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HISTOIRE DE BRETAGNE

Histoire de la Bretagne

— Étymologie de Bretagne:

Le nom de Bretagne vient du latin Brittania ou Britannia (pays des Bretons) qui désignait vers le 1er siècle de notre ère la Bretagne insulaire (actuel Grande-Bretagne) et dérive du grec Prettania ou Brettania utilisé au 4ème siècle avant Jésus-Christ par le géographe marseillais Pythéas. Le terme de Prettania provient probablement de la langue celtique utilisé par les gaulois pour désigner "les habitants des iles".

Une version légendaire ne reposant sur aucun texte historique attribue comme premier roi à la Grande-Bretagne un troyen nommé Brutus lequel aurait donné son nom à son royaume.

 

— la Bretagne pendant la préhistoire:

La première présence humaine est avéré dans la Bretagne actuelle vers 700000 ans avant Jésus-Christ avec la découverte de galets grossièrement taillés.

Des traces de feu entretenu datant de 450000 ans avant Jésus-Christ ont été découvertes à Menez-Dregan en Plouhinec près d'Audierne (plus anciennes traces d'Europe).

Les Néanderthaliens installés dans l'actuelle Bretagne disparaissent entre 30000 et 28000 avant Jésus-Christ comme partout en Europe, ils sont remplacés par les Homo Sapiens.

L'agriculture démarre dans le futur territoire breton comme dans une grande partie de l'ouest de l'Europe vers 5000 ans avant Jésus-Christ en complément des activités ancestrales de chasse, cueillette et pêche. La population commence à se sédentariser et à augmenter fortement.

Les premiers mégalithes peuvent être datés d'environ 4700 ans avant Jésus-Christ pour se terminer vers 1500 ans avant Jésus-Christ. Plusieurs types de mégalithes existent, il y a les menhirs (pierres dressées à la verticale), les dolmens simples (deux pierres dressées servant de pieds avec une dalle par-dessus), les dolmens complexes (pierres dressées servant de pieds avec des dalles par-dessus), les allées couvertes (proche des dolmens complexes mais plus long), les alignements (successions de menhirs formant une ou plusieurs lignes), les cromlechs (nombreux menhirs qui forment très souvent un cercle), les cairn (une ou plusieurs allées couvertes recouvertes exclusivement de pierres sèches) , les tumulus (une ou plusieurs allées couvertes recouvertes avec de la terre et des pierres). La fonction première des dolmens et des allées couvertes semblent avoir été l'inhumation des défunts.

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Menhirs
Menhirs
Menhir christianisé
 
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Dolmens complexes
Alignements
Alignements
 
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Allées couvertes
Allées couvertes
Allées couvertes
 
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Dolmens
Tumulus
Cromlechs

(photos de mégalithes en Bretagne)

 

—la Bretagne pendant la période celtique:

L'arrivée des Celtes (certains historiens réfutent leurs existences et parlent simplement de Gaulois) dans le pays qui deviendra la Bretagne est estimée entre 600 et 400 ans avant Jésus-Christ en provenance des régions de Bavière et de Haute-Autriche (culture du Hallstatt).

Les Celtes de la Bretagne actuelle comprennent six peuples plus un peuple en partie sur le Poitou, il y a les Coriosolites dans le nord , les Osismes dans l'ouest, les Vénètes dans le sud, les Redones dans l'est avec la ville de Condate (Rennes), les Namnètes au nord de la Loire avec la ville de Condevicnum (Nantes), les Pictons occupent le sud de la Loire et une partie de l'actuel Poitou .

 

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Carte de l'expansion celtes de 800 à 275 avant Jésus-Christ

L'explorateur et géographe grec Pythéas (né à Marseille) parle dans ''de l'océan'', un ouvrage relatant son voyage dans l'ouest et le nord de l'Europe au 4ème siècle avant Jésus-Christ, d'une région qu'il nomme Kyrtoma (grosse bosse) pour désigner approximativement la Bretagne actuelle, il cite Uxisama pour l'Île d'Ouessant, les Ostimioi comme peuple dans l'extrémité de la péninsule ainsi que le Cap Kabaion mal localisé.

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Carte du voyage de pythéas au 4ème siècle avant Jésus-Christ

Nous devons à la langue celte quelques toponymes actuels comme les noms finissant par ac (anciennement acum). Au 9ème siècle ces suffixes ont évolué en présence du gallo en transformant ac en é principalement dans l'est de la Bretagne alors qu'ils n'ont pratiquement pas bougé dans le reste de la Bretagne. Il est difficile de savoir si tel ou tel nom celte finissant en ac ou é date soit de la période celte, soit de la période gallo-romaine, soit de la période de migration des celtes de l'île de Bretagne aux 5ème et 6ème siècles.

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Carte des noms de communes d'origine celte ou gauloise avec la ligne du linguiste Joseph Loth

En 58 avant Jésus-Christ les Romains commandés par Jules César arrivent en Gaule pour empêcher les Helvètes de migrer en nombre vers le sud ouest de la Gaule.

 

— la Bretagne pendant la période romaine (-57 avant Jésus-Christ - vers 410):

En 57 avant Jésus-Christ Jules César soumet les Belges dans le nord de la Gaule et envoie Publius Crassus un de ses lieutenants avec la VIIème légion pour soumettre les peuples de la côte atlantique dont ceux de la péninsule armoricaine (Coriosolites, Osismes, Vénètes, Redones, Pictons et Namnètes), la soumission est effective en quelques mois, Publius Crassus et sa légion hiverne chez les Andécaves (Anjou actuel).

Au début de l'année 56 avant Jésus-Christ les puissants Vénètes retiennent les délégués romains envoyés par Publius Crassus demander du ravitaillement pour son armée, les Coriosolites et les Ésuviens (sud de la Basse-Normandie actuelle) en font de même, ce refus de pourvoir à l'entretien de la VIIème légion entrainera une guerre que l'on nommera "guerre des Vénètes", d'un côté une coalition de nombreux peuples de l'ouest de la Gaule initiée et dirigée par les Vénètes et de l'autre l'occupant romain. Jules César se trouvait à Rome quand il apprend la rébellion de l'ouest de la Gaule dirigée par les Vénètes, il donne plusieurs ordres, à Decimus Junius Brutus Albinus de faire construire une flotte de trières sur les rives de la Loire, à Publius Crassus d'aller dans le sud de l'Armorique pour contrôler les peuples de l'actuelle Aquitaine, à Quintus Titurius Sabinus l'ordre de se diriger avec 3 légions vers les Coriosolites ainsi que vers les peuples de l'actuelle Basse-Normandie, Jules César quant à lui quitte Rome pour se diriger vers le territoire des Vénètes.

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Jules César

La guerre des Vénètes sera principalement une guerre navale avec la bataille du Morbihan ou de Vannes vers septembre 56 avant Jésus-Christ entre les 200 navires à voile des Vénètes aidés probablement des navires d'autres peuples gaulois comme les Osismes et les Coriosolites et les 100 à 200 galères romaines commandées par Decimus Junius Brutus Albinus aidés par les flottes des Pictons et des Santons. La rencontre des deux flottes se fait au large de Saint-Gildas de Ruys, les Vénètes sortant du golfe du Morbihan ont dans un premier temps l'avantage grâce a la hauteur de leurs navires à voilier et réussissent à couler plusieurs trirèmes, les Romains parviennent néanmoins à couper les cordages de plusieurs voiliers Vénètes avec des faucilles au bout de perches appelés corbeaux mais ce qui déterminera l'issue de la bataille navale est le fait que le vent tombe et immobilise les navires à voiles Vènètes qui face à des trirèmes toujours mobiles avec leurs rameurs permettront aux légionnaires romains embarqués sur les trirèmes de prendre à l'abordage un par un les navires vénètes jusqu'au coucher du soleil, très peu de navires vènètes parvinrent à fuir, les autres furent brulés a l'issue de la bataille sur ordre de Jules César.

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Carte de la bataille du Morbihan ou de Vannes ou encore des Vénètes en 56 avant Jésus-Christ

(cartes des principales batailles bretonnes)

Jules César ordonne l'exécution de l'aristocratie vénète et autorise la vente d'une partie de la population comme esclave, de plus une de leurs principales ressources en l'occurrence le commerce du sel leur est interdit, les Pictons alliés des Romains voit leur territoire augmenté du pays de Retz.

Pratiquement au même moment que la bataille des Vénètes de 56 avant Jésus-Christ a lieu une bataille terrestre moins connue proche du camp fortifié du Châtelier sur la commune du Petit-Celland ou celle de Vernix un peu plus au nord et à environ 12 km à l'est d'Ingena (Avranches), cette bataille oppose Quintus Titurius Sabinus et ses trois légions contre une coalision composée de nombreux peuples celtes dont les Unelles, Ésuviens, Lexoviens et Coriosolites commandée par Viridirix (Redones et Andes ne font pas partie de la coalition). Le camp fortifié du Châtelier semble être Armoricain, il est pris par les légions romaines malgré une supériorité numérique des coalisés celtes, Viridirix et le reste de son armée fuit vers les territoires des Abrincates et des Unelles (Cotentin actuel) et le nord de la Bretagne actuelle ainsi que vers Andium (Île de Jersey).

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Carte des déplacements et des combats pendant la guerre des vénètes en l'an 56 avant Jésus-Christ

(cartes des principales batailles bretonnes)

(cartes des différentes frontières des peuples gallo-romaines)

Parmi les nombreux gaulois envoyés au secours de Vercingétorix à Alésia en 52 avant Jésus-Christ il y avait des contingents coriosolites, redones et osismes venus de la péninsule armoricaine.

Dans sa guerre des gaules Jules César utilise le terme Aremoricus (Armorique) pour désigner la partie ouest de la Gaule en englobant la Bretagne et une partie de la Normandie. Aremoricus est un nom latinisé provenant du celte ou gaulois et signifiant pays devant la mer.

La conquête des gaules par Jules César nécessite une réorganisation territoriale, elle attendra la fin des guerres civiles d'abord entre Pompée et César puis entre Marc-Antoine et Octave, ce dernier prend le nom d'Auguste et peut entre 27 et 13 avant Jésus-Christ prendre la temps de s'occuper des conquêtes de César. La future Bretagne sera inclu dans la Lyonnaise à l'excection des territoires au sud de la Loire inclus dans l'Aquitaine, cette refonte du territoire durera jusqu'en 303.

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Carte des provinces romaines

Au 1er siècle les mers étaient plus basses d'environ 1 à 2 mètres que le niveau actuel. Le golfe du mont Saint-Michel, la baie de Saint-Brieuc et aussi le golfe du Morbihan étaient hors d'eau, l'Île de Bréhat ainsi que l'Île de Batz n'étaient pas encore des iles, par contre les marais de Brière ont perdu les trois-quart de leurs surfaces.

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Carte des contours des côtes bretonnes vers le premier siècle

Pendant plus de quatre siècles d'occupation militaire romaine la Bretagne actuelle sera durablement modifiée par la construction d'un réseau routier assez dense mais aussi par des ponts, aqueducs, temples, thermes et villas. Les capitales des peuples ou citvitas seront les principales bénéficiaires de cette essor économique dut à la pax romana (paix romaine).

Fanum Martis (Corseul) sera créée ex-nihilo au début de la période romaine pour devenir la capitale des Coriosolites, de même Vorgium (Carhaix) sera créée ex-nihilo au début de la période romaine pour devenir la capitale des Osismes, Darioritum (Vannes) avait une petite occupation humaine à l'arrivée des Romains mais son essort date de la période romaine et devient la capitale des Vénètes , Condate (Rennes) est la capitale des Redones et existait avant l'arrivée des Romains, Condevicnum (Nantes) est la capitale des Namnètes et existait aussi avant l'arrivée des Romains.

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Jardin des Antiques à Corseul (photos)
 
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Mur gallo-romain de Clis à Guérande (photos)

Vestiges romains autour de la mairie à Corseul (photos)

 
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Thermes du Hogolo à Plestin les Grèves (photos)
Pont gallo-romain à Mouzillon (photos)
 
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Temple de Mars à Corseul (photos)

 
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Sculpture le Chevalier à l'Anguipède à Plouaret (photos)
Fontaine Verte à Guérande (photos)

 
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Muraille romaine d'Alet à Saint-Malo (photos)
Vestiges romains à Saint-Méloir des Bois (photos)

 
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Établissement gallo-romain de Plomarc'h Pella à Douarnenez (photos)

(photos de vestiges romains en Bretagne)

Les temples romains sont nombreux dans les villes gallo-romaines de la péninsule où dans leurs périphérie proche comme à Condate (Rennes), Condevicnum (Nantes) et Fanum Martis (Corseul).

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Carte des temples gallo-romains de Bretagne

La construction d'un réseau de routes important servira pendant de nombreux siècles aprés le départ des Romains, des remparts sont construits à la fin du 3ème siècle autour des villes de Condate (Rennes) et Condevicnum (Nantes).

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Carte de la cité de Condate (Rennes) au 3ème siècle
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Carte de la cité de Condevicnum (Nantes) au 3ème siècle
(cartes des cités gallo-romaines en Bretagne

Les historiens à travers les ages ont donnés des frontières différentes aux peuples gallo-romains de l'actuelle Bretagne.

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Carte des peuples gallo-romains de Bretagne couramment acceptée
Carte des peuples gallo-romains de Bretagne d'après une interprétation des écrits de Pline l'Ancien (23-79)
 
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Carte des peuples gallo-romains de Bretagne d'une interprétation de Nicolaus Germanus (~1420 - ~1490) d'après les écrits de Ptolémée (~100 - ~168)
 
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Carte des peuples gallo-romains de Bretagne d'après Jean-Baptiste Bourguignon d'Anville (1697-1782)
Carte des peuples gallo-romains de Bretagne d'après Arthur le Moyne de la Borderie (1827-1901)
(carte originale)
   
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Carte des peuples gallo-romains de Bretagne d'après René Kerviler (1842-1907)
Carte des peuples gallo-romains de Bretagne d'après François Merlet (1900-1956)
(cartes des peuples gallo-romains en Bretagne)

La carte de Peutinger est un document unique qui représente le monde romain vers le début du 4ème siècle, comme pratiquement tous les écrits de l'antiquitè c'est par l'intermédiaire d'une copie faite au 13ème siècle que nous connaissons cette carte. La futur Bretagne possède sur ce manuscrit 2 villes importantes, Condate (Rennes) et Darioritvm (Vannes) plus 8 villes Portumnanetv (Nantes), Duretie (Rieux?), Sipia (Visseiche?), Svlim (Castennec?), Vorgivm (Carhaix), Fanomartis (Corseul), Gesocribate (Brest ?) et Reginea (Erquy?) ainsi que fl. Riger pour le fleuve Loire mal positionné comme les peuples Osismi et Veneti placés vers la Normandie et le nord de la France.

