au nom de sa femme Jeanne de Penthièvre nièce du précédent duc de Bretagne Jean III, cette guerre portera le nom de guerre de succession de Bretagne ou guerre des deux Jeanne (Jeanne de Flandre femme de Jean de Montfort et Jeanne de Penthièvre femme de Charles de Blois) car ces deux femmes joueront un rôle très important.

Les deux prétendants quittent Ploërmel après les funérailles du duc Jean III, Charles de Blois confiant va à Paris pour attendre la décision de son parent le roi de France Philippe VI concernant le duché de Bretagne, Jean de Montfort lui entreprend de rester en Bretagne pour assoir au maximum une position très fragile car il a peu de soutien et il sait que la décision prise à Paris lui sera défavorable.

Jean II de Montfort après un passage dans son fief de Guérande fait route vers Nantes où il se fait reconnaitre comme duc de Bretagne par les Nantais. Pour pouvoir entretenir ses gens, en recruter d'autres et faire une guerre qu'il sait presque inévitable il lui faut mettre la main sur le trésor du précédent duc et vicomte de Limoges qui se trouve dans la dite ville, la cité ne si oppose pas et il rentre les mains pleines à Nantes pour être officiellement nommé duc par un nombre restreint de nobles et de notables bretons qu'il avait convoqués.

Charles de Blois restant inactif à Paris Jean II de Montfort entreprend en juin et juillet 1341 un tour de Bretagne pour rallier le plus de villes et de forteresses possible, Rennes sera la première et opposera peu de résistance avant d'ouvrir ses portes, Vannes, le château de Suscinio, Auray qui résista modérément avant de se soumettre, le château de Lanvaux, Hennebont, Quimperlé, le château de la Roche-Periou qui refusera de se soumettre malgré un siège de 5 jours, Quimper, Brest qui subit une attaque d'artillerie et se soumet après la mort de son gouverneur Garnier de Clisson, Saint-Brieuc, Lamballe, Jugon, Dinan, Dol, Josselin qui ne pût être prise, Mauron, Ploërmel puis retour à Nantes.

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Jean II de Montfort

En août 1431 Jean de Montfort va en Basse Bretagne prendre un bateau près de Saint-Pol de Léon pour prendre la mer vers les Cornouailles anglaises puis il va à Londres à fin de voir et surtout de convaincre le roi Édouard III de l'aider face à son compétiteur Charles de Blois dont il sait qu'il aura l'appui du roi de France Philippe VI malgré lefait qu'aucune décision n'a pour l'heure été prise, l'avenir lui donnera d'ailleurs raison.


Édouard III revendiquant la couronne de France et déjà en guerre avec ce royaume (guerre qui par la suite prendra le nom de guerre de cent ans) donne sans réserve son aide, trop ravi de pouvoir avoir une nouvelle porte d'entrée sur le continent, il est possible que Jean II de Montfort ait promis de prêter hommage au roi d'Angleterre pour le duché de Bretagne en cas de victoire ou bien à t'il prêté hommage uniquement pour le comté de Richmond. Jean II de Montfort ce rend ensuite à Paris pour défendre sans conviction sa cause devant le roi de France, il lui sera reproché de s'être emparé d'une partie de la Bretagne et d'avoir prêté hommage à un ennemi du royaume de France, Jean de Montfort repondit "vous êtes mal informé je ne voudrais pas faire chose pareille quant à des héritiers au duché de Bretagne plus proches que moi il n'y en a pas", le 7 septembre 1431 le roi de France décide d'attribuer le duché de Bretagne à Charles de Blois.

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Charles de Blois
   
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Édouard III roi d'Angleterre
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Philippe VI roi de France

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Carte de la guerre de succession de Bretagne entre Charles de Blois et Jean II de Montfort
(les préparatifs du 30 avril 1341 date de la mort du duc de Bretagne Jean III à septembre 1341)

Les différents contingents de l'armée du roi de France Philippe VI plus un contingent de Bretons du parti Blésois convergèrent à Angers avant de marcher sur la Bretagne en octobre 1341 pour consolider Charles de Blois dans son duché, le nombre de chevaliers, arbalétriers et Génois avoisinait les 20000 hommes plus les écuyers et les serviteurs, le commandement est assuré par le duc de Normandie, fils du roi Philippe VI et futur roi de France sous le nom de Jean II le Bon, Charles de Blois quant à lui ne commande qu'environ 1000 hommes. Ancenis ne résiste pas mais les forteresses de l'Humeau et Champtoceaux offrent une forte résistance avant de se rendre au bout de 15 jours, lors de ces évènements Charles de Blois faillit être tué ou fait prisonnier avec pour conséquence une fin possible de cette guerre de succession.

Arrivé devant Nantes le siège commence, Jean de Montfort est retranché dans la ville avec environ 6000 hommes mais au bout de trois semaines voyant le découragement des Nantais Jean II de Montfort décide de négocier sa reddition ce qui fut fait vers la mi-novembre contre la promesse de le laisser libre.