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Carte de la table de Peutinger pour la Bretagne

La religion chrétienne s'implante progressivement en Gaule (première mention en 177 à Lyon) et dans la péninsule armoricaine à partir de la seconde moitié du 3ème siècle malgré les répressions des autorités romaines, d'abord dans les villes avec notamment Saint-Donatien et Saint-Rogatien à Nantes puis très lentement les campagnes de la péninsule se christianisent.

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Saint Donatien et saint-Rogatien nommés "les enfants nantais"
Sarcophage de Saint donatien et Saint Rogatien du 4ème au 12ème siècle (photos)
 
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Lieu du martyr de Saint Donatien et Saint Rogatien vers 289
(photos du lieu du martyre Saint donatien et Saint-Rogatien)
Tombeau sur la première inhumation de Saint Donatien et Saint Rogatien (photos)

Après avoir quitté l'île de Bretagne en 407 les armées romaines désertent progressivement la péninsule armoricaine à partir des années 410 (423 pour Aleth future Saint-Malo) pour se renforcer sur le nord est de la Gaule sujette aux invasions des Germains. La péninsule armoricaine retrouve une certaine autonomie, en contrepartie l'économie, l'administration et la sécurité souffriront de leur départ.

Les premiers diocèses de la péninsule armoricaine sont peut être créés dès la fin du 3ème siècle mais plus surement dans le courant du 4ème siècle, les limites de ces diocèses correspondent approximativement à ceux des peuples gallo-romains sauf pour le territoire des Osismes qui sera divisé en deux diocèses, celui d'Aquilonia au sud et celui du Yaudet au nord.

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Carte des premiers diocèses bretons à la fin de la période gallo-romaine d'après François Merlet

 

—la Bretagne pendant l'immigration des Bretons insulaires (vers 410 - vers 600):

La Bretagne et une partie de la Normandie ce nomment à l'époque Aremorica (Armorique) soit pays devant la mer et retrouve une certaine autonomie après le départ d'une grande partie des Romains, en contrepartie l'économie, l'administration et la sécurité souffriront de leur départ.

À partir du début du 5ème siècle de nombreux Bretons insulaires principalement Cornouaillais et Gallois sont repoussés à l'ouest de leur île par les Angles, Saxons et Jutes, cela pousse un bon nombre d'entres eux à traverser la Mor Breizh (la Manche) pour rejoindre les Armoricains avec qui ils ont une grande proximité aussi bien culturelle, linguistique et religieuse, l'immigration durera jusque vers la fin du 6ème siècle avec une période intense au milieu du 5ème siècle.

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Carte des migrations des Bretons insulaires vers le continent et particulièrement la péninsule armoricaine la future Bretagne aux 5ème et 6ème siècles

C'est à cette époque de grands bouleversements que la péninsule armoricaine change de nom pour prendre celui des nouveaux arrivant soit Petite Bretagne (Bretannia Minor) dans un premier temps puis Bretagne par la suite, des régions comme la Cornouaille et la Domnonée reprendront aussi des noms de la Bretagne insulaire.

Les principales conséquences de cet afflux de population dont le nombre reste très incertain seront, la langue parlé qui se "receltise", la toponymie qui évolue, la population qui augmente, la christianisation et l'évangélisation qui reprend un nouveau souffle avec l'arrivée de nombreux religieux insulaires dont certains deviendront des saints.

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Carte des sept saints fondateurs de la Bretagne
 
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Saint Brieuc
Saint Corentin
Saint Malo
Saint Patern
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Saint Pol
Saint Samson
Saint Tugdual

La toponymie actuelle doit beaucoup à cette nouvelle organisation territoriale provoquée par les Bretons insulaires avec des noms commençant par "plou" (ou gui) et ses dérivés pour désigner une paroisse primitive, par "lan" pour un ermitage ou un monastère, par "tre" (ou tré) pour un démembrement d'une paroisse primitive et "loc" pour un lieu consacré.

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Carte des communes bretonnes en "plou" (ou gui)
Carte des communes bretonnes en "lan"
 
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Carte des communes bretonnes en "tre" (ou tré)
Carte des communes bretonnes en "loc"

 

—la Bretagne après l'immigration des Bretons insulaires et jusqu'à la royauté bretonne (600-845):

Les Bretons entreront souvent en conflit aux 6ème et 7ème siècle avec les rois francs de la dynastie mérovingienne, ce qui provoquera régulièrement un changement de contrôle du comté de Rennes.

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Carte de Bretagne aux 6ème et 7ème siècles

Le roi carolingien Pépin le Bref rentre avec son armée en Bretagne en 753 et va jusqu'à la ville de Vannes qui est pris, avant de partir Pépin le Bref instaure une zone tampon entre la Francie et la Bretagne, elle comprend la totalité du pays de Nantes, de Rennes, une partie du pays de Vannes et mord sur les futurs Maine et Anjou, cette zone prend le nom de marches de Bretagne et durera jusqu'en 851 date où les comtés de Rennes et de Nantes ainsi que le Pays de Retz seront rattachés à la Bretagne sous Érispoë.

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Carte des marches de Bretagne dont Rennes fait partie avec Nantes et Vannes (Rolland à été préfet des marches de Bretagne sous Charlemagne)

La mort de Charlemagne en 814 réveille le sentiment d'indépendance des Bretons, Morvan prendra la tête de la révolte vers 817 et les Bretons sous ses ordres lui attribuèrent la dignité royale pour régner sur une partie de la Basse Bretagne.

Witcar un envoyé de l'empereur Louis 1er le Pieux (ou le Débonnaire) demande à Morvan la soumission des Bretons avec paiement d'un tribut, la réponse de Morvan est la suivante "va promptement trouver ton maître et répète lui mes paroles, "je n'habite point sa terre, je ne veux pas subir sa loi, qu'il règne sur les Franks soit mais Morvan à le droit de régner sur les Bretons sans payer de tribut, si les Franks nous font la guerre, la guerre nous leur rendrons, nous avons des bras, nous saurons nous en servir".

En 818 une première expédition voit l'empereur Louis 1er le Pieux rentrer en Bretagne à la tête de ses troupes, Morvan résistera victorieusement aux armées franques qui durent quitter de Bretagne, la même année en août ou septembre une seconde expédition parvient a vaincre les Bretons dans la vallée de l'Ellé vers Priziac, il est probable que Morvan'il perdit la vie dans cette bataille, tué par un certain Choslon d'après Éginhard.

Le roi de Bretagne Morvan ou Murman sera surnommé ultérieurement lez Breizh ce qui signifie soutien de la Bretagne, il est le premier roi breton historiquement connu notamment par les écrits pro-francs de Hermold le Noir.

Morvan
lez Breizh
ou Murman
vers 818
Né vers 750 vers Priziac.
Avant 818 le roi de Bretagne Morvan résiste victorieusement aux armées franques.
818 en août ou septembre morvan est battu par Louis 1er le Pieux roi des Francs dans la vallée de l'Ellé vers Priziac.
818 Morvan est probablement tué au combat par un certain Choslon.
rois et ducs de bretagne

Le lieu de sépulture de Morvan lez Breizh est inconnu, de même que plusieurs de ses successeurs comme Wiomarc'h, Érispoë, Gurwant, Pasweten, Judicaël, Alain 1er le Grand et Arthur 1er, par contre les lieux de sépultures des autres rois ou ducs de Bretagne sont situés à: Nantes (5), Saint-Denis (4), Redon (4), Ploërmel (2), les Sorinières (2), le Mont Saint-Michel (2), Tréguier, Bégard, Grâces, Rennes, Quimperlé, Billiers, Vannes, Fécamp, Paris, et Pithiviers.

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Carte des sépultures des rois, ducs et duchesses de Bretagne

(liste des rois et ducs de Bretagne)

Une nouvelle révolte éclate en Bretagne seulement 4 ans après la mort de Morvan, c'est un nommé Wiomarc'h qui en prend la tête.

Une expédition est décidée à compiègne en 824 par les Francs, l'empereur Louis 1er le Pieux entre à Rennes dans les marches de Bretagne avec ses deux fils Louis et Pépin puis dévaste la Haute Bretagne pendant deux mois avant une promesse de soumission des Bretons et en premier lieu de Wiomarc'h, l'année suivante Wiomarc'h avec quelques Bretons se rendirent à Aix la Chapelle pour confirmer la soumission.

De retour en Bretagne Wiomarc'h fut tué chez lui en 825 par le comte de Nantes Lambert, lequel ne supportait pas l'accord intervenu avec l'empereur Louis 1er le Pieux.

Wiomarc'h
ou Guyomarch
822-825
Entre 822 et 825 révolte bretonne commandée par Wiomarc'h.
825 le roi ou chef des Bretons Wiomarc'h est tué par le comte de Nantes Lambert.
 

 

— la Bretagne pendant la royauté bretonne (845-913):

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Nominoë

L'empereur franc Louis 1er le Pieux avait nommé en 818 Nominoê ou Noménoé comte de Vannes ou de seulement d'une partie du comté car le comte Gui II de Vannes est cité dans un acte de 830, puis Nominoê est promu en 826 gouverneur de la Bretagne (gubernans in Brittanniam)

Nominoê restera fidèle à Louis 1er le Pieux jusqu'à la mort de ce dernier en 840, après avoir reconnu Lothaire 1er fils de Louis le Pieux il prête malgré tout serment en avril 841 à son frère et compétiteur Charles II le Chauve qui en reconnaissance lui maintient son titre de gouverneur.

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Louis 1er le Pieux roi des Francs et empereur d'Occident

La rivalité entre les trois frères de Louis le pieux décide Nominoê à rechercher l'indépendance de son pays vis à vis de l'empire franc bien mal en point, il envahit les marches de Bretagne qui depuis des années abritaient des Francs qui régulièrement faisaient des raids en Bretagne et vis versa mais surtout il refuse de combattre à la bataille de Fontanet le 25 juin 841, les dés étaient jetés, Nominoê devait vaincre ou disparaitre et avec lui l'espoir d'une Bretagne indépendante.

En mai 843 les troupes bretonnes sont commandées pour cause de maladie de Nominoë par Érispoë son jeune fils , le nouveau comte de Nantes Renaud avec une armée de Francs et de Nantais attaque le 24 les Bretons qui étaient rentrés dans le comté nantais en traversant imprudemment la rivière Vilaine sans attendre les hommes de l'ancien comte de Nantes Lambert allié des Bretons, Érispoë est défait par surprise à Messac, mais après avoir réussi à regrouper son armée et a faire la jonction avec les renforts commandés par Lambert, le fils de Nominoë contre-attaque à Blain et écrase complètement l'armée de Renaud, ce dernier y perd d'ailleurs la vie.

La défaite et la mort du comte de Nantes Renaud à Blain obligent Charles II le Chauve à se diriger vers la Bretagne avec son armée, elle prend ses quartiers dans les environs de Rennes au mois de novembre 843, Charles II renonce à chercher l'affrontement avec Nonimoê à l'approche de l'hiver. Réconcilié avec ses frères, Charles II lance un ultimatum en octobre 844 à Nominoê et à Lambert pour qu'ils se soumettent sans quoi les armées de deux rois et un empereur vont fondre sur la Bretagne et le comté nantais, aucune réponse ne sera donné à l'ultimatum.

L"année 845 sera une année importante pour l'avenir de la Bretagne, Nominoë étant à Angers il apprend que Charles II le Chauve fait route vers la Bretagne, aussitôt il rentre dans son pays et se dirige vers la rivière l'Oust dans le comté vannetais et s'arrête au nord-est de Bains près d'un monastère nommé Ballon dont la localisation exacte reste un mystère. L'avantage est à Nominoë malgré des effectifs plus faibles car il a choisi avec soin le lieu du futur combat, idéal à la cavalerie légère bretonne qui compose presque exclusivement l'armée de Nominoë.

Le 22 novembre 845 Nominoë lance sa cavalerie sur celle des Francs trop lourde pour bien manœuvrer et contrainte de céder puis de se positionner derrière leurs bataillons de fantassins ainsi très exposés aux javelots bretons et déconcertés par les volte-face incessantes des cavaliers de Nominoë, à la tombée de la nuit une trêve est conclue, Charles II le Chauve a déjà de lourdes pertes dans ses rangs . Le lendemain le combat reprend et les choses s'aggravent pour les Francs ce qui provoque la fuite du roi Charles II, ici les historiens ne sont pas d'accord, certains disent qu'il est parti à l'insu de ses troupes vers le Mans en provoquant la perte de confiance puis la dispersion de son armée toujours harcelée par les Bretons jusque dans les comtés de Rennes et Nantes, d'autres disent qu'il a quitté le champ de bataille en bon ordre en disant qu'il reviendra dès que possible.

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Nominoë roi de Bretagne

Charles II le Chauve décide en 846 de reconnaitre l'indépendance et la pleine autonomie de la Bretagne sans en inclure les comtés de Rennes et de Nantes, le titre de roi de Bretagne est reconnu par certains historiens francs de l'époque, pour d'autres il obtient seulement le titre de duc de Bretagne.

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Charles II le Chauve roi des Francs

Les premières incursions vikings en Bretagne dès 847 sont difficilement combattues par Nominoê, Nantes situé dans les marches de Bretagne avait d'ailleurs été pillé par les guerriers nordiques en juin 843.

Nominoë fort de son nouveau statut souhaite réorganiser l'église de son pays trop franque à son gout, pour ce faire il accusa certains évêques de simonie c'est à dire faire le commerce de biens spirituels, les évêques concernés sont: Susannus pour Vannes, Liberalis pour le Léon, Félix pour la Cornouaille et Salacon pour Dol. Convoion son fidèle ami et futur saint se rendit à Rome dans le courant de l'année 847 pour obtenir qu'il soit tout les quatre déposés et remplacés, un synode réuni à cet effet reconnu la simonie et les déposa, de plus Convoion obtient du pape la reconnaissance de Nominoë comme chef souverain des Bretons avec le droit de porter une couronne en or. Pour couper tous les ponts avec l'église franque Nominoë désigne Dol en 848 comme archevêché pour toute la Bretagne au détriment de Tours.

Fin 848 Nominoë est oint et sacré à Dol sa nouvelle métropole par l'archevêque en présence des dignitaires et prélats bretons, les évêques étaient au nombre de sept car en plus des anciens évêchés d'Aleth, de Vannes, de Léon, de Cornouaille et de Dol, il y avait les tous nouveaux évêchés de Tréguier et de Saint-Brieuc créés la même année.

Après deux années relativement calmes le nouveau roi de Bretagne décide logiquement de s'attaquer en 850 aux marches de Bretagne qui représentent un danger par leur proximité du pouvoir breton situé probablement dans le vannetais. Malgré la présence de Charles II le Chauve et de son armée à Rennes ou dans les environs les Bretons de Nominoë avec son allié Lambert attaquent Rennes et la prennent, le roi franc fuit comme à la bataille de Ballon en 845, les Bretons descendent ensuite vers Nantes qui se soumet rapidement au pouvoir de Nominoë et dans la foulée une rapide incursion dans le Maine avec la prise et le sac possible du Mans.

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Carte de la Bretagne sous Nominoë

La campagne de 851 commence pour Nominoë et Lambert par la traversée et le pillage de l'Anjou, les Bretons se dirigent vers Chartres le but de leur expédition quand au grand soulagement des Francs le roi breton meurt subitement à Vendôme le 7 mars. Les Francs profitent de cette situation nouvelle pour attaquer l'armée bretonne qui commandée par Lambert réussit a rentrer au pays.

Le roi de Bretagne Nominoê est considéré par les Bretons comme le premier a avoir unifié toute la Bretagne et il est couramment appelé "le père de la nation bretonne".

Nominoë
ou Noménoé
845-851
Vers 800 naissance de Nominoë.
819 Nominoë comte de Vannes ou comte d'une partie du vannetais.
826 Nominoë est nommé par l'empereur Louis le Pieux "gudernans in brittanniam" soit gouverneur de la Bretagne.
843 Nominoë étant malade le franc Renaud comte de Nantes en profite pour attaquer et défaire le 24 mai par surprise une troupe commandée par Érispoë le jeune fils de Nominoë à Messac, mais après avoir regroupé ses forces ce dernier contre attaque avec succès à Blain aidé par l'ancien comte de Nantes Lambert arrivé avec des hommes en renfort, la victoire bretonne est complète d'autant que le comte Renaud meurt dans la bataille de Blain.
845 l'armée bretonne commandée par Nominoë bat l'armée de Charles II le Chauve roi des Francs à Ballon le 22 novembre.
846 Charles II le Chauve reconnait l'indépendance de la Bretagne.
Vers 846 le pape Léon IV autorise Nominoë à se faire sacrer, ce qu'il fera avec l'archevêque de Dol.
851 Nominoë prend les villes de Rennes et de Nantes puis envahit l'Anjou puis le Maine.
851 Nominoë roi de Bretagne meurt subitement près de Vendôme le 7 mars selon les annales d'Angoulême.
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rois et ducs de bretagne

La royauté héréditaire bretonne fraichement acquise met sur le trône le fils de Nominoë Érispoë alors agé d'une trentaine d'années et déjà un combattant émérite après sa victoire à Blain en 843.

Nominoë mort, le roi des Francs en profite pour tenter de prendre sa revanche sur les Bretons qu'il espére accablés par la perte de leur chef, Charles II le Chauve se dirige au début de l'été 851 vers l'ouest et atteint les environs d'Angers le 16 août, pendant ce temps Érispoë au courant de l'arrivée des troupes ennemies avait convoqué le ban et l'arrière-ban de la nation Bretagne pour défendre leur pays.

Les deux armées se rencontrent au nord-ouest du Grand-Fougeray sur une plaine nommée Jegland les 22 et 23 août 851 avec une nette supériorité numérique pour les Francs, la bataille se déroule pratiquement de la même manière qu'en 845 à Ballon, la cavalerie légère bretonne pratique ses habituelles volte-face incessantes qui déconcertent les Francs habitués à des combats au corps à corps, les javelots des Bretons pleuvent sur les Francs très exposés et ce jusqu'à la tombée de la nuit où les combats cessent pour reprendre le lendemain avant que le roi Charles II le Chauve en danger se retire avec difficulté mais une partie importante de son armée est décimée ou mis en fuite, des ducs et des comtes sont tués comme Hilmerade comte du palais, Vivien duc entre Seine et Loire et Gauzbert comte du Maine, les pertes bretonnes sont faibles.

Érispoë et Charles II le Chauve se retrouvent à Angers en septembre 851 pour signer un traité, le roi franc reconnait le titre de roi à Érispoë et le droit de porter les insignes royaux de manière plus claire que pour son père en 846, les comtés de Rennes et de Nantes ainsi que le pays de Retz et les parties du Maine et de l'Anjou jusqu'à la rivière Mayenne sont rattachés au royaume breton, Charles II le Chauve demanda et obtient d'Érispoë un serment de fidélité uniquement pour ces nouvelles terres bretonnes.

La Bretagne sous le roi Nominoë s'était agrandie avec le traité de 846 d'une partie des marches de Bretagne (le comté de Vannes) puis sous son fils Érispoë tout le reste des marches de Bretagne (comté de Rennes et de Nantes) est inclus dans le royaume breton au traité d'Angers de 851, avec en plus le pays de Retz et les terres jusqu'à la rivière Mayenne, ce nouveau territoire englobe donc la partie ouest de la ville d'Angers.

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Carte de la Bretagne sous Érispoë

En l'an 856 le roi Érispoë semble avoir envahi le Maine, devant ce danger Charles II le Chauve propose de marier son fils Louis à la fille d'Érispoë qui honoré accepte cette union, la dot de sa fille étant le Maine, cette éventualité d'une alliance avec la dynastie carolingienne provoqua un sentiment de mécontentement en Bretagne, le mariage n'eut pas lieu.

Salomon cousin d'Érispoë et comblé par ce dernier semble avoir profité de l'impopularité de son souverain pour conspirer et lui tendre un guet-apens et finalement le tuer entre le 2 et le 12 novembre 857 sur l'autel de l'église de Talensac, une église est en principe un lieu inviolable.

Érispoë
851-857
Vers 820 naissance d'Érispoë fils de Nominoë.
843 Érispoë remplace son père Nominoë malade mais il est battu par le franc Renaud comte de Nantes le 24 mai par surprise à Messac, après avoir regroupé ses forces Érispoë contre attaque avec succès à Blain avec l'aide de Lambert arrivé avec des renforts, le comte Renaud meurt dans la bataille de Blain.
851 Érispoë succède sur le trône à son père Nominoë mort le 7 mars et devient roi de Bretagne.
851 victoire d'Érispoë roi de Bretagne à Jengland (ou Jengland-Beslé ou Grand-Fougeray) contre Charles II le Chauve roi des Francs les 22 et 23 août.
851 Charles II le Chauve reconnait pour la seconde fois l'indépendance de la Bretagne et le titre de roi à Érispoë, les comtés de Rennes et de Nantes ainsi que le pays de Retz et les parties du Maine et de l'Anjou jusqu'à la rivière Mayenne deviennent possessions bretonnes (traité d'Angers).
857 Érispoë roi de Bretagne meurt assassiné en novembre à Talensac sur l'autel de l'église par son cousin et successeur Salomon.

Salomon ou Salaün s'impose difficilement sur le trône breton après avoir tué son cousin le roi Érispoë, seul un menace de guerre venant des Francs réussit à souder les Bretons derrière Salomon, le seul capable de leur résister.

Les mécontents de Charles II le Chauve sont de plus en plus nombreux chez les Francs et Salomon s'allie volontiers avec eux, entre 858 et 863 il soutiendra a un moment ou a un autre des ennemis de Charles II le Chauve comme Robert le Fort (ancêtre des capétiens) , Pépin II d'Aquitaine, Odon comte d'Orléans, Gofrid comte du Maine, Gozfred comte du Mans et s'allia même avec les Vikings.

Malgré les continuelles alliances contre lui Charles II le chauve se rend à Entrammes en 863 et moyennant la fin des hostilités accepte de pardonner à bon nombre de ses ennemis dont Salomon venu avec sa suite, ce dernier reçoit même le territoire nommé "entre deux rivières" car situé entre la Sarthe et la Mayenne en Anjou.

De 865 à 866 Salomon s'allie encore avec les dangereux Vikings commandés maintenant par Hasting, ces derniers sèment ensemble la terreur en Anjou, Touraine, Poitou et Maine. Robert le Fort comte de Tours et d'Anjou aidé de Ramnulf duc d'Aquitaine contraignent une partie des troupes bretonnes et vikings a se réfugier dans Brissarthe en Anjou et particulièrement dans son églis, lors d'une sortie des assiégés Robert le Fort est tué ainsi que Ramnulf le 2 juillet 866, les Francs sans leurs chefs lèvent le siège et battent en retraite.

La perte de Robert le Fort son principal rempart contre les Bretons et les Vikings persuade Charles II le Chauve de faire la paix avec Salomon. Le traité de Compiègne est signé en août 867 par le roi des Francs et Pascweten gendre et représentant du roi de Bretagne Salomon, le Cotentin, l'Avranchin et les iles Lenur (iles anglo-normande actuelles) sont annexés à la Bretagne sans que leurs diocèses soient rattachés à la métropole de Dol, la Bretagne est alors au maximum de son extension territoriale.

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Carte de la Bretagne sous Salomon

O.

Salomon
ou Salaün
857-874
Vers 815 naissance de Salomon fils de Riwallon comte du Poher et cousin d'Érispoë.
857 Salomon tue le roi Érispoë et le remplace sur le trône breton en devenant Salomon roi de Bretagne.
863 le roi de France Charles II le Chauve cède au roi Salomon une partie du Maine et de l'Anjou (territoire entre deux rivières, Sarthe et Mayenne) moyennent la paix (traité d'Entrammes).
866 et 867 le roi de Bretagne Salomon allié aux Vikings reprend les hostilités contre les Francs.
867 Salomon ou plutôt son représentant signe en août avec Charles II le chauve le traité de Compiègne qui agrandie le royaume bretons du Cotentin, de l'Avranchin et les Îles Anglo-Normandes (Îles Lenur), la Bretagne est a son maximum d'extension territoriale.
873 il associe son fils Guégon (Wigon) au pouvoir royal et se retire sans abdiquer dans un monastère.
874 le roi de Bretagne Salomon est retrouvé dans le monastère et livré aux Francs par 3 de ses proches en l'occurrence Pascweten son gendre, Gurwant probable gendre d'Érispoë et son neveu Guigon.
874 son fils et successeur désigné Guégon est probablement tué pendant cette rébellion.
874 Salomon a les yeux crevés et il meurt le lendemain dans une église soit assassiné soit de ses blessures, Salomon est reconnu comme saint et martyr par son peuple et l'église catholique.
rois et ducs de bretagne
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Saint Salomon roi de Bretagne

Salomon
873 il associe son fils Guégon (Wigon) au pouvoir royal et se retire sans abdiquer dans un monastère.
874 le roi de Bretagne Salomon est retrouvé dans le monastère et livré aux Francs par 3 de ses proches en l'occurrence Pascweten son gendre, Gurwant probable gendre d'Érispoë et son neveu Guigon.
874 son fils et successeur désigné Guégon est probablement tué pendant cette rébellion.
874 Salomon a les yeux crevés et il meurt le lendemain dans une église soit assassiné soit de ses blessures, Salomon est reconnu comme saint et martyr par son peuple et l'église catholique.

Gurwant ou Gurvan
875 Gurwant comte de Rennes et probable gendre d'Érispoë résiste avec succès à une attaque de sa ville de Rennes par Pascweten.
876 tombé malade Gurwant subit une nouvelle attaque de la part de Pascweten, il résiste malgré son état de santé.
876 mort de Gurwant de maladie.

Judicaël
876 Judicaël petit-fils d'Érispoë et peut-être fils de Gurwant continue la lutte pour le trône breton contre Pascweten puis Alain de Bretagne.
890 Judicaël s'unit à Alain de Bretagne et Even comte du Léon pour combattre les Normands présents à Dol et dans la région de Nantes de plus ils ont pris et pillé la ville de Saint-Lô dépendant de la Bretagne.
890 (ou 888) victoire complète des Bretons unis à Questembert contre les Normands mais Judicaël meurt aux combats.

Pascweten
875 Pascweten comte de Nantes et gendre de Salomon attaque la ville de Rennes sans succès.
876 Pascweten profite de la maladie de Gurwant pour tenter une nouvelle attaque de Rennes mais toujours sans succès.
877 mort de Pascweten probablement assassiné par ses alliés normands.

Alain de Bretagne
877 Alain frère de Pascweten reprend la lutte contre le comte de Rennes pour le titre de roi de Bretagne
890 Alain, Judicaël et Enen comte du Léon s'unissent pour combattre un ennemi commun en l'occurrence les Normands présents à Dol et dans l'estuaire de la Loire de plus ils ont pris et pillé la ville de Saint-Lô dépendant de la Bretagne.
890 (ou 888) victoire complète des Bretons unis à Questembert contre les Normands, Judicaël le concurrent d'Alain meurt aux combats.

Alain 1er le Grand (Alain de Bretagne)
890 après sa victoire et celle de ses alliés à Questembert et la mort de Judicaël sans postérité Alain devient le seul prétendant au trône de Bretagne et sera désormais appelé Alain le Grand.
907 Alain 1er le Grand meurt.

Gourmaëlon ou Uumaelon
907 Gourmaëlon comte de Cornouaille profite de la désunion des héritiers d'Alain 1er le Grand pour régner sur la Bretagne sans revendiquer le titre de roi.
913 Gourmaëlon meurt probablement aux combats contre les Normands plus présents que jamais.