Jean de Montfort part avec le duc de Normandie pour Paris vers la mi-décembre pour trouver un arrangement, après une entrevue avec le roi Philippe VI à Paris d'arrangement il n'y en eut pas et de promesse de rester libre encore moins, 2 années de captivité débutaient.

Malgré l'arrestation de Jean de Montfort sa femme Jeanne de Flandre au nom de son fils Jean Agé de 2 ans et demi repris le flambeau des Montfort et profita de l'hiver 1341-1342 pour améliorer la défense de ses places fortes, puis contacta le roi d'Angleterre en vue d'obtenir son soutien pour reprendre à Charles de Blois la ville de Redon et surtout le fief des Montfort en l'occurrence Guérande. Une trêve est conclue du 1er mars au 15 avril pour permettre des négociations mais Philippe VI en position de force imposa des conditions tellement drastiques avec notamment la remise de toutes les places montfortistes "en la main du roi" qu'aucun accord ne fut trouvé.

Le printemps venu l'armée française se reconstitue après sa dissolution au début de l'hiver comme il était d'usage au moyen-âge, elle prend la direction de Rennes la seconde grande ville de Bretagne après la fin de la trêve et débute le siège vers la fin avril 1342. Après plus d'un mois de siège le gouverneur de la place Guillaume de Cadoudal refusait toujours ne négocier sa reddition, les notables Rennais prirent Guillaume Cadoudal pendant une nuit et livrèrent la ville de Rennes. Le nouvel objectif des Français et des Blésois était Hennebont où se trouvait Jeanne de Flandre mais avant ils prirent la forteresse de Saint-Aubin du Cormier puis ils arrivèrent devant Hennebont sur les bords du Blavet vers la fin mai 1342.

Pendant un assaut durant le siège, la courageuse Jeanne de Flandre fit une sortie avec trois cent hommes pour incendier le camp ennemi ensuite elle se dirigea vers Auray en évitant par là même de rentrer dans Hennebont dont les portes étaient fortement gardées après ce fait d'armes. Par ruse Jeanne de Flandre réussit dans les jours suivants à revenir dans Hennebont, toutes ces actions lui valut le surnom de Jeanne la Flamme. Charles de Blois divisa ses troupes en deux puis quitta le siège d'Hennebont pour faire celui d'Auray en laissant Louis d'Espagne sur place diriger les opérations, la stratégie de ce dernier changeat et les assauts furent remplacés par un travail de sape des fortifications avec des machines de guerre de types trébuchets ou balistes.

Une première expédition anglaise sous les ordres de Gauthier du Manny est envoyée en Bretagne par le roi d'Angleterre Édouard III comme convenu dans les accords avec Jeanne de Flandre, le débarquement a lieu à Brest mi-mai 1342 puis après la capture d'Hervé de Léon l'un des principaux soutiens de Charles de Blois dans son manoir de Trégarantec, Gauthier du Manny reprit la mer avec environ 3000 hommes pour secourir Jeanne de Flandre assiégée dans Hennebont.

Hennebont soufrait et certains commencaient sérieusement à parler de négocier avec les assaillants avant l'arrivée opportune de plus de cent navires anglais commandés par Gauthier de Manny fin juin 1342, plus question de négocier au contraire Anglais et Montfortistes sortirent le soir même détruire un maximum de machines de guerre avant de rentrer derrière les remparts d'Hennebont, dans les jours qui suivirent le siège d'Hennebont fut abandonné, Français et Blésiens allèrent grossir les troupes devant Auray.

Louis d'Espagne au nom du roi de France mena des actions de brigandages maritimes sur côtes sud de la Bretagne avant d'être battu dans la première bataille rangée de la guerre de succession de Bretagne dans les environs de Quimperlé, les villes d'Auray, Guéméné, Vannes, Guérande, Carhaix, Jugon passèrent sous la domination de Charles de Blois avec l'aide des Français pendant les mois qui suivirent.

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Carte de la guerre de succession de Bretagne entre Charles de Blois et Jean II de Montfort
(d'octobre 1341 à mi-août 1342
)

Une seconde expédition anglaise forte d'environ 5000 hommes sous les ordres de Robert d'Artois débarque mi-août 1342 près de Brest qui à ce moment subissait un siège par terre et par mer, la flotte anglaise ayant obtenu la maitrise de la rade le siège fut levé par Charles de Blois présent sur place et par ses alliés français. Robert d'Artois qui depuis des années ne demandait qu'à en découdre avec le roi de France Philippe VI dont il disait "roi par moi a été, roi par moi sera démis" se porte devant Morlaix début septembre 1342 puis avec ses 5000 hommes combat Charles de Blois et les Français 4 fois plus nombreux à Lanmeur dans une bataille indécise ensuite Robert d'Artois retourne faire le siège de Morlaix, son adversaire quand a lui va mettre le siège de nouveau devant Hennebont en octobre 1342 avant de retourner à Nantes a l'approche de l'hiver car les hostilités ont l'habitude de cesser duurant la mauvaise saison.

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Robert d'Artois

Robert d'Artois quitte le siège de Morlaix où il s'ennuie pour Brest et malgré la tradition qui veut que l'on ne guerroye pas à l'approche de l'hiver, il embarque avec ses hommes pour une audacieuse expédition vers Beauvoir dans le Poitou pour attaquer le pays nantais tout proche, repéré ou trahi il se retrouve devant la flotte de Jean d'Espagne renforcée par de nombreux Génois à terre ce qui l'obligeait de se replier difficilement vers le nord. Toujours aussi entreprenant Robert d'Artois ne renonce pas et va ravager le pays vannetais avant de faire le siège de Vannes avec bien peu de forces, malgré tout il s'empare de la ville en créant plusieurs fausses attaques dissimulant la vraie en octobre 1342. Jeanne de Flandre vient le lendemain à Vannes pour féliciter Robert d'Artois puis rentra à Hennebont. L'armée de Charles de Blois aidé par les Français ne mettra qu'une quinzaine de jours pour réunir environ 12000 hommes et tenter de reprendre la ville, Robert d'Artois fidèle a lui même au lieu de rester derrière les remparts de Vannes n'hésite pas a sortir avec ses hommes pour se battre malgré une infériorité numérique de 1 pour 4, c'est en voulant retourner dans Vannes qu'il trouve les portes de la ville closes à cause du soulèvement d'une partie des Vannetais, acculé il est mortellement blessé mais il parvient néanmoins avec le reste de son armée à rejoindre Jeanne de Flandre à Hennebont, Vannes change de nouveau de camp. Robert d'Artois meurt fin octobre 1342 à Hennebont ou lors du retour vers l'Angleterre.

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Carte de la guerre de succession de Bretagne entre Charles de Blois et Jean II de Montfort
(de l'arrivée de Robert d'Artois mi-août 1342 à sa mort fin octobre 1342)

Une troisième expédition anglaise beaucoup plus forte que les précédentes avec environ 15000 hommes et commandée personnellement par le roi d'Angleterre Édouard III débarque fin octobre 1342 à Brest, l'objectif est clair, il faut prendre trois places, en premier Vannes le principal port du sud de la Bretagne puis Rennes et Nantes les deux portes d'entrée de la Bretagne pour les Français. L'armée anglaise est à Carhaix le 11 novembre avant de se diviser en deux groupes, le premier commandé par Northampton occupe successivement Pontivy, Rohan, Ploërmel, Redon, puis met le siège devant Rennes, le second occupe le Faouët, le château de la Roche-Periou, Pont-Scorff, Grand-Champ et met le siège devant Vannes, un détachement commandé par Norfolk et Warwick est envoyé sur Nantes. Les partisans de Montfort ne sont pas en reste car un nombre important d'entre eux occupe la région entre Dol et Pontorson pour bloquer dans la mesure du possible l'accès à la Bretagne par la Normandie des Français..

Devant une menace aussi importante Charles de Blois demande de nouveau l'aide au roi Philippe VI malgré l'arrivée de l'hiver, l'armée se reforme en urgence à Angers de mi-novembre à mi-décembre 1342. Jean duc de Normandie fils du roi de France commande toujours l'armée et avant sa complète formation il fait une incursion jusqu'à Nantes vers le 10 décembre 1342, durant son passage il exécute 20 ou 30 Nantais qui furent accusés d'intelligence avec l'ennemi.

Prévenu de l'arrivée imminente d'une puissante armée française Édouard III d'Angleterre ordonne le retour sur Vannes des contingents faisant les sièges de Rennes et de Nantes. La seconde partie du mois de décembre 1342 50000 français commandés par le duc de Normandie quittent Angers pour Rennes puis après la prise de Ploërmel en fin d'année y installent leur quartier général avant la visite du roi de France Philippe VI. Tous les ingrédients sont réunis pour assister à une bataille décisive, deux rois face à face ne demandant qu'à en décBoudre, une distance de seulement 40 kilomètres pour les séparer et deux puissantes armées même si les Français aidés des partisans de Blois compte 50000 hommes et est nettement plus nombreuse mais moins dicipliné que les 12500 Anglais aidés des partisans de Montfort.

L'arrivée de deux légats du pape Clément VI parviennent contre toute attente à obtenir la signature d'une trêve le 19 janvier 1343 au prieuré de la Madeleine dans la ville de Malestroit pour une durée allant jusqu'au 29 septembre 1343, néanmoins si aucun accord de paix n'est trouvé entre les parties la trêve est prolongée de facto de trois ans. La décision anglaise de signer la trêve est compréhensive étant donné leur faiblesse numérique quant à la décision française elle est inexpliquée.

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Chapelle Sainte-Madeleine à Malestroit

 

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Carte de la guerre de succession de Bretagne entre Charles de Blois et Jean II de Montfort
(de l'arrivée du roi d'Angleterre Édouard III fin octobre 1342 à la trêve de Malestroit le 19 janvier 1343)

Le roi Édouard III rente avec une partie de ses troupes en Angleterre emmenant avec lui Jeanne de Flandre et son fils Jean pour les mettre à l'abri de toutes tentatives de s'emparer d'eux ou pire les tuer, Jean II de Montfort étant toujours prisonnier du roi de France. La dite Jeanne qui s'était comportée courageusement pendant le siège d'Hennebont semble avoir perdu la raison peu de temps avant ou après la traversée.