 

— la Bretagne pendant les invasions normandes (913-936):

Occupation viking
Ottar, Hroald, Rognvaäld et Incon
913 après la mort de Gourmaëlon la Bretagne n'a plus de gouvernement.
931 tentative infructueuse d'Alain Barbetorte et Juhel Bérenger pour libérer la Bretagne de l'occupant normand.
À partir de 936 les Vikings sont progressivement expulsés de Bretagne par Alain Barbetorte.

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Carte des invasions vikings au 9ème et 10ème siècles en Bretagne

 

— la Bretagne pendant les ducs de Bretagne (936-1181):

Alain II Barbetorte
Vers 910 naissance d'Alain Barbetorte petit-fils du côté de sa mère d'Alain 1er le Grand.
Vers 920 il part en exil chez le roi d'Angleterre Athelstan avec son père Mathuedoï.
936 débarquement d'Alain Barbetorte en Bretagne près de Dol.
Entre 936 et 939 Alain Barbetorte reprend ville par ville le territoire breton.
939 victoire des Bretons sur les Normands à Trans vers le 1er août.
952 mort d'Alain II Barbetorte.

Thibaud 1er de Blois et Foulque II d'Anjou, régents
952-958 952 Thibauld 1er de Blois oncle de Drogon le nouveau duc reçoit la régence de la Bretagne.
954 Foulque II d'Anjou se marie avec la veuve d'Alain II Barbetorte et gère une partie de la Bretagne.

Drogon
950 naissance de Drogon fils d'Alain II Barbetorte.
958 mort de Drogon que la chronique nantaise attribue à Foulque II d'Anjou par empoisonnement.

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Carte de la Bretagne sous Alain II Barbetorte

Hoël 1er
vers 930 naissance de Hoël fils illégitime d'Alain II Barbetorte.
981 première bataille de Conquereuil où Hoël 1er (ou Guérech) combat Conan le Tort sans que l'un ou l'autre remporte la bataille.
981 Hoël 1er est assassiné par un certain Galuron sur ordre de Conan comte de Rennes et futur Conan 1er le Tort.

Guérech
981 Guérech fils illégitime d'Alain II Barbetorte remplace son frère Hoël 1er dans la lutte pour le duché breton.
981 première bataille de Conquereuil où Guérech (ou Hoël 1er) combat Conan le Tort sans que l'un ou l'autre remporte la bataille.
988 mort de Guérech peut-être empoisonné par l'abbé Héroicus sur ordre du comte de Rennes Conan futur Conan 1er le Tort.

Alain II
vers 981 naissance d'Alain de Bretagne fils de Guérech
990 Alain de Bretagne meurt a priori de maladie et sans postérité ce qui permet à Conan 1er de devenir le seul prétendant au duché de Bretagne.

Juhel Bérenger
vers 890 naissance de Juhel Bérenger
vers 970 Juhel Bérenger comte de Rennes meurt.

Conan le Tort
vers 945 naissance de Conan le Tort fils de Juhel Bérenger.
981 première bataille de Conquereuil où les armées de Conan et de Hoël 1er (ou Guérech) s'affrontent sans résultat probant, Conan est blessé au bras ce qui lui vaudra le diminutif de le Tort.
990 après la mort d'Alain II comte de Nantes en bas âge Conan 1er le Tort occupe Nantes et se fait proclamer duc de Bretagne.
992 Conan 1er le Tord meurt aux combats lors de sa défaite pendant la seconde bataille de Conquereuil le 27 juin.

Geoffroy 1er Bérenger
vers 874 naissance de Geoffroy Bérenger fils de Conan 1er le Tort.
994 Geoffroy bat Judicaël le nouveau comte de Nantes et fils illégitime de Hoël 1er.
1008 mort de Geoffroy le 20 novembre après un pèlerinage à Rome.

Havoise de Normandie, régente
vers 977 naissance de Havoise de Normandie
vers 996 mariage avec Geoffroy 1er Bérenger
1008 Havoise régente la Bretagne pour son fils Alain III
1012 fin de la minorité du duc Alain III qui a 14 ans.
1038 mort de Havoise de Normandie le 22 février à Rennes.

Alain III Roebre
997 naissance d'Alain III Roebre fils du duc Geoffroy Bérenger, son surnom de Roebre signifie roi des Bretons.
1031 défaite du duc Alain III devant Alain Caignard comte de Cornouaille dans la forêt de Névet.
1040 bataille de Vimoutiers en Normandie où Alain III bat les barons normands probablement pour son compte et non pour ceux de Guillaume le Conquérant héritier du duché de Normandie dont il est le tuteur.
1040 mort du duc Alain III le 1er octobre à Vimoutiers suite à un empoisonnement.

Éon ou Eudon 1er de Penthièvre, régent
999 naissance de Éon de Penthièvre fils puiné du duc de Bretagne Geoffroy Bérenger.
1040 Éon obtient ou s'attribue la régence du duché au nom de son neveu Conan II qu'il retient.
1047 ou 1048 Éon de Penthièvre affaibli perd son contrôle sur Conan II volontairement ou non.
1079 mort de Éon de Penthièvre le 7 janvier.

Conan II
1030 Conan fils d'Alain III Roebre duc de Bretagne et de Berthe de Blois né à Rennes.
1040 il remplace son père à la tête du duché sous le nom de Conan II de Bretagne.
1047 ou 1048 Conan rentre en possession de son duché soit volontairement après la défaite du régent Éon de Penthièvre qui soutenait des barons normands contre Guillaume le Conquérant au Val es Dunes soit libéré par ses fidèles.
1064 le comte de Dol Riwallon 1er est expulsé de son comté par le duc Conan II.
1066 Conan envahit avec succès une partie de l'Anjou pour retrouver les frontières bretonnes du temps du roi Érispoë.
1066 le 11 décembre Conan II meurt à Château-Gontier empoisonné probablement sur ordre de Guillaume le Conquérant.

Hoël II
Vers 1030 naissance de Hoël fils de Alain Canhiard et Judith de Nantes.
Avant 1058 Hoël se marié à Havoise la fille du duc de Bretagne Alain III Roebre.
1066 Hoël II marié à Havoise la fille du duc Alain III Roebre prend possession du duché à la mort de Conan II.
1075 à 1077 Hoël II réprime une révolte de seigneurs bretons.
1084 le duc de Bretagne Hoël II meurt le 13 avril.

Alain IV Fergent
vers 1060 naissance d'Alain IV Fergent fils de Hoël II à Châteaulin.
1084 prise de Rennes par Alain IV et mort la même année du comte de Rennes Geoffroy Grenonat.
1096 le duc Alain IV part pendant 5 ans avec la première croisade.
1112 abdication du duc en faveur de son fils Conan III.
1119 mort d'Alain IV le 13 octobre à Redon dans l'abbaye Saint-Sauveur où il s'était retiré.

Conan III le Gros
1095 naissance de Conan III fils d'Alain IV Fergent.
1112 abdication de son père en sa faveur.
1048 avant de mourir il reconnait pour héritier au duché son petit-fils Conan IV au détriment de son fils Hoël et provoque une inutile guerre de succession.
1148 mort de Conan III le 17 septembre.

Berthe de Bretagne
1114 naissance de Berthe de Bretagne fille de Conan III.
1138 épouse Alain le Noir comte de Penthièvre.
1048 elle devient duchesse héréditaire à la mort de son père, la régence est donnée à son second mari Eudon vicomte de Porhoët au nom de son beau-fils le duc Conan III.
1156 mort de Berthe de Bretagne.

Eudon de Porhoët, régent
vers 1100 naissance d'Eudon vicomte de Porhoët.
1148 Eudon est choisi comme régent au nom de son jeune fils Conan IV par son beau-père le duc Conan III avant de mourir.
1154 Eudon refuse de rendre le duché à la majorité de Conan IV et le défait.
Vers 1184 mort d'Eudon.

Conan IV le Petit
vers 1138 naissance de Conan IV fils d'Alain le Noir et petit-fils de Conan III le Gros.
1154 Conan IV doit s'exiler en Angleterre après sa défaite devant Eudon de Porhoëtqui refuse de rendre le duché.
1156 Conan IV rentre en possession de son duché grandement aidé par les Anglais.
1158 il tente sans succès de reprendre le comté de Nantes passé depuis 2 ans entre les mains du comte d'Anjou.
1166 le roi d'Angleterre Henri II Plantagenêt contraint Conan IV à abdiquer au profit de sa très jeune fille Constance fiancée à Geoffroy II Plantagenêt fils du roi Henri II.
1171 mort le 20 février de Conan IV.

Constance de Bretagne
vers 1161 naissance de Constance de Bretagne enfant unique du duc Conan IV.
1166 Constance devient duchesse de Bretagne.
1181 mariée à Geoffroy II Plantagenêt fils du roi d'Angleterre Henri II.
1201 mort de Constance de Bretagne en septembre à Nantes.

La construction de 7 des 10 cathédrales bretonnes que l'on peut toujours voir commence au 12ème et 13ème siècles en remplacement bien souvent d'une cathédrale plus ancienne, il y a Saint-Tugdual à Tréguier, Saint-Pol-Aurélien à Saint-Pol de Léon, Saint-Vincent à Saint-Malo, Saint-Pierre à Vannes, Saint-Étienne à Saint-Brieuc et Saint-Samson à Dol, les 3 autres cathédrales sont Saint-Pierre à Alet en ruines datant du 10ème siècle, Saint-Pierre à Nantes du 15ème siècle et Saint-Pierre à Rennes du 16ème siècle.

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Carte des cathédrales bretonnes
(5 du 12ème, 3 du 13ème , 1 du 15ème et 1 du 16ème siècle)

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Cathédrale Saint-Pierre d'Alet du 10ème siècle (photos)
 
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Cathédrale Saint-Tugdual à Tréguier du 12ème siècle (photos)
 
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Cathédrale Saint-Pol-Aurélien à Saint-Pol de Léon du 12ème siècle (photos)
 
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Cathédrale Saint-Vincent à Saint-Malo du 12ème siècle (photos)
 
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Cathédrale Saint-Pierre à Vannes du 12ème siècle (photos)
 
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Cathédrale Saint-Corentin à Quimper du 13ème siècle (photos)
 
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Cathédrale Saint-Étienne à Saint-Brieuc du 12ème siècle (photos)
 
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Cathédrale Saint-Samson à Dol du 13ème siècle (photos)
 
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Cathédrale Saint-Pierre à Nantes du 15ème siècle (photos) Et le tombeau de François II duc de Bretagne (photos)
 
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Cathédrale Saint-Pierre à Rennes du 16ème siècle (photos)

(photos des cathédrales bretonnes)

 

— la Bretagne pendant les ducs de Bretagne de la maison des Plantagenêt (1181-1221):

Henri II, roi d'Angleterre, régent
1133 naissance le 5 mars au Mans du futur roi d'Angleterre Henri II Plantagenêt.
1166 Henri II contraint Conan IV à abdiquer au profit de sa fille Constance qu'il avait fiancée à son fils Geoffroy II.
1161 Henri II devient régent du duché de Bretagne au nom de Constance duchesse de Bretagne.
1189 mort d'Henri II d'Angleterre le 6 juillet à Chinon.

Geoffroy II Plantagenêt
1158 naissance de Geoffroy II Plantagenêt le 23 septembre.
1181 Geoffroy II se marie avec la duchesse de Bretagne Constance et se fait proclamer duc de Bretagne.
1183 Geoffroy II et ses frères contestent le partage fait par leur père Henri II d'Angleterre, après quelques combats notamment à Rennes Geoffroy II obtient l'Anjou.
1185 rédaction des assises au comte Geoffroy.
1186 décès du duc de Bretagne Geoffroy II le 19 août à Paris de blessures reçues lors d'un tournoi.

Constance de Bretagne, régente
vers 1161 naissance de Constance de Bretagne enfant unique du duc Conan IV.
1166 Constance devient duchesse de Bretagne.
1181 mariée à Geoffroy II Plantagenêt fils du roi d'Angleterre Henri II.
1186 Constance devient régente au nom de l'enfant quelle attend, en l'occurrence Arthur 1er.
1199 ou 1200 troisième mariage de Constance avec Guy de Thouars.
1201 mort de Constance de Bretagne en septembre à Nantes.

Arthur premier du nom né en mars 1187, 7 mois après la mort de son père Geoffroy II Plantagenêt, sa mère assure la régence du duché. Son oncle Richard Cœur de Lion est roi d'Angleterre depuis 2 ans faute d'héritier il choisit Arthur pour successeur en 1291, à la mort de Richard Cœur de Lion en 1199 son frère Jean sans Terre entre en compétition avec le jeune Arthur et s'empare de la couronne d'Angleterre ainsi que des biens des Plantagenêt sur le continent.

Le jeune duc Arthur 1er est le jouet du roi de France Phillipe II Auguste qui change plusieurs fois d'avis au gré de ses intérêts politiques, néanmoins en 1202 Philippe II Auguste retire à Jean sans Terre ses possessions continentales et apporte son soutien à Arthur 1er duc de Bretagne..

Le duc est fait prisonnier en août 1202 pendant le siège de Mirebeau et transféré en Normandie par Guillaume de Briouze, sa mort à l'âge de 16 ans reste un mystère mais il est plus que probable que Jean sans Terre en est le commanditaire voire même l'exécuteur, cette mort de leur jeune duc est restée dans la mémoire des Bretons.

Arthur 1er
1187-1203
1187 naissance le 29 mars du duc Arthur 1er de Bretagne fils posthume de Geoffroy II et de Constance de Bretagne.
1201 le duc Arthur 1er de Bretagne prend en main les rênes du duché à la mort de sa mère la duchesse Constance de Bretagne en septembre.
1202 Arthur 1er aide le roi de France Phillipe II Auguste contre son oncle Jean sans Terre mais il est rapidement fait prisonnier.
1203 le duc Arthur 1er est assassiné par ou sur ordre de son oncle Jean sans Terre roi d'Angleterre, probablement le 3 ou 5 avril.
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Guy de Thouars devient régent en 1203 au nom de sa fille Alix de Bretagne, héritière du duché de Bretagne, il est un soutien important de Philippe II Auguste lors de la conquête de la Normandie sur Jean sans Terre en 1204, il prendra le mont Saint-Michel et massacrera la population avant de partir vers Avranches puis vers Caen rejoindre le roi de France.