Le roi de France Philippe VI ne tarde pas longtemps avant d'écorner la trêve qu'il a signée en mettant à mort Olivier de Clisson le 2 août 1343 puis plusieurs nobles bretons du camp de Montfort par la suite, en réaction Vannes est investi par les Anglais fin septembre 1343.

L'année 1344 commence par l'arrivée de nouvelles troupes françaises pour renforcer Charles de Blois, lequel en profite pour faire début avril 1344 le siège de Quimper qui tombe le 1er mai 1344, puis c'est au tour de Guérande à la mi-août 1344 de subir un siège dont l'issue n'a pas traversé les siècles, d'autres places ont très probablement été prises durant cette période.

L'inaction anglaise, l'annonce de la folie de Jeanne de Flandre et surtout le manque de volonté de Jean II de Montfort libéré en septembre 1343 conformément au traité de Malestroit et respectant toujours l'obligation de ne pas quitter Paris sans autorisation sont toutes des mauvaises nouvelles pour les Montfortistes et porte le coup de grace aux plus fidèles d'entre eux, lesquels ne tardèrent pas à faire allégeance en masse au roi de France et à Charles de Blois, même Amauri de Clisson le tuteur du jeune Jean de Montfort fait allégeance au roi fin 1344.

Le commencement de l'année 1345 semble annoncer la victoire totale de Charles de Blois sur son compétiteur, seul quelques places fortes sont encore aux mains des Anglais et des Montfortistes comme le port fortifié de Brest qui reste la porte d'entrée en Bretagne pour les aides anglaises. Jean II de Montfort semble avoir été mal informé sur la situation militaire en Bretagne mais la situation catastrophique de sa cause semble tout de même être parvenir jusqu'à lui puisqu'il entreprend à la faveur de la nuit de quitter Paris le 27 avril pour s'embarquer au plus vite pour l'Angleterre demander des secours comme il l'avait déjà fait en août 1341 au tout début de la guerre. Jean de Montfort prête solennellement hommage au roi d'Angleterre pour le duché de Bretagne le 20 mai 1345.

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Jean II de Montfort

Une quatrième expédition anglaise commandée par Guillaume de Bohun comte de Northampton débarque à Brest vers le 10 juin 1345, Thomas Dagworth prend le commandement d'une petite armée de quelques milliers d'hommes et traverse rapidement la Bretagne par son centre pour arriver au nord de Josselin, là il défait une faible armée ennemi à Cadoret sur la commune des Forges, puis au lieu de continuer le harcèlement du centre Bretagne, il fut décidé de reprendre Quimper, le siège commence en juillet 1345 et le premier assaut a lieu le 11 août 1345 mais sans succès, ces deux mois de perdus permirent à Charles de Blois qui tenait beaucoup à concerver Quimper reconstitue une armée avec entre autres les hommes ayant survécu à la défaite de Cadoret mais surtout avec de nouveaux renforts venus de France, Quimper résiste jusqu'à l'arrivée des secours et le siêge est levé. Jean II de Montfort se réfugie à Hennebont où il ne tarde pas à mourir le 26 septembre 1345 à l'age de 51 ans de mort naturelle, son jeune fils Jean III de Montfort agé de 6 ans est en Angleterre et ce pour encore plusieurs années, il remplace son père pour postuler au titre de duc de Bretagne.

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Jean III de Montfort (futur Jean IV duc de Bretagne)

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Carte de la guerre de succession de Bretagne entre Charles de Blois et Jean II de Montfort
(bataille de Cadoret le 17 juin 1345)

Le commandant des troupes anglaises de de Buhun avec des Montfortistes maintenant privés de leur chef décident d'attaquer un évêché jusqu'alors épargné par la guerre en l'occurrence celui de Tréguier en plein domaine des Penthièvre, possession de Jeanne de Penthièvre la femme de Charles de Blois. Le départ a lieu en novembre 1345 en direction de Carhaix puis un siège est mis le 29 novembre 1345 devant Guingamp qui résiste, le lendemain la direction du nord est prise pour arriver devant les murailles de la ville et du château de la Roche-Derrien qui résiste trois jours avant de se rendre le 3 décembre 1345, c'est ensuite Lannion qui est assiégé sans succès quelques jours et enfin Tréguier qui est occupé après s'être déclaré ville ouverte. L'hiver devenant de plus en plus rigoureux les Anglais et les Montfortistes rejoignent Brest et les places fortes du Léon en ayant bien soin de laisser une solide garnison à la Roche-Derrien.

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Cartes de la guerre de succession de Bretagne entre Charles de Blois et Jean II puis Jean III de Montfort
(de la trêve de malestroit le 19 janvier 1343 jusqu'à la fin de 1345)

La campagne de 1346 commence par la prise de le saccage de Lannion par les Anglais, parmi les nombreux morts se trouve le courageux chevalier Geoffroy de Pontblanc qui, prévenu par le bruit, n'hésita pas a sortir pour donner l'alerte en combattant plusieurs Anglais en même temps, après en avoir tués plusieurs une flèche dans son genou l'immobilisa ce qui permit de le tuer puis de profaner sa dépouille, Lannion fut démantelé puis les troupes Anglaises et des Montfortistes se dirige vers la Roche-Derrien prise l'année dernière.

Après la perte de Lannion Charles de Blois décide avec environ 4000 hommes d'en finir avec la présence anglaise dans le Trégor, pour ce faire il met le siège devant la principale place forte anglaise de cette région c'est à dire la Roche-Derrien. 9 machines de guerre sont sur place pour faire des brèches dans les murailles, la ville est sur le point de tomber néanmoins Charles de Blois choisit bizarrement de ralentir le travail de sape des remparts pour attendre une armée anglaise d'environ 1500 hommes commandée par Thomas Dagworth qui depuis Carhaix fait route vers le nord pour porter secours aux assiégés. Divisés de part et d'autre de la rivière le Jaudy, les forces de Charles de Blois sont surpris de nuit par une attaque des Anglais aidés à la fin de combats indécis par la sortie opportune des assiégés sans que les Blésois se trouvant de l'autre côté du Jaudy n'interviennent, soit pour respecter les ordres soit par ignorante des combats, la victoire anglaise du 20 juin 1347 (le 18 juin 1347 selon certaines sources) devant la Roche-Derrien est totale d'autant que la noblesse bretonne soutenant Charles de Blois le prétendant au duché est pour partie décimée de plus ce dernier est grièvement blessé 18 fois lors des combats avant d'être fait prisonnier, son départ pour l'Angleterre ne pouvant avoir lieu dans son état il séjournera successivement à Carhaix, Hennebont, Vannes puis Brest où il embarquera pour Londres en 1348.

 

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Carte de la guerre de succession de Bretagne entre Charles de Blois et Jean III de Montfort
(bataille de la Roche-Derrien le 18 ou 20 juin 1347)

Devant la vacance de Charles de Blois prisonnier depuis 2 mois, un lieutenant général pour la Bretagne est nommé par le roi de France Philippe VI, son nom est Amaury de Craon, un membre de sa famille nommé Pierre de Craon avec une poignée de français aidés de Blésois prendront la Roche-Derrien en août 1347 après le départ de Thomas Dagworth vers l'Angleterre pour recevoir les félicitations et les récompenses de son roi.

Le roi Édouard III d'Angleterre ne profite pas de cet affaiblissement des Blésois privés de leur chef pour attaquer la Haute Bretagne avec Rennes et Nantes, bien au contraire il signe avec le roi de France Philippe VI une trêve le 28 septembre 1347 à Calais dans le cadre de la guerre de cent ans dont la guerre de succession de Bretagne fait pleinement partie.

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Carte de la guerre de succession de Bretagne entre Charles de Blois et Jean III de Montfort
(de début 1346 à la trêve de Calais le 28 septembre 1347)

La trêve de 1347 aurait dû permettre à la Bretagne de souffler, malheureusement une violente épidémie de peste décima près de 30% de la population de l'Europe y compris les Îles Britanniques entre 1347 et 1352.

Thomas dagworth en tant que lieutenant général est tué lors d'un accrochage ou d'un guet-apens par les hommes de Raoul de Caours nettement plus nombreux que les siens lors d'une tournée d'inspection de ses places fortes en août 1350 près d'Auray, la réponse anglaise ne se fait pas attendre et entraine une reprise des hostilités avec la prise de Bécherel, Grand-Fougeray, qle château de Châteaublanc en Gipry et Blain.

Le roi de France Philippe VI meurt le 20 août 1350, son fils Jean II le Bon lui succède sur le trône, il connait bien le conflit entre les Blois et les Montfort, c'est lui en tant que duc de Normandie qui commandait le siège Nantes fin 1341.

Le 26 mars 1351 est organisé un combat singulier entre 30 chevaliers et écuyers commandés par Jehan de Beaumanoir gouverneur de la ville et du château de Josselin, tous Bretons du parti de Blois contre 30 hommes du parti de Montfort dont une majorité de chevaliers et écuyers anglais commandés par Robert Brambroch dit Bambro gouverneur de Ploërmel, le combat est connu sous le nom de Combat des Trente.

La liste des Bretons Blésois: Jehan de Beaumanoir, Jehan de Tyntyniac, Guy de Rochefort, Even Charruel, Robin Raguenel, Caro de Bodégat, Guillaume de la Marche, Olivier Arrel, Jehan Rousselet, Geffray du Boys, Guillaume de Montauban, Alain de Tyntyniac, Tristan de Pestivien, Alain de Keranraès, Olivier de Keranraès, Luys Guyon, Olivier de Fontenai, Huet Captus, Geffroy de la Roche, Geffroy Poulart, Morice de Trezeguidy, Guyon du Pontblanc, Morice du Parc, Geffroy de Beaucours, Celuy de la Villon, Geffroy Mellon, Jehannot de Serrant, Olivier Bouteville, Guillaume de la Lande et Symonet Richard, certaines sources citent Geslin Lanloup, Olivier de Monteville, Huon de Saint-Hugeone et Geslin de Trésiguidy.