Guy de Thouars
régent
1203-1213
1161 naissance de Guy de Thouars.
1203 régent de la Bretagne pour de compte de sa fille Alix de Bretagne qu'il a eue avec la duchesse Constance.
1204 il participe activement à la prise du duché de Normandie par le roi de France Philippe II auguste sur Jean sans Terre.
1204 le régent Guy de Thouars à la tête de l'armée bretonne prend le mont Saint-Michel puis Avranches, le Mont Sain-Michel restera Breton jusqu'en 1420.
1213 mort du régent le 13 avril à chemillé.

La duchesse Alix de Thouars et son mari Pierre Mauclerc ont une politique très favorable à la France, Pierre Mauclerc participe même en 1214 et 1215 au côté de Philippe II Auguste roi de France aux guerres contre l'Angleterre puis aide le roi durant la croisade des Albigeois en 1219.

Alix de Thouars meurt en 1221 à l'age de 20 ans en donnant naissance à son quatrième enfant, Pierre Mauclerc reste seul régent du duché.

Alix
de Thouars
1203-1221
1200 ou 1201 naissance d'Alix de Thouars fille de Constance duchesse de Bretagne et de Guy de Thouars.
1203 devient la duchesse Alix de Bretagne après l'assassinat de son demi-frère le duc Arthur 1er.
Avant 1217 Alix épouse Pierre de Dreux.
1221 mort de la duchesse le 21 octobre.
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— la Bretagne pendant les ducs de Bretagne de la maison de Dreux (1221-1341):

Pierre de Dreux dit Mauclerc est issu d'une famille capétienne, il devient régent du duché de Bretagne à la mort de sa femme la duchesse Alix même s'il exercait déjà le pouvoir au nom de sa femme depuis 1203.

La politique du régent Pierre de Dreux jusque là très nettement pro-française commence à changer vers 1224, il se tourne de plus en plus vers Henri III d'Angleterre lui rend même hommage pour le duché de Bretagne en octobre 1229 à Portsmouth.

Ce changement d'alliance provoque des campagnes militaires en 1231 de la part du roi de France Louis IX (Saint-Louis), une partie de la noblesse bretonne refuse de l'aider après sa félonie, malgré la prise de plusieurs places fortes par le roi de France , Pierre de Dreux obtient en juin 1341 une trêve de trois ans.

En 1234 Louis IX reprend l'offensive ce qui pousse Pierre de Dreux, toujours ignoré de son allié Anglais fait soumission au roi de France le 4 novembre 1234 à Paris, Pierre de dreux conserve son rôle de régent du duché de Bretagne jusqu'à la majorité de son fils Jean 1er duc de Bretagne mais perd l'Honneur de Richmond sa possession dans le Yorkshire.

Pierre de Dreux
dit Mauclerc
régent
1221-1237
1187 naissance de Pierre de Dreux.
1221 devient régent pour son fils Jean 1er à la mort de sa femme la duchesse Alix.
1222 le régent bat près de Châteaubriand une armée de seigneurs bretons en rébellion.
1237 Pierre de Dreux laisse le duché à la majorité de son fils le duc Jean 1er le Roux.
1250 mort de Pierre de Dreux dit Mauclerc le 6 juillet.
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Les baillies (ou sénéchaussées) bretonnes sont au nombre de 8 au 13ème siècle, il y a sur la côte nord le baillage de Léon avec Lesnenen pour siège, du Trégor avec Tréguier, de Penthièvre avec Lamballe, de Rennes avec Rennes, sur la côte sud le baillage de Cornouaille avec Quimper pour siège, du Broërec avec Vannes, de Nantes avec Nantes et pour finir dans le centre Bretagne le baillage de Ploërmel avec Ploërmel pour siège.

Les baillies avaient des limites qui correspondaient approximativement aux comtés bretonnes des 10ème et 11ème siècle, chacune avait a leur tête un bailli dont le rôle étaient d'administrer et d'appliquer la justice au nom du duc de Bretagne, cette division territoriale ducale fût remplacés en 1551 par une quarantaine de sénéchaussées du royaume de France, ce nombre se réduira progressivement jusqu'à la révolution française date à laquelle ils seront supprimées.

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Carte des baillies bretonnes au 13ème siècle

Après la mort de sa mère Alix de Bretagne en 1221 son fils Jean 1er avait 4 ans et son père Pierre de dreux obtint la régence du duché jusqu"à la majorité de son fils en 1347, date à laquelle Jean le premier du nom prend en main les rênes du pouvoir ducal.

Le duc de Bretagne Jean 1er décide l'expulsion de tous les Juifs de Bretagne par l'ordonnance du 10 avril 1240 avec notamment l'importante communauté juive de Nantes, la France avait précédée la Bretagne par l'expulsion ordonnée en 1182 par le roi Philippe Auguste avant de leur accorder par intérêt le droit de revenir en 1198.

Des petites communautés juives réapparaissent au 16ème mais surtout aux 17ème et 18ème siècles dans certaines villes bretonnes.

Les villes suivantes: Nantes, Rennes, Vannes, Quimper, Saint-Malo, Guérande, le Ccroisic, Fougères, Brest, Landerneau, Quimperlé, Plomelin, Collinée, Jugon et Épiniac possèdent des traces de présences juives.

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Ordonnance du 10 avril 1240

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Carte de la présence juive avant 1240 et aux 16ème, 17ème et 18ème siècle en Bretagne

Jean 1er le Roux agrandit les terres ducales pendant la durée de son gouvernement, notamment dans le Léon par plusieurs achats de terres et de villes comme Brest .

La politique extérieure du duc Jean 1er consiste en une relative neutralité entre l'Angleterre et la France même s'il y participe modérément à la guerre de Saintonge côté français contre les Anglais en 1242, ces relations avec l'Angleterre continuent malgré tout car il recevra en Bretagne le roi anglais Henri III Plantagenêt en 1243 et lui demandera en 1245 la main de sa fille Béatrice alors agée de 3 ans pour pour son fils et héritier le futur Jean II de Bretagne, le mariage aura lieu en 1260 à Saint-Denis.

Le duc de Bretagne Jean 1er décède en 1286 après 64 ans comme duc de Bretagne mais 49 ans en réalité du fait de sa minorité au moment de la mort de sa mère Alix de Touars en 1221.

Jean 1er
le Roux
1221-1286
1217 ou 1218 naissance de Jean fils de la duchesse Alix de Bretagne et de Pierre de Dreux.
1221 devint le duc Jean 1er de Bretagne à 3 ou 4 ans au décès de sa mère la duchesse Alix de Bretagne le 21 octobre.
1237 Jean 1er duc de Bretagne devient majeur et gère son duché.
1240 il expulse les juifs de Bretagne.
1242 Jean 1er se bat pour le roi de France dans le Poitou.
1270 le duc Jean 1er et son fils ainé participent avec Saint-Louis à la huitième croisade.
1286 mort du duc au château de l'Îsle à Marzan le 8 octobre.
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Jean II
1239 naissance de Jean II fils de Jean 1er duc de Bretagne le 3 ou 4 janvier.
1270 il participe avec son père et son beau-frère à la huitième croisade.
De 1297 à 1304 Jean II participe à la lutte du roi de France Philippe IV le Bel contre les Flamands.
1305 mort accidentelle du duc à Lyon le 16 novembre.

Arthur II
1261 Arthur II fils du duc de Bretagne Jean II né le 25 juillet.
Vers 1309 il normalise les relations exécrables depuis un siècle du pouvoir ducal avec le clergé breton suite à l'arbitrage du pape.
1312 mort du duc Arthur II au château de l'Isle à Marzan le 27 août.

Jean III le Bon
1286 naissance à Champtoceaux de Jean fils du duc de Bretagne Arthur II le 8 mars.
1312 devient duc de Bretagne à la mort de son père Arthur II le 27 août sous le nom de Jean III de Bretagne.
1328 Jean III est l'allié du roi de France Philippe IV le Bel contre la Flandre, il est blessé au cours de la bataille de Cassel.
1338 la flotte bretonne de Jean III est détruite ainsi que la flotte française par les Anglais à la bataille navale de l'Écluse.
1341 Jean III meurt sans enfants à Caen le 30 avril, son refus de choisir un successeur au titre de duc de Bretagne provoquera la guerre des deux Jeanne qui durera 24 ans.

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Carte des blasons des principales villes de Bretagne depuis le 14ème siècle

 

— la Bretagne pendant la guerre de succession de Bretagne (1341-1365):

La guerre de succession de Bretagne débute après la mort sans enfants du duc de Bretagne Jean III, deux familles vont s'affronter pendant 24 ans pour le titre de duc de Bretagne, il s'agit de la famille de Montfort avec Jean II de Montfort marié à Jeanne de Flandre puis son fils Jean III de Montfort et la famille de Blois avec Charles de Blois marié à Jeanne de Penthièvre.

Jean de Montfort revendique le duché en tant que fils du duc de Bretagne Arthur II et demi-frère de Jean III le précédent duc, de son côté Charles de Blois revendique le duché au nom de sa femme Jeanne de Penthièvre nièce du précédent duc de Bretagne Jean III, cette guerre portera le nom de guerre de succession de Bretagne ou guerre des deux Jeanne (Jeanne de Flandre femme de Jean de Montfort et Jeanne de Penthièvre femme de Charles de Blois) car ces deux femmes joueront un rôle très important.

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Jean II de Montfort

Pendant que Charles de Blois va à Paris pour avoir le soutien du roi de France Philippe IV Jean II de Montfort entreprend en juin et juillet 1341 un tour de Bretagne pour rallier le plus de villes et de forteresses possible ensuite il se rend de Saint-Pol de Léon pour prendre la mer vers les Cornouailles anglaises puis il va à Londres à fin de voir et surtout de convaincre le roi Édouard III de l'aider face à son compétiteur Charles de Blois dont il sait qu'il aura l'appui du roi de France Philippe VI malgré lefait qu'aucune décision n'a pour l'heure été prise, l'avenir lui donnera d'ailleurs raison.


Édouard III revendiquant la couronne de France et déjà en guerre avec ce royaume (guerre qui par la suite prendra le nom de guerre de cent ans) donne sans réserve son aide, trop ravi de pouvoir avoir une nouvelle porte d'entrée sur le continent, il est possible que Jean II de Montfort ait promis de prêter hommage au roi d'Angleterre pour le duché de Bretagne en cas de victoire ou bien à t'il prêté hommage uniquement pour le comté de Richmond. Jean II de Montfort ce rend ensuite à Paris pour défendre sans conviction sa cause devant le roi de France, il lui sera reproché de s'être emparé d'une partie de la Bretagne et d'avoir prêté hommage à un ennemi du royaume de France, Jean de Montfort repondit "vous êtes mal informé je ne voudrais pas faire chose pareille quant à des héritiers au duché de Bretagne plus proches que moi il n'y en a pas", le 7 septembre 1431 le roi de France décide d'attribuer le duché de Bretagne à Charles de Blois.

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Charles de Blois
   
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Édouard III roi d'Angleterre
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Philippe VI roi de France

L'armée du roi de France Philippe VI avec Charles de Blois et des Bretons marchent sur la Bretagne en octobre 1341 avec environ 20000 hommes sous le commandement du duc de Normandie, fils du roi Philippe VI et futur roi de France sous le nom de Jean II le Bon , Ancenis ne résiste pas mais les forteresses de l'Humeau et Champtoceaux offrent une forte résistance avant de se rendre au bout de 15 jours, Nantes est ensuite assiège avec Jean II de Montfort retranché dans la ville avec environ 6000 hommes mais au bout de trois semaines voyant le découragement des Nantais Jean II de Montfort décide de négocier sa reddition ce qui fut fait vers la mi-novembre contre la promesse de le laisser libre.

Jean de Montfort part avec le duc de Normandie pour Paris vers la mi-décembre pour trouver un arrangement, après une entrevue avec le roi Philippe VI à Paris d'arrangement il n'y en eut pas et de promesse de rester libre encore moins, 2 années de captivité débutaient.

Malgré l'arrestation de Jean II de Montfort sa femme Jeanne de Flandre au nom de son fils Jean Agé de 2 ans et demi repris le flambeau des Montfort et profita de l'hiver 1341-1342 pour améliorer la défense des places fortes ce qui provoqua le retour de l'armée française qui assiège Rennes avec succès vers la fin avril 1342 puis se dirige vers Hennebont où se trouvait Jeanne de Flandre pour faire le siêge de la ville vers la fin mai 1342, pendant un assaut la courageuse Jeanne de Flandre fit une sortie avec trois cent hommes pour incendier le camp ennemi puis elle se dirigea vers Auray avant de réussir dans les jours suivants son retour à Hennebont, toutes ces actions lui valurent le surnom de Jeanne la Flamme.

Une première expédition anglaise sous les ordres de Gauthier du Manny est envoyée en Bretagne par le roi d'Angleterre Édouard III, elle débarque à Brest mi-mai 1342 puis reprit la mer avec environ 3000 hommes pour secourir Jeanne de Flandre assiégée dans Hennebont, l'arrivée opportune des navires anglais fin juin 1342 provoqua la levée du siêge par les Français et les partisans de Charles de Blois dans les jours qui suivirent.