La liste dans le camp anglais et Montfortois: Robert Brambroch, Robert Knolles, Hugue de Calverly, Crucart, Jehan Plesanton, Ridele le Gaillart, Helecoq Gaillart, Jennequin Taillart, Rippefort le Vaillant, Richart d'Irlande, Tommelin Belifort, Huceton Clemenbean, Jennequin Betoncamp, Renequin Herouart, Gaultier l'Alemant, Hulbure le Vilart, Renequin Mareschal, Thommelin Hualton, Robinet Melipart, Isanay le Hardy, Bicquillay, Helichon le Musart, Troussel, Robin Adès, Dango le Couart, Dagorne, Perrot de Commelain, Guillemin le Gaillart, Raoulet d'Aspremont, d'Ardaine, certaines sources citent Hervé Laxaualan, Helecoq et Raoul Prévot.

Pendant les combats Beaumanoir ayant soif, Geffray du Boys lui dit "boit ton sang Beaumanoir la soif te passera". Après avoir perdu environ 12 d'entre eux les Anglais se rendent, 3 Bretons sont morts, Jehan Rousselet, Geffroy Mellon et Geffroy Poulart.

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Cartes de la guerre de succession de Bretagne entre Charles de Blois et Jean III Montfort
(le Combat des Trente le 27 mars 1351)

De juin à octobre 1351 un regroupement de français et de Blésois commandé par Jean de Melin avec parmi eux Jehan de Beaumanoir le vainqueur du combat des trente part des environs de Dinan pour mettre le siège devant la place forte anglaise de Ploërmel. Des barbacanes en bois sont construites mais le siège trainant en longueur la décision de revenir l'année prochaine est prise en laissant malgré tout un contingent réduit sur place. Dès mi-avril 1352 une nouvelle armée française dirigée par Guy de Nesle maréchal de France arrive à Rennes où des Blésois l'attendait pour reprendre la campagne entamée en 1351 en vue de réduire la pression anglaise sur Rennes par la prise ou reprise des places fortes de Bécherel, du Grand-Fougeray, de Gipry avec le château de Châteaublanc, de Blain et surtout de Ploërmel. Après un siège raté au mois de mai 1352 devant le Grand-Fougeray la direction de Malestroit est prise en passant par Redon, en attente de nouveaux renforts l'armée prend ses quartiers jusqu'en août à Malestroit.

À la même période soit juillet ou août 1352 est arrivé à Brest le nouveau représentant du roi d'Angleterre en Bretagne Gautier de Bentley qui apprend sur place l'offensive de Guy de Nesle et réunit à la hâte des troupes anglaises stationnées en Cornouaille et dans le Léon augmenté de Montfortistes pour se diriger promptement vers Ploërmel qu'il sait en grand danger, parvenu devant Ploërmel il détruit les barbacanes et disperse les troupes laissé sur place par Jean de Melin l'année précédente, la place de Mauron proche de Ploërmel est prise dans la foulée par les Anglais et les Montfortistes.

Environ 2000 Anglais et Montfortistes commandés par Gautier de Bentley se trouvent près de Mauron quand environ 5000 Français et Blésois commandés par Guy de Nesle venu de Malestroit tombe sur eux le 14 août 1352, les premiers mieux disciplinés, mieux positionnés sur une colline boisée d'un côté et possédant des archers expérimentés résistèrent au centre et sur une des ailes à une poussée française, l'autre aile composée d'archers fût enfoncé par une charge de cavalerie mais ce qui détermina l'issue de la bataille sera la contre-attaque victorieuse de Bentley au centre face l'aristocratie française et Montfortiste qui sera en grande partie décimée avec entre autres leur chef Guy de Nesle maréchal de France.

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Carte de la guerre de succession de Bretagne entre Charles de Blois et Jean III de Montfort
(la bataille de Mauron le 14 août 1352)

La défaite du camp blésois à la bataille de Mauron le 14 août 1352 malgré la puissante aide française semble plus importante que la précédente défaite devant la Roche-Derrien le 20 juin 1347, pendant plus de 10 ans le camp blésois sera constamment en position défensive.

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Carte de la guerre de succession de Bretagne entre Charles de Blois et Jean III de Montfort
(de la trêve de Calais le 28 septembre 1347 à la bataille de Mauron le 14 août 1352)

Après les défaites successives de la Roche-Derrien et de Mauron aggravé par l'emprisonnement de Charles de Blois le parti blésois et Jeanne de Penthièvre décident de se réunir Dinan en novembre 1352 pour envoyer des ambassadeurs auprès d'Édouard III en vue de faire un changement d'alliance, contre toutes attente Édouard III accueille favorablement la proposition, les termes du futur contrat sont les suivants:

— Édouard III d'Angleterre reconnais Charles de Blois comme seul duc de Bretagne et après lui son fils Jean.

— Charles de Blois en tant que duc de Bretagne gardera une parfaite neutralité entre la France et l'Angleterre.