Une seconde expédition anglaise forte d'environ 5000 hommes sous les ordres de Robert d'Artois débarque mi-août 1342 près de Brest qui à ce moment subissait un siège par terre et par mer, la flotte anglaise ayant obtenu la maitrise de la rade le siège fut levé. En octobre 1342 Robert d'Artois va ravager le pays vannetais avant de faire le siège de Vannes avec bien peu de forces, malgré tout il s'empare de la ville en créant plusieurs fausses attaques dissimulant la vraie, Jeanne de Flandre vient le lendemain à Vannes pour le féliciter puis rentra à Hennebont. L'armée de Charles de Blois aidé par les Français ne mettra qu'une quinzaine de jours pour réunir environ 12000 hommes et tenter de reprendre la ville, Robert d'Artois fidèle a lui même au lieu de rester derrière les remparts de Vannes n'hésite pas à sortir avec ses hommes pour se battre malgré une infériorité numérique de 1 pour 4, c'est en voulant retourner dans Vannes qu'il trouve les portes de la ville closes à cause du soulèvement d'une partie des Vannetais, acculé il est mortellement blessé mais il parvient néanmoins avec le reste de son armée à rejoindre Jeanne de Flandre à Hennebont, Vannes change de nouveau de camp. Robert d'Artois meurt fin octobre 1342 à Hennebont ou lors de son retour vers l'Angleterre

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Robert d'Artois

Une troisième expédition anglaise beaucoup plus forte que les précédentes avec environ 15000 hommes et commandée personnellement par le roi d'Angleterre Édouard III débarque fin octobre 1342 à Brest, l'objectif est clair, il faut prendre trois places, en premier Vannes le principal port du sud de la Bretagne puis Rennes et Nantes les deux portes d'entrée de la Bretagne pour les Français. L'armée anglaise est à Carhaix le 11 novembre avant de se diviser en deux groupes, le premier commandé par Northampton occupe successivement Pontivy, Rohan, Ploërmel, Redon, puis met le siège devant Rennes, le second occupe le Faouët, le château de la Roche-Periou, Pont-Scorff, Grand-Champ et met le siège devant Vannes, un détachement commandé par Norfolk et Warwick est envoyé sur Nantes. Les partisans de Montfort ne sont pas en reste car un nombre important d'entre eux occupe la région entre Dol et Pontorson pour bloquer dans la mesure du possible l'accès à la Bretagne par la Normandie des Français. Prévenu de l'arrivée imminente d'une puissante armée française Édouard III d'Angleterre ordonne le retour sur Vannes des contingents faisant les sièges de Rennes et de Nantes. La seconde partie du mois de décembre 1342 50000 français commandés par le duc de Normandie quittent Angers pour Rennes puis après la prise de Ploërmel en fin d'année y installent leur quartier général avant la visite du roi de France Philippe VI. Tous les ingrédients sont réunis pour assister à une bataille décisive, deux rois face à face ne demandant qu'à en découdre, une distance de seulement 40 kilomètres pour les séparer et deux puissantes armées même si les Français aidés des partisans de Blois compte 50000 hommes et est nettement plus nombreuse mais moins dicipliné que les 12500 Anglais aidés des partisans de Montfort.

L'arrivée de deux légats du pape Clément VI parviennent contre toute attente à obtenir la signature d'une trêve le 19 janvier 1343 au prieuré de la Madeleine dans la ville de Malestroit pour une durée allant jusqu'au 29 septembre 1343, néanmoins si aucun accord de paix n'est trouvé entre les parties la trêve est prolongée de facto de trois ans. La décision anglaise de signer la trêve est compréhensive étant donné leur faiblesse numérique quant à la décision française elle est inexpliquée. Le roi Édouard III rente avec une partie de ses troupes en Angleterre emmenant avec lui Jeanne de Flandre et son fils Jean pour les mettre à l'abri de toutes tentatives de s'emparer d'eux ou pire les tuer, Jean II de Montfort étant toujours prisonnier du roi de France. La trêve est rompue par Philippe VI, en réaction Vannes est investi par les Anglais fin septembre 1343.

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Chapelle Sainte-Madeleine à Malestroit

L'année 1344 commence par l'arrivée de nouvelles troupes françaises pour renforcer Charles de Blois, lequel en profite pour faire début avril 1344 le siège de Quimper qui tombe le 1er mai 1344, puis c'est au tour de Guérande à la mi-août 1344 de subir un siège dont l'issue n'a pas traversé les siècles, d'autres places ont très probablement été prises durant cette période, l'inaction anglaise et le manque de volonté de Jean II de Montfort libéré en septembre 1343 et respectant toujours l'obligation de ne pas quitter Paris sans autorisation provoque l'allégeance au roi de France de bon nombreux de partisants des Montforts.

Le commencement de l'année 1345 semble annoncer la victoire totale de Charles de Blois sur son compétiteur, seul quelques places fortes sont encore aux mains des Anglais comme le port fortifié de Brest qui reste la porte d'entrée en Bretagne pour les aides anglaises. Jean de Montfort semble avoir été mal informé sur la situation militaire en Bretagne mais la position catastrophique de sa cause semble tout de même être parvenir jusqu'à lui puisqu'il entreprend à la faveur de la nuit de quitter Paris le 27 avril pour s'embarquer au plus vite pour l'Angleterre demander des secours comme il l'avait déjà fait en août 1341 au tout début de la guerre. Jean de Montfort prête solennellement hommage au roi d'Angleterre pour le duché de Bretagne le 20 mai 1345.

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Jean II de Montfort

Une quatrième expédition anglaise commandée par Guillaume de Bohun comte de Northampton débarque à Brest vers le 10 juin 1345, Thomas Dagworth prend le commandement d'une petite armée de quelques milliers d'hommes et traverse rapidement la Bretagne par son centre pour arriver au nord de Josselin, là il défait une faible armée ennemi à Cadoret sur la commune des Forges, puis au lieu de continuer le harcèlement du centre Bretagne, il fut décidé de reprendre Quimper, le siège commence en juillet 1345 et le premier assaut a lieu le 11 août 1345 mais sans succès, ces deux mois de perdus permirent à Charles de Blois qui tenait beaucoup à concerver Quimper reconstitue une armée avec entre autres les hommes ayant survécu à la défaite de Cadoret mais surtout avec de nouveaux renforts venus de France, Quimper résiste jusqu'à l'arrivée des secours et le siêge est levé. Jean II de Montfort se réfugie à Hennebont où il ne tarde pas à mourir le 26 septembre 1345 à l'age de 51 ans de mort naturelle, son jeune fils Jean III de Montfort agé de 6 ans est en Angleterre et ce pour encore plusieurs années, il remplace son père pour postuler au titre de duc de Bretagne.

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Jean III de Montfort (futur Jean IV duc de Bretagne)

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Carte de la bataille de Cadoret le 17 juin 1345 pendant la guerre de succession de Bretagne

(guerre de succession de Bretagne)

Le commandant des troupes anglaises de de Buhun avec des Montfortistes maintenant privés de leur chef décident d'attaquer un évêché jusqu'alors épargné par la guerre en l'occurrence celui de Tréguier en plein domaine des Penthièvre, possession de Jeanne de Penthièvre la femme de Charles de Blois. Le départ a lieu en novembre 1345 en direction de Carhaix puis un siège est mis le 29 novembre 1345 devant Guingamp qui résiste, le lendemain la direction du nord est prise pour arriver devant les murailles de la ville et du château de la Roche-Derrien qui résiste trois jours avant de se rendre le 3 décembre 1345, c'est ensuite Lannion qui est assiégé sans succès quelques jours et enfin Tréguier qui est occupé après s'être déclaré ville ouverte. L'hiver devenant de plus en plus rigoureux les Anglais et les Montfortistes rejoignent Brest et les places fortes du Léon en ayant bien soin de laisser une solide garnison à la Roche-Derrien.

La campagne de 1346 commence par la prise de le saccage de Lannion par les Anglais, parmi les nombreux morts se trouve le courageux chevalier Geoffroy de Pontblanc qui, prévenu par le bruit, n'hésita pas a sortir pour donner l'alerte en combattant plusieurs Anglais en même temps, après en avoir tués plusieurs une flèche dans son genou l'immobilisa ce qui permit de le tuer puis de profaner sa dépouille, Lannion fut démantelé puis les troupes Anglaises et des Montfortistes se dirige vers la Roche-Derrien prise l'année dernière.

Après la perte de Lannion Charles de Blois décide avec environ 4000 hommes d'en finir avec la présence anglaise dans le Trégor, pour ce faire il met le siège devant la principale place forte anglaise de cette région c'est à dire la Roche-Derrien. 9 machines de guerre sont sur place pour faire des brèches dans les murailles, la ville est sur le point de tomber néanmoins Charles de Blois choisit bizarrement de ralentir le travail de sape des remparts pour attendre une armée anglaise d'environ 1500 hommes commandée par Thomas Dagworth qui depuis Carhaix fait route vers le nord pour porter secours aux assiégés. Divisés de part et d'autre de la rivière le Jaudy, les forces de Charles de Blois sont surpris de nuit par une attaque des Anglais aidés à la fin de combats indécis par la sortie opportune des assiégés sans que les Blésois se trouvant de l'autre côté du Jaudy n'interviennent, soit pour respecter les ordres soit par ignorante des combats, la victoire anglaise du 20 juin 1347 (le 18 juin 1347 selon certaines sources) devant la Roche-Derrien est totale d'autant que la noblesse bretonne soutenant Charles de Blois le prétendant au duché est pour partie décimée de plus ce dernier est grièvement blessé 18 fois lors des combats avant d'être fait prisonnier, son départ pour l'Angleterre ne pouvant avoir lieu dans son état il séjournera successivement à Carhaix, Hennebont, Vannes puis Brest où il embarquera pour Londres en 1348.

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Carte de la bataille de la Roche-Derrien le 18 ou 20 juin 1347 pendant la guerre de succession de Bretagne

(guerre de succession de Bretagne)

Devant la vacance de Charles de Blois prisonnier depuis 2 mois, un lieutenant général pour la Bretagne est nommé par le roi de France Philippe VI, son nom est Amaury de Craon, un membre de sa famille nommé Pierre de Craon avec une poignée de français aidés de Blésois prendront la Roche-Derrien en août 1347 après le départ de Thomas Dagworth vers l'Angleterre pour recevoir les félicitations et les récompenses de son roi.

Le roi Édouard III d'Angleterre ne profite pas de cet affaiblissement des Blésois privés de leur chef pour attaquer la Haute Bretagne avec Rennes et Nantes, bien au contraire il signe avec le roi de France Philippe VI une trêve le 28 septembre 1347 à Calais dans le cadre de la guerre de cent ans dont la guerre de succession de Bretagne fait pleinement partie.

La trêve de 1347 aurait dû permettre à la Bretagne de souffler, malheureusement une violente épidémie de peste décima près de 30% de la population de l'Europe y compris les Îles Britanniques entre 1347 et 1352.

Thomas dagworth en tant que lieutenant général est tué lors d'un accrochage ou d'un guet-apens par les hommes de Raoul de Caours nettement plus nombreux que les siens lors d'une tournée d'inspection de ses places fortes en août 1350 près d'Auray, la réponse anglaise ne se fait pas attendre et entraine une reprise des hostilités avec la prise de Bécherel, Grand-Fougeray, qle château de Châteaublanc en Gipry et Blain.

Le roi de France Philippe VI meurt le 20 août 1350, son fils Jean II le Bon lui succède sur le trône, il connait bien le conflit entre les Blois et les Montfort, c'est lui en tant que duc de Normandie qui commandait le siège Nantes fin 1341.

Le 26 mars 1351 est organisé un combat singulier entre 30 chevaliers et écuyers commandés par Jehan de Beaumanoir gouverneur de la ville et du château de Josselin, tous Bretons du parti de Blois contre 30 hommes du parti de Montfort dont une majorité de chevaliers et écuyers anglais commandés par Robert Brambroch dit Bambro gouverneur de Ploërmel, le combat est connu sous le nom de Combat des Trente.

La liste des Bretons Blésois: Jehan de Beaumanoir, Jehan de Tyntyniac, Guy de Rochefort, Even Charruel, Robin Raguenel, Caro de Bodégat, Guillaume de la Marche, Olivier Arrel, Jehan Rousselet, Geffray du Boys, Guillaume de Montauban, Alain de Tyntyniac, Tristan de Pestivien, Alain de Keranraès, Olivier de Keranraès, Luys Guyon, Olivier de Fontenai, Huet Captus, Geffroy de la Roche, Geffroy Poulart, Morice de Trezeguidy, Guyon du Pontblanc, Morice du Parc, Geffroy de Beaucours, Celuy de la Villon, Geffroy Mellon, Jehannot de Serrant, Olivier Bouteville, Guillaume de la Lande et Symonet Richard, certaines sources citent Geslin Lanloup, Olivier de Monteville, Huon de Saint-Hugeone et Geslin de Trésiguidy.

La liste dans le camp anglais et Montfortois: Robert Brambroch, Robert Knolles, Hugue de Calverly, Crucart, Jehan Plesanton, Ridele le Gaillart, Helecoq Gaillart, Jennequin Taillart, Rippefort le Vaillant, Richart d'Irlande, Tommelin Belifort, Huceton Clemenbean, Jennequin Betoncamp, Renequin Herouart, Gaultier l'Alemant, Hulbure le Vilart, Renequin Mareschal, Thommelin Hualton, Robinet Melipart, Isanay le Hardy, Bicquillay, Helichon le Musart, Troussel, Robin Adès, Dango le Couart, Dagorne, Perrot de Commelain, Guillemin le Gaillart, Raoulet d'Aspremont, d'Ardaine, certaines sources citent Hervé Laxaualan, Helecoq et Raoul Prévot.

Pendant les combats Beaumanoir ayant soif, Geffray du Boys lui dit "boit ton sang Beaumanoir la soif te passera". Après avoir perdu environ 12 d'entre eux les Anglais se rendent, 3 Bretons sont morts, Jehan Rousselet, Geffroy Mellon et Geffroy Poulart.

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Carte du Combat des Trente le 27 mars 1351 pendant la guerre de succession de Bretagne

(guerre de succession de Bretagne)

De juin à octobre 1351 un regroupement de français et de Blésois commandé par Jean de Melin avec parmi eux Jehan de Beaumanoir le vainqueur du combat des trente part des environs de Dinan pour mettre le siège devant la place forte anglaise de Ploërmel. Des barbacanes en bois sont construites mais le siège trainant en longueur la décision de revenir l'année prochaine est prise en laissant malgré tout un contingent réduit sur place. Dès mi-avril 1352 une nouvelle armée française dirigée par Guy de Nesle maréchal de France arrive à Rennes où des Blésois l'attendait pour reprendre la campagne entamée en 1351 en vue de réduire la pression anglaise sur Rennes par la prise ou reprise des places fortes de Bécherel, du Grand-Fougeray, de Gipry avec le château de Châteaublanc, de Blain et surtout de Ploërmel. Après un siège raté au mois de mai 1352 devant le Grand-Fougeray la direction de Malestroit est prise en passant par Redon, en attente de nouveaux renforts l'armée prend ses quartiers jusqu'en août à Malestroit.