— Édouard III gardera ses places fortes en Bretagne jusqu'au versement complet de la rançon pour la libération de Charles de Blois.

— Jean le fils ainé de Charles de Blois épousera une des filles d'Édouard III.

La nouvelle du massacre de la garnison anglaise de l'île Tritan au large de Douarnenez le 24 mars 1353 parvient à Londres fin septembre 1353 et dissuade Édouard III de donner suite au à ce changement d'alliance.

Les années 1352 à 1355 sont ponctuées de plusieurs trêves plus ou moins bien respectées, seul deux fait d'armes sont à noter, d'abord l'attaque et la mort des défenseurs anglais de l'île Tristan en 1353 puis le 10 avril 1354 l'accrochage près du château de Montmuran entre une troupe commandée par le gouverneur anglais de Bécherel Hugues de Calverly et Bertrand Duguesclin avec ses hommes, les Anglais sont mis en fuite et leur chef est fait prisonnier.

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Statue de Bertrand Duguesclin à Dinan

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Carte de la guerre de succession de Bretagne entre Charles de Blois et Jean III de Montfort
(de la bataille de Mauron le 14 août 1352 à la fin de la trêve le 25 juin 1355)

Henry de Grosmont, duc de Lancastre est nommé gouverneur de Bretagne par le roi d'Angleterre Édouard III, il arrive probablement à Brest en juillet 1356 avec le jeune Jean de Montfort agé de 15 ou 16 ans et prétendant au titre de duc de Bretagne. En août 1356 Charles de Blois, l'autre prétendant au duché, arrive à Tréguier en provenance de Londres pour essayer de réunir l'énorme rançon de 700000 florins d'or pour obtenir sa liberté, comme garantie il a laissé en otage deux de ses enfants à Londres, de Tréguier il se rend à Guingamp, Lamballe puis Nantes sa capitale. Le duc de lancastre après la prise de Roche-Derrien et de Guingamp traverse la Bretagne à marche forcé pour aider le prince de Galles (prince noir) confronté a une très imposante armée française en Touraine, près d'Angers il ne parvient pas a traverser la Loire aux Ponts de Cé quand il apprend contre toute attente la victoire des Anglais le 19 septembre 1356 à Poitiers contre des français commandés en personne par leur roi Jean II le Bon qui cerise sur le gateau est fait prisonnier.

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Henry de Grosmont Duc de Lancastre

De retour en Bretagne le duc de Lancastre met le siège devant Rennes l'autre capitale bretonne le 3 octobre 1356, un blocus hermétique débute pour affamer les Rennais et un souterrain est creusé sous les remparts mais le bruit du creusement prévient les assiégés de la menace. Une troupe de Français et de Blésois commandée par Thibault de Rochefort prend Dinan pour quartier général en vu d'harceler les troupes qui assiègent Rennes mais Dinan ne tarde pas à subir de la part du duc de Lancastre un siège en représailles. Dans les premiers mois de 1357 Bertrand Duguesclin parvient à rentrer dans Rennes avec plusieurs charriots de provisions ce qui permis de tenir encore plusieurs mois. Une trêve est signée à bordeaux le 23 mars 1357 et malgré plusieurs injonctions d'Édouard III pour lever le siège de Rennes le duc de Lancastre obéira que le 5 juillet 1357 après avoir obtenu 20000 écus des Rennais et aussi le droit de mettre symboliquement son étendard quelques instants sur les remparts rennais.

De fin 1357 à 1362 peu de fait d'armes sont à signaler, Lesneven ainsi que Châteaulin et le fort Bloscon à Roscoff passent aux mains des Anglais, la Roche-Derrien et plusieurs places du Trégor quant à elles passent aux mains des Blésois, Bertrand Duguesclin participe victorieusement en 1369 à un combat singulier contre Thomas de Canterbery lors de la défense de Dinan et et deux ans plus tard il est fait prisonnier à Juigné avant d'être libéré après le versement d'une rançon.

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Plaque du combat singulier entre Bertrand Duguesclin et Thomas de Cantorbery à Dinan

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Carte de la guerre de succession de Bretagne entre Charles de Blois et Jean III de Montfort
(de la fin de la trêve le 25 juin 1355 à août 1362)

Août 1362 voit l'arrivée en Bretagne de Jean III de Montfort majeur depuis peu, les deux prétendants vont pouvoir s'affronter directement sans intermédiaires mais toujours avec l'aide de leurs alliés respectifs, les Anglais et grosso modo la noblesse de l'ouest et du sud de la Bretagne avec Brest, Carhaix, Ploërmel et Vannes pour Jean de Montfort, les Français et approximativement le nord et l'est de la Bretagne avec Nantes, Rennes et Dinan pour Charles de Blois, il est a noter que la ville fortifiée de Saint-Malo semble ne pas avoir pris position et être restée neutre pendant cette guerre de succession de Bretagne.

Bertrand Duguesclin entreprit début 1363 pour le compte de Charles de Blois une expédition rapide dans le nord de la Bretagne, les places de Pestivien, de Trogoff puis de Carhaix sont prisent avant de mettre le siège devant l'importante place forte de Bécherel qui résiste jusqu'à l'arrivée de secours commandé par Jean III de blois, un accord intervient entre les deux parties pour quitter Bécherel et se livrer bataille sur les landes d'Évran plus au nord pour le 12 juillet 1363.