À la même période soit juillet ou août 1352 est arrivé à Brest le nouveau représentant du roi d'Angleterre en Bretagne Gautier de Bentley qui apprend sur place l'offensive de Guy de Nesle et réunit à la hâte des troupes anglaises stationnées en Cornouaille et dans le Léon augmenté de Montfortistes pour se diriger promptement vers Ploërmel qu'il sait en grand danger, parvenu devant Ploërmel il détruit les barbacanes et disperse les troupes laissé sur place par Jean de Melin l'année précédente, la place de Mauron proche de Ploërmel est prise dans la foulée par les Anglais et les Montfortistes.

Environ 2000 Anglais et Montfortistes commandés par Gautier de Bentley se trouvent près de Mauron quand environ 5000 Français et Blésois commandés par Guy de Nesle venu de Malestroit tombe sur eux le 14 août 1352, les premiers mieux disciplinés, mieux positionnés sur une colline boisée d'un côté et possédant des archers expérimentés résistèrent au centre et sur une des ailes à une poussée française, l'autre aile composée d'archers fût enfoncé par une charge de cavalerie mais ce qui détermina l'issue de la bataille sera la contre-attaque victorieuse de Bentley au centre face l'aristocratie française et Montfortiste qui sera en grande partie décimée avec entre autres leur chef Guy de Nesle maréchal de France.

La défaite du camp blésois à la bataille de Mauron le 14 août 1352 malgré la puissante aide française semble plus importante que la précédente défaite devant la Roche-Derrien le 20 juin 1347, pendant plus de 10 ans le camp blésois sera constamment en position défensive.

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Carte de la bataille de Mauron le 14 août 1352 pendant la guerre de succession de Bretagne

(guerre de succession de Bretagne)

Après les défaites successives de la Roche-Derrien et de Mauron aggravé par l'emprisonnement de Charles de Blois le parti blésois et Jeanne de Penthièvre décident de se réunir Dinan en novembre 1352 pour envoyer des ambassadeurs auprès d'Édouard III en vue de faire un changement d'alliance, contre toutes attente Édouard III accueille favorablement la proposition, les termes du futur contrat sont les suivants:

— Édouard III d'Angleterre reconnais Charles de Blois comme seul duc de Bretagne et après lui son fils Jean.

— Charles de Blois en tant que duc de Bretagne gardera une parfaite neutralité entre la France et l'Angleterre.

— Édouard III gardera ses places fortes en Bretagne jusqu'au versement complet de la rançon pour la libération de Charles de Blois.

— Jean le fils ainé de Charles de Blois épousera une des filles d'Édouard III.

La nouvelle du massacre de la garnison anglaise de l'île Tritan au large de Douarnenez le 24 mars 1353 parvient à Londres fin septembre 1353 et dissuade Édouard III de donner suite au à ce changement d'alliance.

Les années 1352 à 1355 sont ponctuées de plusieurs trêves plus ou moins bien respectées, seul deux fait d'armes sont à noter, d'abord l'attaque et la mort des défenseurs anglais de l'île Tristan en 1353 puis le 10 avril 1354 l'accrochage près du château de Montmuran entre une troupe commandée par le gouverneur anglais de Bécherel Hugues de Calverly et Bertrand Duguesclin avec ses hommes, les Anglais sont mis en fuite et leur chef est fait prisonnier.

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Statue de Bertrand Duguesclin à Dinan

Henry de Grosmont, duc de Lancastre est nommé gouverneur de Bretagne par le roi d'Angleterre Édouard III, il arrive probablement à Brest en juillet 1356 avec le jeune Jean de Montfort agé de 15 ou 16 ans et prétendant au titre de duc de Bretagne. En août 1356 Charles de Blois, l'autre prétendant au duché, arrive à Tréguier en provenance de Londres pour essayer de réunir l'énorme rançon de 700000 florins d'or pour obtenir sa liberté, comme garantie il a laissé en otage deux de ses enfants à Londres, de Tréguier il se rend à Guingamp, Lamballe puis Nantes sa capitale. Le duc de lancastre après la prise de Roche-Derrien et de Guingamp traverse la Bretagne à marche forcé pour aider le prince de Galles (prince noir) confronté a une très imposante armée française en Touraine, près d'Angers il ne parvient pas a traverser la Loire aux Ponts de Cé quand il apprend contre toute attente la victoire des Anglais le 19 septembre 1356 à Poitiers contre des français commandés en personne par leur roi Jean II le Bon qui cerise sur le gateau est fait prisonnier.

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Henry de Grosmont Duc de Lancastre

De retour en Bretagne le duc de Lancastre met le siège devant Rennes l'autre capitale bretonne le 3 octobre 1356, un blocus hermétique débute pour affamer les Rennais et un souterrain est creusé sous les remparts mais le bruit du creusement prévient les assiégés de la menace. Une troupe de Français et de Blésois commandée par Thibault de Rochefort prend Dinan pour quartier général en vu d'harceler les troupes qui assiègent Rennes mais Dinan ne tarde pas à subir de la part du duc de Lancastre un siège en représailles. Dans les premiers mois de 1357 Bertrand Duguesclin parvient à rentrer dans Rennes avec plusieurs charriots de provisions ce qui permis de tenir encore plusieurs mois. Une trêve est signée à bordeaux le 23 mars 1357 et malgré plusieurs injonctions d'Édouard III pour lever le siège de Rennes le duc de Lancastre obéira que le 5 juillet 1357 après avoir obtenu 20000 écus des Rennais et aussi le droit de mettre symboliquement son étendard quelques instants sur les remparts rennais.

De fin 1357 à 1362 peu de fait d'armes sont à signaler, Lesneven ainsi que Châteaulin et le fort Bloscon à Roscoff passent aux mains des Anglais, la Roche-Derrien et plusieurs places du Trégor quant à elles passent aux mains des Blésois, Bertrand Duguesclin participe victorieusement en 1369 à un combat singulier contre Thomas de Canterbery lors de la défense de Dinan et et deux ans plus tard il est fait prisonnier à Juigné avant d'être libéré après le versement d'une rançon.

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Plaque du combat singulier entre Bertrand Duguesclin et Thomas de Cantorbery à Dinan

Août 1362 voit l'arrivée en Bretagne de Jean III de Montfort majeur depuis peu, les deux prétendants vont pouvoir s'affronter directement sans intermédiaires mais toujours avec l'aide de leurs alliés respectifs, les Anglais et grosso modo la noblesse de l'ouest et du sud de la Bretagne avec Brest, Carhaix, Ploërmel et Vannes pour Jean de Montfort, les Français et approximativement le nord et l'est de la Bretagne avec Nantes, Rennes et Dinan pour Charles de Blois, il est a noter que la ville fortifiée de Saint-Malo semble ne pas avoir pris position et être restée neutre pendant cette guerre de succession de Bretagne.

Bertrand Duguesclin entreprit début 1363 pour le compte de Charles de Blois une expédition rapide dans le nord de la Bretagne, les places de Pestivien, de Trogoff puis de Carhaix sont prisent avant de mettre le siège devant l'importante place forte de Bécherel qui résiste jusqu'à l'arrivée de secours commandé par Jean III de blois, un accord intervient entre les deux parties pour quitter Bécherel et se livrer bataille sur les landes d'Évran plus au nord pour le 12 juillet 1363.

Le 12 juillet 1363 comme convenu les 2 armées se font face, déjà les trompettes annonce le combat imminent quand 2 évêques s'interposent pour proposer leur médiation, médiation aussitôt acceptée par les protagonistes, un traité est signé le jour même par Jean III de Montfort et Charles de Blois, néanmoins ce dernier doit obtenir dans les huit jours l'accord de sa femme Jeanne de Penthièvre seul habilité a signé en tant qu'héritière prétendue du duché . L'accord prévoyait le partage de la Bretagne en 2, pour Charles de Blois le Léon, le Trégor, la petite partie de la Cornouaille dépendant des Penthièvre et les pays de Saint-Brieuc, Dol, Saint-Malo et Rennes, pour Jean de Montfort la plus grande partie de la Cornouaille, le Vannetais et le Pays Nantais de plus les 2 prétendants pouvaient utiliser le titre de duc de Bretagne et ses pouvoirs. La réponse de Jeanne de Penthièvre sera négative.

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Carte du projet de partage de la Bretagne pendant la trêve d'Évran en 1363 pendant la guerre de succession de Bretagne - projet rejeté

(guerre de succession de Bretagne)

Jean III de Montfort malgré ses efforts pour obtenir un traité de paix que lui refuse non pas Charles de Blois mais sa femme, décide en juillet 1364 de prendre ou reprendre certaines places du sud de la Bretagne, le château de la Roche-Periou puis celui de Suscino sont pris, ensuite il mets le siège sur terre et sur mer devant la ville Blésoise d'Auray en août 1364. La réaction de Charles de Blois ne se fait pas attendre, une armée de Bretons du parti Blésois et de Français se concentrent à Guingamp de fin août à septembre 1364 avant de marcher sur Auray en passant par Josselin où une nouvelle concentration eut lieu.

Charles de Blois et son armée d'environ 7000 hommes arrivent le 28 septembre sur la rive gauche de la rivière du Loc'h à 2 kilomètres de la ville d'Auray située sur l'autre rive, Jean III de Montfort déplace son armée d'environ 5000 hommes pour obtenir un face à face séparé seulement par le Loc'h. Un ajournement est conclu jusqu'au lendemain 29 au soleil levant soit vers 6 h. ce qui permit à l'armée de Charles de Blois de traverser le Loc'h à gué vers le Kerso et d'accéder au plateau de Rostevel ou d'Auray, bien entendu l'armée adverse se repositionne pour faire de nouveau face à face. Les deux armées sont divisées de manière identique soit toutes deux en 4 "batailles" selon le terme de l'époque, Charles de Blois prend la bataille centrale face à Jean III de Montfort secondé de Jean Chandos, Bertrand Duguesclin prend la bataille sur l'aile droite face à Robert Knolles, Jean de Chalon-Auxerre et le comte de Joigny prennent la bataille de l'aile gauche face à Olivier de Clisson et Mathieu de Gournay, la bataille de réserve de Charles de Blois est dirigée par Guillaume de Rieux, Gérard de Retz et Olivier de Tournemine, celle de Jean III de Montfort par Hugues de Calverly.

Dans un premier temps la bataille de Jean III de Montfort est maltraités ce qui nécessite l'intervention du bataillon de réserve de Calverly pour parvenir à ce ressaisir, mais le fait marquant est le contournement sans ordre du même Calverly qui désorganise l'ennemi avec son arrivé sur leurs arrières. La bataille de réserve de Charles de Blois contrairement à l'autre semble ne pas avoir été suffisamment réactif pour rétablir une situation périlleuse. Le combat d'Auray voit la victoire incontestée du jeune Jean III de Montfort mais surtout la mort de son compétiteur Charles de Blois dans des circonstances inconnues, soit tué après avoir été fait prisonnier, soit mort en combattant (Charles de Blois a été béatifié en 1904). Pendant cette lutte Bertrand Duguesclin est fait une nouvelle fois prisonnier, Guillaume de Rieux et Olivier de Tournemine sont tués.

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Charles de Blois
Reliquaire de Charles de Blois dans Église Notre‑Dame de Grâces à Grâces près de Guingamp

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Carte de la bataille d'Auray le 29 septembre 1364 pendant la guerre de succession de Bretagne

(guerre de succession de Bretagne)

Jeanne de Penthièvre malgré son intransigeance passée décide après la mort de son mari et la possibilité de continuer la lutte de mettre fin à la guerre de succession de Bretagne en reconnaissant Jean III de Montfort comme seul duc de Bretagne dans le traité de Guérande signé le 12 avril 1365. Jean III de Montfort devient sans contestation Jean IV de Bretagne après une guerre de plus de vingt ans.

 

— la Bretagne pendant les ducs de Bretagne de la maison des Montfort (1365-1487):

Jean IV
1373 exil du duc Jean IV en l'Angleterre le 28 avril.
1379 les Bretons demandent à Jean IV de rentrer d'exil pour reprendre son duché confisqué par le roi de France Charles V.
1379 Jean IV débarque à Dinard le 3 août et reprend au roi de France Charles V son duché.
1381 il fonde l'ordre de l'Hermine
1381 le second traité de Guérande entre Charles V et le duc de Bretagne Jean IV permet à ce dernier de rentrer dans tous ses biens contre un hommage, une indemnité, l'expulsion des Anglais et la neutralité de la Bretagne.
1399 le duc Jean IV meurt le 9 novembre à Nantes.

Jean V le sage
1389 naissance de Jean V le 24 décembre dans le château de l'Hermine à Vannes.
1415 Jean V reçoit la ville de Saint-Malo du roi de France Charles VI pour son aide purement formelle car le duc arriva avec son armée après la défaite française lors de la bataille d'Azincourt le 25 octobre.
1420 il est fait prisonnier vers Champtoceaux lors d'une fête par Margot de Clisson comtesse de Penthièvre puis emprisonné 5 mois dans plusieurs places dont Champtoceaux.
1420 les nombreux partisans du duc dont sa femme la duchesse Jeanne s'en prennent aux biens des Penthièvre avec la prise de Lamballe et Guingamp puis avant la prise de Champtoceaux Margot de Clisson libère le duc de Bretagne Jean V et se rend.
1420 Jean V fait raser Champtoceaux et plus tard confisquera les biens des Penthièvre.
1442 décès du duc le 29 août au manoir de la Touche à Nantes.

La politique extérieure de la Bretagne devient nettement favorable à la France en 1442 avec le nouveau duc de Bretagne François premier du nom dont la devise est "sans souverain sauf Dieu", son père le duc Jean V avait tenté de ne pas prendre partie entre la France et l'Angleterre et son grand-père Jean IV etait lui un partisan résolu de l'Angleterre qui lui avait permis de vaincre son compétiteur Charles de Blois pendant la guerre de succession de Bretagne entre 1341 et 1365.

François 1er participe aux derniers combats de la guerre de cent ans côté français ce qui lui vaut en représailles le débarquement en août 1443 de 8000 Anglais en Normandie qui se dirige vers le sud et prend la Guerche, le paiement d'une rançon sera nécessaire, pour éloigner de la Guerche les Anglais commandés par Somerset.