Le 12 juillet 1363 comme convenu les 2 armées se font face, déjà les trompettes annonce le combat imminent quand 2 évêques s'interposent pour proposer leur médiation, médiation aussitôt acceptée par les protagonistes, un traité est signé le jour même par Jean III de Montfort et Charles de Blois, néanmoins ce dernier doit obtenir dans les huit jours l'accord de sa femme Jeanne de Penthièvre seul habilité a signé en tant qu'héritière prétendue du duché . L'accord prévoyait le partage de la Bretagne en 2, pour Charles de Blois le Léon, le Trégor, la petite partie de la Cornouaille dépendant des Penthièvre et les pays de Saint-Brieuc, Dol, Saint-Malo et Rennes, pour Jean de Montfort la plus grande partie de la Cornouaille, le Vannetais et le Pays Nantais de plus les 2 prétendants pouvaient utiliser le titre de duc de Bretagne et ses pouvoirs. La réponse de Jeanne de Penthièvre sera négative.

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Carte de la guerre de succession de Bretagne entre Charles de Blois et Jean III de Montfort
(projet de partage de la Bretagne pendant la trêve d'Évran en 1363 - projet rejeté)

Jean III de Montfort malgré ses efforts pour obtenir un traité de paix que lui refuse non pas Charles de Blois mais sa femme, décide en juillet 1364 de prendre ou reprendre certaines places du sud de la Bretagne, le château de la Roche-Periou puis celui de Suscino sont pris, ensuite il mets le siège sur terre et sur mer devant la ville Blésoise d'Auray en août 1364. La réaction de Charles de Blois ne se fait pas attendre, une armée de Bretons du parti Blésois et de Français se concentrent à Guingamp de fin août à septembre 1364 avant de marcher sur Auray en passant par Josselin où une nouvelle concentration eut lieu.

Charles de Blois et son armée d'environ 7000 hommes arrivent le 28 septembre sur la rive gauche de la rivière du Loc'h à 2 kilomètres de la ville d'Auray située sur l'autre rive, Jean III de Montfort déplace son armée d'environ 5000 hommes pour obtenir un face à face séparé seulement par le Loc'h. Un ajournement est conclu jusqu'au lendemain 29 au soleil levant soit vers 6 h. ce qui permit à l'armée de Charles de Blois de traverser le Loc'h à gué vers le Kerso et d'accéder au plateau de Rostevel ou d'Auray, bien entendu l'armée adverse se repositionne pour faire de nouveau face à face. Les deux armées sont divisées de manière identique soit toutes deux en 4 "batailles" selon le terme de l'époque, Charles de Blois prend la bataille centrale face à Jean III de Montfort secondé de Jean Chandos, Bertrand Duguesclin prend la bataille sur l'aile droite face à Robert Knolles, Jean de Chalon-Auxerre et le comte de Joigny prennent la bataille de l'aile gauche face à Olivier de Clisson et Mathieu de Gournay, la bataille de réserve de Charles de Blois est dirigée par Guillaume de Rieux, Gérard de Retz et Olivier de Tournemine, celle de Jean III de Montfort par Hugues de Calverly.

Dans un premier temps la bataille de Jean III de Montfort est maltraités ce qui nécessite l'intervention du bataillon de réserve de Calverly pour parvenir à ce ressaisir, mais le fait marquant est le contournement sans ordre du même Calverly qui désorganise l'ennemi avec son arrivé sur leurs arrières. La bataille de réserve de Charles de Blois contrairement à l'autre semble ne pas avoir été suffisamment réactif pour rétablir une situation périlleuse. Le combat d'Auray voit la victoire incontestée du jeune Jean III de Montfort mais surtout la mort de son compétiteur Charles de Blois dans des circonstances inconnues, soit tué après avoir été fait prisonnier, soit mort en combattant (Charles de Blois a été béatifié en 1904). Pendant cette lutte Bertrand Duguesclin est fait une nouvelle fois prisonnier, Guillaume de Rieux et Olivier de Tournemine sont tués.

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Charles de Blois
Reliquaire de Charles de Blois dans Église Notre‑Dame de Grâces à Grâces près de Guingamp

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Carte de la guerre de succession de Bretagne entre Charles de Blois et Jean III de Montfort
(bataille d'Auray le 29 septembre 1364)

Jeanne de Penthièvre malgré son intransigeance passée décide après la mort de son mari et la possibilité de continuer la lutte de mettre fin à la guerre de succession de Bretagne en reconnaissant Jean III de Montfort comme seul duc de Bretagne dans le traité de Guérande signé le 12 avril 1365. Jean III de Montfort devient sans contestation Jean IV de Bretagne après une guerre de plus de vingt ans.

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Carte de la guerre de succession de Bretagne entre Charles de Blois et Jean III de Montfort
(de l'arrivée de Jean de Montfort en août 1362 au traité de Guérande le 12 avril 1365)

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