Le 26 juin 1446 le duc François fait arrêter son frère Gilles de Bretagne pour ses relations avec l'ennemi anglais dans le château du Guildo.

En mars 1449 une troupe hétéroclyte commandée par François de Surienne au service de l'Angleterre quitte la Normandie pour prendre par surprise la ville de Fougères, début septembre l'armée du duc de Bretagne François 1er forte de 6000 hommes est réunie à Dinan, le frère du duc le futur Pierre II est chargé de prendre où du moins d'assiéger Fougères, le duc quand à lui entre en Normandie avec le gros de l'armée et s'empare de presque tout le Cotentin dont les villes ou places fortes anglaises de Coutances, Saint-Lô, Carentan, Valognes, Thorigni, Hambie et Gavray, de retour devant Fougères en octobre le duc de Bretagne retrouva son frère qui avait construit deux bastilles devant les portes de la ville pour empêcher l'ennemi de sortir, l'artillerie bretonne sapa les murailles et força Surienne à rendre la ville de Fougères au duc le 4 novembre 1449.

Emprisonné depuis 1446 Gilles de Bretagne frère du duc est assassiné le 25 avril 1450 au château de la Hardouinaye avec l'accord de son geôlier Olivier de Méel, François 1er apprend la nouvelle pendant le siège d'Avranches et semble triste même si des doutes restent permis sur son implication au meurtre. Avranches tombe le 13 mai puis le duc se rend à l'abbaye du mont Saint-Michel pour célébrer des messes pour le repos de l'âme de son frère.

Une légende relatée par Pierre le Baud un historien breton du 15ème siècle donc contemporain des faits ainsi que par Alain Bouchart dans ses grandes chroniques prétend que le duc fût arrêté par un religieux Cordelier sur la grève du Mont Saint-Michel, lequel l'assignant du jour d'aujourd'hui à 40 jours a comparaître en personne devant Dieu son créateur.

François 1er le Bien-Aimé meurt le 19 juillet 1450 à Vannes après avoir conseillé son frère et successeur Pierre pour la conduite du duché de Bretagne.

François 1er
le Bien-Aimé
1442-1450
1414 naissance de François le 11 mai à Vannes.
1442 il devient duc de Bretagne sous le nom de François 1er de Bretagne en succédant à son père Jean V décédé le 29 août.
1446 François 1er fait arrêter son frère Gilles de Bretagne pour être du parti anglais, il sera étranglé en prison en 1450 sans que la responsabilité du duc soit prouvée ni le contraire d'ailleurs.
1449 il participa avec son oncle Arthur de Richemont à l'expulsion des Anglais du duché de Normandie.
1450 François 1er meurt le 19 juillet au manoir de Plaisance à Saint-Avé près de Vannes sans héritier mâle.
rois et ducs de bretagne

 

Pierre II le Simple
1418 Pierre né le 7 juillet, il est le fils du duc Jean V et le frère du duc François 1er.
1450 Pierre devient le duc Pierre II de Bretagne au décès le 19 juillet de son frère François 1er mort sans fils.
1453 le duc de Bretagne Pierre II et le roi de France Charles VI sont victorieux à la bataille de Castillon contre les Anglais le 17 juillet.
1455 ne pouvant avoir d'enfant il organise le mariage de sa nièce Marguerite avec François de Bretagne comte d'Étampes lequel deviendra le futur duc de Bretagne François II.
1457 mort du duc Pierre II à Nantes le 22 septembre.

Arthur III le Justicier
1393 naissance d'Arthur III fils du duc Jean IV au château de Suscino à Sarzeau le 25 août.
1415 il combat les Anglais à Azincourt où il est fait prisonnier des Anglais.
1422 Arthur III est libéré et regagne le continent.
1425 il est fait connétable de France.
1458 décès du duc le 26 décembre à Nantes sans héritier.

 

Vers 1450 une invention venue de Mayence dans l'Empire Romain Germanique va très vite se propager en Europe, son principe permet de diffuser des textes en grandes quantités sans passer par des copistes, cette invention de Johannes Gutenberg portera le nom d'impression typographique et utilisera des caractères métalliques mobiles et surtout réutilisables, la première impression avec ce procédé dans le royaume de France date de 1470 à Paris.

En 1484 la Bretagne voit arriver très probablement à Tréguier un navire venu des Flandres avec à son bord de quoi créer plusieurs ateliers d'impressions typographique avec probablement du personnel compétent, les sources manquent pour connaitre qui a décidé d'équiper le duché de plusieurs imprimeries, le duc?, un seigneur local comme Jean 1er de Rohan?, une ville comme Rennes? ou encore un particulier breton ou flamand qui souhaite profiter d'un manque.

Le matériel est divisé en trois, un tiers reste à Tréguier avec les caractères de moyenne grosseur, un autre tiers de gros caractères se dirige vers la petite paroisse de Bréhan qui a l'avantage d'avoir un moulin à papier proche et le dernier tiers composé des caractères les plus petits va à Rennes. La première édition bretonne sort des presses de l'imprimerie de Bréhan en fin d'année 1484 avec le modeste "Trespassement Nostre Dame" puis en 1485 des éditions plus importantes se font à Tréguier et à Rennes, l'abbaye de Lantenac en 1487 et Nantes en 1493 seront les deux dernières imprimeries créées en Bretagne au 15ème siècle.

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Carte des premières imprimeries en Bretagne

Les bibliophiles nomment incunables les livres imprimés au 15ème siècle soit avant le 1er janvier 1501, ce terme peut être traduit par "au berceau" ou "à l'origine". Les incunables bretons sont au nombre d'environ 24 et utilisent principalement la langue française, le catholicon imprimé à Tréguier est un dictionnaire en trois langues, français, latin et breton.

 

François II
1433 naissance de François II au château de Clisson le 23 juin.
1455 il épouse Marguerite de Bretagne fille du duc de Bretagne François 1er au château de l'Hermine à Vannes le 16 novembre.
1460 le duc fonde la première université bretonne à Nantes le 4 avril.
1465 François II participe à la ligue du bien public avec d'autres grands seigneurs contre le roi de France Louis XI.
1481 à partir de cette date François II fiance à plusieurs reprises sa fille Anne de Bretagne à différents princes européens pour éviter une main mise de la France sur son duché.
1485 le duc participe à la rébellion connue sous le nom de guerre folle qui oppose de nombreux grands du royaume de France soutenus par des royaumes étrangers à la régente Anne de Beaujeu.
1487 entrée d'une armée française de 12000 hommes en Bretagne en mars.
1487 échec du siège de Nantes du 19 juin au 6 août par la régente Anne de Beaujeu pour le compte du roi de France Charles VIII.

 

La première histoire de Bretagne digne de ce nom est celle de 1480 par Pierre le Baud, ensuite une autre version du même auteur parait en 1505 à la demande de la duchesse Anne de Bretagne avec l'autorisation d'accéder à toutes les archives dépendant du duché, cette nouvelle version est nettement meilleur car elle s'appuie sur des sources d'époque, les deux versions sont manuscrites et peu de copies existes

Alain Bouchard est l'auteur de la première histoire de Bretagne imprimé et datée de 1515, il a été encouragé pour la faire par la duchesse Anne de Bretagne qui mourut quelques mois avant sa parution.

Entre 1580 et 1582 Bertrand d'Argentré, petit neveu de Pierre le Baud, rédige une histoire de Bretagne soutenant que la royauté Bretonne est antérieure à la royauté Franque et surtout il est très critique sur la validité du traité d'union de la Bretagne avec la France en 1532, cette version est saisie dès sa parution et ne reparaitra qu'en 1588 dans une version censurée.

Parmi les histoires de Bretagne qui ont fait date il y a celle de Guy-Alexis Lobineau en 1707 en 2 volumes, celles de Pierre-Hyacinthe Morice de 1740 à 1746 en 3 volumes puis une autre de 1750 à 1756 en 2 volumes donc le second par Charles-Louis Taillandier et celle de Arthur le Moyne de la Borderie en 6 volumes à partir de 1896 dont les 2 derniers volumes sont de Barthélemy Poquet, de nombreux autres historiens ont publiés une histoire de Bretagne et encore de nos jours ce sujet est très priser, merci à eux de mieux faire connaitre l'histoire de la Bretagne.

(Les 4 histoires de Bretagne suivantes sont visibles sur internet et en téléchargement gratuit; celles de Guy-Alexis Lobineau et Bertrand d'Argentré sur books.google.com, celle de Arthur le Moyne de la Borderie en 6 volumes sur univ-rennes2.fr et celle de Pierre le Baud dans une édition du manuscrit en 1907-1922 avec des explications par de la Lande de Calan sur gallica.bnf.fr, bonne lecture).

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Carte des historiens de la Bretagne

 

— la Bretagne pendant la guerre d'indépendance bretonne (1487-1491):

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Carte des places fortes bretonnes et françaises près de la frontière au 15ème siècle

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Carte de la campagne de 1487

Guerre d'indépendance bretonne

La campagne de 1488 commence par la reprise en main de l'armée bretonne par le maréchal de Rieux réconcilié depuis peu avec le duc de Bretagne François II. Rieux assiège Vannes qui se rend le 3 mars 1488 après sept jours de siège, puis c'est au tour de Rohan, Josselin, la Chèze, Ploërmel, Redon, Ancenis et Châteaubriant de passer dans le camp breton.

Les troupes françaises se concentrent à Pouancé en Anjou en lisière de la frontière bretonne, le 18 mars 1488 la Trémoille en prend le commandement et malgré les ordres du roi de France Charles VIII il attend l'arrivée de toutes ses troupes pour partir de Pouancé le 15 avril avec une force d'environ 12000 hommes pour faire le siège le même jour devant Châteaubriant. Châteaubriant résista huit jours malgré la puissance de l'artillerie française puis Ancenis se rendit le 19 mai toujours grace à l'artillerie.

Un trêve est signée le 1er juin et profite surtout au duc de Bretagne qui a cette période était mal préparé pour résister malgré la réorganisation des troupes bretonnes commencé depuis peu par le maréchal de Rieux , la trêve dura jusqu'au 6 juillet.

Le 12 juillet 1488 la Trémoille met le siège devant Fougères qui résista jusqu'au 19, l'armée française comptait a ce moment environ 15000 hommes.

Le 23 juillet l'armée bretonne part de Rennes pour Fougères où elle espère rompre le siège de la ville en ignorant que Fougères est déjà tombé depuis quatre jours, apprenant la perte de Fougères l'armée bifurque vers le sud en direction de Saint-Aubin du Cormier aux mains des Français pour l'assiéger. La Trémoille partie de Fougères apprend à Saint-Aubin du Cormier que les Bretons sont proches et sans attendre va au devant d'eux au lieu-dit la Lande où a les armées se feront face, le lieu-dit prendra plus tard le nom de Lande de la Rencontre.

L'armée bretonne d'environ 12000 hommes, bien placée et prête au combat aurait dut profiter de sa situation pour attaquer l'importante armée française qui arrivait au compte goutte par une route entre deux bois en provenance de Saint-Aubin du cormier et surprise de voir les Bretons si proches, les chroniqueurs de l'époque sont très clair, une attaque à ce moment précis aurait été une victoire facile des Bretons. L'indépendance d'un pays tient parfois à peu de chose.

La bataille commence vers 14h par un duel d'artillerie, les deux armées avancent l'une vers l'autre, le premier contact a lieu entre l'aile droite bretonne commandée par le maréchal de Rieux et l'aile droite française qui doit reculer de 100 pas, le centre de l'armée bretonne descend trop vite vers le ruisseau du Riquelon pour éviter les obus de l'artillerie française ce qui affaiblit les lignes bretonnes, cette erreur ne passe pas inaperçue aux yeux de Galiota qui avec ses 400 cavaliers perce le centre des Bretons, la cavalerie bretonne ne réagit pas ce qui permet aux cavaliers français de mettre hors de combat l'artillerie bretonne mais surtout autoriser le centre de l'armée française à s'engouffrer dans la brèche puis contourner les ailes de l'armée bretonne qui doit maintenant se battre devant et derrière, cette désorganisation importante provoque un sauve qui peut des Bretons vers 18h.

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Carte de la bataille de Saint-Aubin du Cormier le 27 juillet 1488

Guerre d'indépendance bretonne

La bataille gagnée, l'armée française toujours commandée par la Trémoille se dirige vers Rennes mais avertit que les Rennais se préparaient à résister comme Nantes l'avait fait victorieusement l'année précédente elle changea de direction et obtiendra la réddition de Dinan puis celle de Saint-Malo qui se rendit lorsqu'une batterie de canons installée sur la grève ouvrit deux brèches dans les remparts de la ville, les progrès de l'artillerie depuis un siècle venait de faire perdre à Saint-Malo sa réputation de ville imprenable.

La campagne de 1488 se termine par la signature le 19 août 1488 d'un désastreux traité pour la Bretagne, ce traité prendra le nom de traité du Verger, la principale clause stipule l'obligation pour le duc de Bretagne François II d'obtenir l'accord du roi de France Charles VIII pour marier ses deux filles et héritières Anne et Isabeau.

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Carte de la campagne de 1488

Guerre d'indépendance bretonne

Le duc de Bretagne François II meurt à Couënon le 9 septembre 1488 d'une chute de cheval en laissant son duché dans une situation difficile pour ne pas dire plus. Anne de Bretagne sa fille ainée lui succède.

Anne de Bretagne
1477 naissance d'Anne de Bretagne fille du duc François II le 25 janvier au château de la Tour Neuve (actuel château des duc de Bretagne) à Nantes.
1481 Anne est fiancée à Édouard prince de Galles et fils du roi d'Angleterre Édouard IV.
1490 mariage par procuration d'Anne de Bretagne avec avec le roi des Romains et futur empereur Maximilien 1er.
1491 reprise de la guerre Franco-Bretonne avec la prise de Nantes par Charles VIII grâce à la trahison de d'Albret.
1491 Anne de Bretagne se réfugie à Rennes qui ne tarde pas à subir un siège, sans secours extérieur des pourparlers aboutissent sous la pression aux fiançailles de la duchesse Anne avec le roi de France Charles VIII.

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Anne de Bretagne

Après 1491

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